Je
vous souhaite à tous et toutes une bonne et heureuse année 2014
Guten
Rutsch ins neue Jahr !
Petit cours
illustré d'allemand pour débutants. Il est coutume
de souhaiter de bien glisser dans la nouvelle année. Peut-être à
cause du verglas assez commun en cette époque. Sans oublier les
températures parfois glaciaux qui accompagnent au petit matin les
fêtards qui rentrent chez eux. De préférence avec de la neige
jusqu'au mollets et vu les conditions météorologiques déplorables
le tram en panne. Je n'ose m'imaginer en tenue de réveillon avec mes
très hauts talons et ma petite robe festive. Mais bon, étant
célibataire j'ai toujours trouvé un chevalier galant pour se
débrouiller pour m'amener sain et sauf à la maison. Assez de blabla
maintenant et voici un petit récit avec un titre inspiré par
Monsieur Mac-Miche pour finir 2013 en beauté
L'élégance punie
J’attends
de toi ce soir une conduite exemplaire, isabelle !
Cette phrase dans la bouche de mon
chéri m’émue toujours. Je sais qu’elle importance il attribue à
un couple harmonieux et uni. Alors avant de passer une soirée chez
certains de ses amis de longue date, ceux qui m'amusent
particulièrement par un intellectualisme qui sent agréablement les
seventies, il me rappelle mes bonnes manières. Même dans une
situation aussi grave (te paye pas ma tête,
isabelle), il n'oublie pas de se rincer copieusement l’œil
(là, tu dépasses les bornes !).
Car moi je suis encore en train de me préparer. Et connaissant mon
chéri, j'ai trouvé depuis des années une parade au cas où -
inspiré par le contexte et par mes élégantes allures – il trouve
subitement une raison pour me rappeler à l'ordre. Non, non, pas un
prétexte tout bidon. Du solide certes, mais qui date. Pas des
seventies (isabelle, t'as bu?) je
précise. A croire qu'il fait parfois semblant de ne pas remarquer
une de mes fautes pour la garder précieusement comme joker pour une
situation qui lui provoque une terrible démangeaison de la main.
Alors ma parade consiste tout simplement dans le fait que je
m'installe devant ma coiffeuse pour me maquiller toute habillée
déjà, mais sans ma jupe et encore sans culotte. A croire que pour
ma part et surtout par mes allures invitantes que je la cherche cette
fessée avant de sortir.
J’aime beaucoup les amis
et amies de mon homme. A petite dose. C’est la génération
intermédiaire entre la mienne et mes parents. Chacun un personnage
en entier. Chacun un peu décalé à mon goût. De grands discours
philosophiques, politiques, socioculturels ou sur la vie. Certains
sont moralistes à souhait. Il faut par exemple aimer certaines
musiques, films, activités qui trouvent grâce à leurs yeux et
montrer son dédain pour d'autres inconciliables avec leur idéologie.
Ces chevaliers de temps modernes défendent leur propre vision du
bien et du mal et n'ont pas forcement un esprit très ouvert. Sans
parler du fait que leur intellectualisme s'oppose à ma propre vision
du monde qui attribue une place de choix aux irrationalités. En
voyant pour ma part dans l'intellectualisme surtout un ... symptôme.
Dans un tel contexte mon naturel peu soucieux semble mal passer et il
y a toujours quelqu'un pour critiquer tous les petits trucs qui
créent ma joie de vivre. Mes hauts talons qui font clac clac. Mes
jupes droites qui me donnent une allure BCBG. Mes bas coutures, des
vrais qui font parfois des petits plis. Admettons qu'il existe des
personnes qui ont besoin de critiquer autrui sur ses apparence. Si
cela peut leur faire du bien ! Je reste donc très souriante.
Mais cela semble agacer encore plus. Alors mon maquillage...
permanent ne convient pas non plus. Sans aborder mon vernis à
ongles. Mais, mais... je sais à quel point cela fait plaisir à mon
homme de m'y amener. Ce grand garçon si fier, si heureux de sa
compagne qui dénote tellement dans ce milieu.
Bien évidement, il y a souvent le
rigolo du service qui lance le sujet de l'amour libre. Spécialement
pour moi, pour la rigidité de mes conceptions. Eux pour
la plupart, ils étaient enfants ou ados pendant ladite « libération
sexuelle ». Je retiens : La plupart entre eux vivent seuls
maintenant. Autant les hommes que les femmes. Et la méfiance envers
le couple semble de rigueur. Certains se perdent même dans les
théories qui démontrent l’absurdité d’une telle structure. Mes
allures féminines les ont étonnées au début. Désagréablement je
pense. Surtout avec certaines amies de Monsieur les relations ont mis
du temps pour se développer. Je me suis heurtée à
l’incompréhension de mes attitudes. Écouteur de la musique
« bête », aimer aller danser en boite de nuit et rire de
bon cœur où personne ne voit une blague. Peut-être ai-je gardé
quelque part une petite rancune à cause de cette animosité
gratuite. Seulement basée sur mes apparences. Et qui me donne envie
de visiter ces personnes en tenue chic d’une féminité ostensible.
Je me pose souvent la
question s'il ne m'arrive pas de changer de comportement avant une
telle soirée. Que je sois plus irritable que d’habitude. Devant la
perspective d'une soirée qui s'annonce franchement chi...nte
délirante. Il est vrai que la perspective de grands discours me
gonfle d’avance. Discours que je n’entends pas à la maison. Ou
je peux vivre ma vie (j’évite le mot féminité) telle que je
l’entends.
Monsieur et moi, nous ne
sommes pas encore partis. Nous sommes retenus par d'importantes
affaires. Il n'a pas pu résister à l'appel de mon postérieur tout
nu, tourné vers lui comme une insolence suprême. Sa main me siffle
la marche, me met au pas. C'est le genre de correction que j’apprécie
particulièrement... avec le recul. Du déstressant qui tombe à pic
dans une atmosphère trop chargée. On dit parfois que les claques
pleuvent avec un effet foudroyant. Et au milieu de cet orage une
petite confidence tellement touchante :
T'as
intérêt à rester comme tu es isabelle ! Ne change rien.
Je n'en crois pas mes
oreilles. L’acte ne dure que quelques courtes minutes qui me
paraissent interminables. Un solide travail de correction qui me fait
revivre mes rêveries d'adolescente de bonnes fessées d’antan.
Celles pour travailler durement sur mes attitudes. Objectif :
Conduite
exemplaire !
C’est dans cette
expression que se condense un des nombreux non-dits qui nous lie. Je
pense que cet exemple montre bien la difficulté d’établir des
règles précises pour la DD. Conduite exemplaire c’est flou. Cela
peut être tout et rien. Et un rien peut suffire pour s’exposer à
une punition. Tout dépend du partenaire. La DD au quotidien n’est
pas aussi facile que dans les clichés: Madame se chope une
contravention pour excès de vitesse. Elle abuse de la carte bleue de
Monsieur. Avec un sous-entendu de dépendance financière. Elle
oublie d’envoyer une lettre importante etc. Incidents qui ne nous
concernent pas.
Chez nous, dans mon
exemple précis, rien de vraiment grave s’est passé. Seulement
deux faiblesses humaines qui se croisent et qui trouvent un terrain
de décharge dans une claquante correction salutaire. Et cela nous
réussit à la merveille. Quand j’ai enfin le droit de me remettre
en tenue je sais d’avance que j’aurais du mal à m’asseoir par
la suite. Ce n’est pas évident pour se mettre tranquillement à
table entre amis. Nos hôtes ont l’habitude que je gigote parfois
discrètement sur ma chaise. Malgré mes efforts que cela se passe
inaperçu. C’est qui fait beaucoup rire.
Elle
est tellement turbulente la petite isabelle. Elle ne tient pas en
place ce soir…
Peu importe. Ce sont des
remarques gentilles, je trouve. Monsieur ne récolte que des
compliments sur moi. Tout le monde m’adore. Dans un contexte de
personnes ayant énormément d’expérience de vie (la différence
d’âge est quand même considérable) je me sens très flattée.
Bref je suis parfaitement
détendue et à l’aise. On me trouve vive d’esprit. Toujours de
très bonne humeur. Peut-être un peu trop sage. Ce qui veut dire,
pas une femme assez libérée à leur goût.
Monsieur est assis en face
de moi. Il est fier de moi et me lance régulièrement un beau
sourire. Cela intrigue.
En
fait, isa, quel est votre secret pour la longévité de votre
couple !