lundi 2 décembre 2013

439 Spectateur involontaire

Quelques réflexions à chaud !

Quand je suis au coin, je me pose souvent la question quelle serait la réaction d'une personne bienveillante qui rentre par hasard, me découvrant ainsi, les fesses en l'air et la culotte autour de mes chevilles. En réalité, il y a peu de chance que cela se produise chez nous, mais ayant déjà fait du coin chez mes parents en leur absence, autant au salon que dans le bureau de mon papa chéri, les choses deviennent plus probables. Je les vois bien, ma maman et mon papa, de retour à l’improviste, hautement amusés de notre ingéniosité de pimenter notre couple. Je pense que l'idée qu'il s'agisse d'une vraie punition ne leur effleurerait même pas l'esprit.

...z'êtes pas allé de main morte !

Commentaire adressé à mon homme de la part de mon imperturbable maman et je crois déjà entendre son franc rire. Puis mon papa exprimer avec sa façon toute inimitable de prendre bonne note des nouveautés entre jeunes. Tandis que moi j'aurais très certainement mes joues encore plus rouges que mes fesses. Réaction œdipienne de plus typique dès que la récréativité entre en jeu et qui fait que la plupart des personnes éprouvent une certaine gêne de parler librement de ce qui les titille avec leurs parents et vis et versa.

Passons aux longs voyages et les haltes dans un hôtel avec le vieux fantasme de la femme de chambre qui fait éruption dans l'intimité d'un couple. Nous ne tenons pas afficher nous goûts à l'oreille de tous le monde, donc à priori pas de corrections même dûment méritées dans ce genre de lieu. Monsieur prend soin de mes fesses avant, si c'est possible. Par exemple dans un discret endroit en plein air et à l'arrivé et surtout pendant le petit repas en tête à tête le soir, je donne l'impression d'une femme qui ne tient pas en place, car je n’arrête pas de gigoter. Ce qui peut être interprété comme expression d'un dynamisme quand je reste dans un registre de plus sérieux ou comme une attitude niaise, notamment quand j'ajoute mon rire inchangé depuis mon enfance pour son côté de candeur et d'insouciance.

Mais revenons dans le cadre de la maison. Pas la peine de faire un dessin ou de donner des longues explications. La couleur de la peau de mon derrière parle un langage de plus explicite en dévoilant même des détails intimes pour un spécialiste. Du rouge intense et uniforme, provenant de la main ou d'un paddle. Des stries un peu désordonnés, dus à l'application du martinet. Ou encore de larges bandes qui évoquant le strap, cet outil en cuir qui servait aux États Unis à l'origine pour aiguiser les rasoirs de ces messieurs. Donc présent dans beaucoup de ménages et si j'ose dire à porté de la main. Peu étonnant alors que son usage fut si répandu.

Alors moi dans mon coin, dans mon imagination je me met en scène. Le plus souvent je choisis comme spectateur des personnes que je connais très bien, des personnes qui me connaissent très bien eux aussi. Personnes que j'estime capables de comprendre de ne pas se trouver devant une aberration conjugale, mais devant des goûts bien particulières. Copines et voisines, commerçantes du quartier, mon esthéticienne, ma coiffeuse. Je préfère des dames au messieurs quand il s'agit d'éprouver une profonde honte. Je crois que devant les yeux d'un monsieur je me verrais plutôt en situation de force (ma légendaire insolence ! ) par le potentiel de séduction exotique de la situation qui manque rarement son effet. Que j'aie reçue une fessée ou pas deviendrait hélas vite secondaire, à moins de tomber sur un connaisseur de la vielle école qui me parlerais du bien fait de l'éducation stricte comme rempart contre la dépravation des mœurs de nos jours. Avec un joli discours éducatif, truffé de bonnes citations.

Mon passage au coin se passe dans une grande simplicité. Pas de contraintes comme des cordes, colliers, bâillons, menottes évoquant d'autres pratiques que la discipline traditionnelle. Pas de position épuisante avec les mains sur la tête, agenouille par terre avec un morceau de savon en bouche et surtout pas de marques sur mon fessier à faire fuir. C'est en un clin d’œil que se fait la distinction subjective entre discipline stricte et maltraitance. Chez moi seulement l'impression d'une bonne correction paternelle, toutefois quelque peu sévère, mais n'oublions pas que je suis une grande fille et j'ai un popotin bien rembourré qui sait amortir les chocs. Alors ma fessée semble tomber dans un registre douloureux, mémorable, ce qui est le but de la discipline, mais sans allures de torture.

Il y aura avec une grande probabilité un instant de surprise chez mon spectateur involontaire. Puis si je me fie à mon propre fonctionnement une stupeur sur le visage qui se transformera petit à petit en sourire. Timide d'abord, ensuite de plus en plus moqueur avec un sadisme qui se réveille et qui donne un frisson tellement agréable. Et aussitôt viennent en mémoire mille et une petites piques sans signification, émanations pures de la rivalité féminine qui sont toujours restées en suspens. Là enfin, elles peuvent se condenser dans un voluptueux :

Bien fait pour elle. Cela lui apprendra de réfléchir deux fois à ce qu'elle dit !

4 commentaires:

  1. Bonjour Isabelle !!


    Merci pour votre récit. On entr'ouvre une petite lucarne discrète et plus intime sur votre passé "éducatif". Ce récit serait presque le pendant de celui intitulé précédemment "La ceinture de ma Belle-Mère".
    "L'éducation stricte comme rempart à la dépravation des moeurs" : voilà une définition génrale de la Discipline Domestique. Et "éviter le ramollissement des énergies" !!
    Toujours ce côté sévère mais bienveillant. Les parents anticipent par expérience de ce qu'ils ont vécu quant ils nous punissent.Peut-on les en blâmer avec le recul du temps ?? L'éducation est en quelque sorte une reproduction , une continuité de "l'enseignement des bonnes manières" si j'ose dire. Le deuxième point d'achoppement est l'impact d'une fessée reçue devant témoins, hommes ou femmes. C'est selon.
    En tant qu' homme, recevoir une fessée devant un autre homme peut représenter le summum de la pire des hontes. Après coup, comment montrer une image virile de soi-même devant vos camarades masculins ? Pour peu que l'un d'eux par moquerie leur ait rapporté la scène en détails...
    En revanche, recevoir la même punition des mains d'une femme devant une assemblée féminine, peut générer un trouble pour les deux "acteurs" de sexe différents avec tout ce que cela implique comme conséquences . Peut-être au fond une situation plus "acceptable" ?? Que peut-on en penser ??
    Bonne journée. Mac-Miche.

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  2. Cher Monsieur Mac-Miche

    Le fantasme de mon homme est basé sur du vécu, le mien sur mon imagination avec comme résultât d'aboutir à deux constructions assez semblables. Ce « rempart contre la dépravation des mœurs » est un élément purement fantasmatique qui nous fait frémir. Il me semble que blâmer ou pas blâmer les parents avec le recul est bien dans l'air du temps qui cherche à culpabiliser avec le recul. A se demander ce qu'apporte cette culpabilisation et surtout à qui elle profite.

    Je peux comprendre que pour un Monsieur l'idée de se faire fesser devant des dames puisse apporter d'autres titillement que devant des messieurs. Encore une question peu élucidée autant sur les forums que blogs. Toutefois n'oublions pas il y a grande différence entre une recherche de plaisir et une recherche de la vérité sur un fantasme. Je vois comme cause moins la mauvaise volonté des différents auteurs pour se pencher sur la question, mais la nature même du fantasme qui déroute chez beaucoup de personnes aussitôt la pensée constructive vers des voies de l’excitation. Comme si la nature avait mis un barrière pour que le noyau de chose reste dans l'obscure...

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    1. Ta réflexion sur la difficulté à construire une pensée sur le fantasme me semble très juste .Je crois que la même explication vaut pour les difficultés d'écriture: j'ai l'impression que faire un récit de fessée (ou - mettant en scène l'un de nos fantasmes, en occurrence celui de la fessée) se situe plutôt du côté de la réflexion, puisqu'il implique une construction. Mais si on veut "juste" transcrire un fantasme, on risque de tomber dans tous les pièges. Le fantasme peut s'accommoder des inconséquences ou contradictions, et surtout, il semble se fonder sur une répétition à l'infini et multiplication de variantes plutôt que sur la progression d'un récit. Cela ne fait qu'ajouter à l'intérêt de s'interroger sur le fantasme comme tu fais dans tout ton blog.

      J'aime beaucoup cette idée de spectateur involontaire. Dans pas mal de mes fantasmes, les punitions étaient publiques, et Constance joue là-dessus quand elle me fait prendre le petit déjeuner en pyjama quand on est chez sa maman... Ou quand elle me donne la fessée en profitant de se que sa maman se soit absentée pour faire des courses!

      Simon

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  3. Cher Simon,

    je pense comme toi qu'un bon récit sur notre sujet (je parle de mon goût personnel) nécessite réflexion et construction, car son but c'est de toucher un large public. Et le plaisir pour l'auteur se trouve en quelque sorte dans l'acte de séduction envers ce public. Tandis que dans la récitation d'un fantasme ce qui est visé, c'est avant tout le propre plaisir de l'auteur et dans ce sens il se limite à un public miroir. Voila pourquoi notre sujet reste bien souvent quelque peu « ésotérique » pour les personnes n'ayant pas un penchant ou du moins un moindre penchant pour la fessée. En gros il s'agit d'élaborer une distinction entre communiquer sur mes émotions concernant mon fantasme et vouloir imposer des émotions ou une sorte de jouissance devant un public conquis. Ce dernier aspect correspond bien entendu aux éléments de domination inhérents à certains fantasmes de fessée. D'ailleurs en lisant attentivement, bien de récits décrivent minutieusement comme une personne impose sa jouissance à une autre ou le plaisir retenue de se faire imposer une jouissance.

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