jeudi 4 octobre 2012

185 Le vice dans la peau


J'ai envie de poster un petit texte audacieux pour faire plaisir à Monsieur 183, vaillant éducateur au service de sa majesté euh, de mon auguste postérieur. Fiction ou pas fiction, peu importe.

J'aime quand mon homme me fait des confidences. Quand il me parle de ses désirs, ses petites envies, des trucs qui le titillent.

C'est parce que tu l'aimes isabelle !

Cela va pas la tête. C'est parce que je sais ce qu'il me demande ne va pas bien loin. Parce que cela reste toujours à mes yeux du bon enfant. Ma liste des « non » est très longue. Tiens, aller en club par exemple. Faire des jeux de société à deux couples. Sortir chacun de son côté. Alors oui, heureusement mon chéri adore la monogamie.

J'ai un truc infaillible pour que mon chéri se lâche ! (Pour me raconter tout, tout...tout aussi, mais bon cela je le garde pour nous.)

Je sais à peu près à quelle heure il finit son travail. Alors je vais le voir tac, tac, tac sur des très hauts talons qui font tac et je m'assois sur son bureau en soulevant ma robe. Mes fesses plaquées sur le bois, je croise mes jambes qu'il voie bien le haut de mes bas et je commence à ajuster mes portes-jarretelles. Ben quoi, je n'ai jamais dit que j'étais originale moi !

Et hop, son attention est captée et moi j'attends...pas longtemps !

Tu sais, ce qui me ferait plaisir, isabelle...

Non mon chéri, mais je t'écoute attentivement !

...que tu sortes avec moi un des ces jours sans rien sous ton imper.

Pour aller où ?

Cris du cœur ! Sans panique. Non , non ce ne sera pas bien méchant.

Une promenade en amoureux autour du lac !

Il suffit de me demander ! Je réfléchis. Tout compte fait, pourquoi pas ? Hors saison touristique c'est un endroit de toute tranquillité. Mais... tout de même...

...avec mon vieux imper ?

Il me regarde, il sourit, puis il ajoute :

Justement je compte de t'en offrir un tout nouveau, tout beau.

Waoh, comme il sait parler aux femmes mon chéri.

Je me pose la question du fantasme inverse. Existe-t-il des dames qui rêvent de sortir avec leur homme, lui nu sous un imper ? Passons.

Alors quelques jours plus tard, au coucher de soleil, comme c'est romantique, nous faisons notre tour du lac. Monsieur dans un élégant costume et moi sans rien sous mon imper, m'enfin on se comprends, il y a quand même une jolie guêpière, des bas couleur havane et des escarpins. Tenue dans toute sa banalité de celles qui aiment se montrer.

Seul un détail dénote. La couleur de mes fesses ! Rouge vif.

Mon homme n'en pouvait plus. Un jour en entier pour choisir ce maudit imper. Des heures de marche dans la ville et je ne sais plus combien de magasins dont certains à plusieurs reprises.

Première mise ne garde vers le début de l'après-midi.

Tu abuses, isabelle !

Colère de Monsieur en fin de l'après-midi, décision très rapide alors de ma part pour choisir mon imper. Puis retour à la maison, me voilà déjà prévenue d'une petite rectification de mes manières avec le paddle tout cuir que Monsieur affectionne tant. (Fait chez un cordonnier sur mesure pour mon derrière ; Monsieur ne me refuse rien)

J'essaye de calmer la situation :

Tu veux que je le fasse briller un peu plus avant que tu ne t'en serves, chéri ?

Tu te payes ma tête isabelle ? Sur mes genoux et vite !

Ce n'est pas une fessée plaisir, ce n'est pas non plus une fessée angoisse.
Je paye pour les longues heures de conseil, pour l'accompagnement en ville et mes abus à répétition le prix fort. Je sais bien que mon homme, sa patience épuisée se délasse le mieux en m'infligeant un claquant concert de paddle sur mon... cul nu. Et il ne se prive pas que la séance soit mémorable. Et quand je me lève j'ai vraiment très mal, mais je pense :

Lui, il ne se laisse pas marcher sur les pieds comme les mecs de mes copines. Quelle perle rare !

C'est cela qui est jouissif, sa détermination et sa fermeté de me remettre à ma place.

En marchant je sens la main de mon homme se glisser sous mon imper.

T'es fesses sont encore chaudes, isa. Tu devrais enlever ton imper pour qu'elles refroidissement mieux. Mets toi à l'aise, il n'y a personne.

Tu parles, me mettre à l'aise. Nous sommes loin de la discipline domestique. Il n'y a pas d'obligation. On est, je dirais dans la séduction pure. Je sais à quel point mon homme aime que je fasse -la tête haute et on balançant mes hanches comme dans un défilé de mode - ce qu'il appelle entre autres la marche honteuse , celle de la femme qui vient de recevoir une sacrée fessée cul nu. Alors je continue cette promenade avec mon imper sur mon bras. Mes fesses au grand air. En présentant les traces de ma punition au bon plaisir de mon homme.

Cette parade de la punie a fait parti de maints de mes fantasmes quand j'étais encore célibataire. Punition, puis marche au travers de la ville pour présenter mes excuses à la personne offensée.

Ce n'est pas pour cette mignonne parade alors que je trouve que mon homme a le vice dans sa peau. En fait tout s'est passé comme dans son fantasme de base qui comportait aussi une fessée de taille avant que je ne m'enfile mon imper. Il n'a pas jugé nécessaire de me parler de ce détail, me connaissant trop bien et notamment mon comportement inacceptable pendant certaines courses.

Mais j'ai compris l’étendu de son vice quand il m'a dit :

J'adore les courses avec toi, isabelle !

2 commentaires:

  1. Quel beau récit que celui de cette ronde de nuit présentant sous une guêpière bien ajustée deux joues rubicondes et, sur le côté, un imperméable replié, porté sur un bras mais prêt à tout instant à reprendre du service sur les épaules. C'est une histoire pleine de vivacité et de complicité, affriolante, bandante, piquante, plaisante, tittillante, aguichante.
    Ce que j'aurais de plus personnel à vous raconter pour ma part, bien que ce soit en creux plutôt qu'en relief, et je vous prie de ne pas trop me tenir rigueur de cette rétention, c'est que vous paraissez être celle que je n'ai jamais rencontrée, celle qui réclame des châtiments corporels, qui dissimule ou plutôt efface sa honte sous la douleur qui la disperse, qui sécrète en secret cette jouissance féminine dont la partie mâle du couple saillant/prégnant se montre si curieuse qu'elle brave, pour la découvrir, la menace divine de cécité (Tirésias). Secret, s'taire, sécrétions, suintements, porosité; endurer et s'épanouir.
    La mare poreuse est le nom d'un chemin forestier menant à une extrémité de la terrasse de Saint-Germain-en-Laye. Je vois un trait distinctif de la sensibilité féminine dans son caractère extrême et la porosité, s'entremêlant à la façon d'une bouteille de Klein, c'est-à-dire avec un retournement ou comme le ruban de Möbius qui n'a qu'un seul côté (et donc non orientable). Dans un vase de terre poreuse comme la gargoulette, les liquides se rafraîchissent par évaporation.
    Tape-cul: exercice d'équitation, au trot assis, sans étriers, toujours en vigueur bien qu'il remonte à la plus haute antiquité.
    À méditer en se penchant sur "son fauteuil de foot", qu'est-ce qu'une surface de réparation? sinon cette partie charnue de tout individu offerte à la vue et aux coups à titre d'expiation (xp : deux lettres à prononcer selon l'alphabet anglais: ex-pie). On y prélève aussi des tissus réparateurs pour opérer grands brûlés ou gueules cassées.
    Je n'avais jamais eu aucun écho des cinq textes hébergés, il y a sept ans! chez Zagdanski. Je n'aurais jamais pu imaginer que je recevrais un commentaire, grâce à nos conversations sur la fessée en couple! Ce court article n'est pas aussi difficile à comprendre que vous le dites; le vocabulaire technique est limité, mais il y a beaucoup de non-dits... qui appelleraient des explications sur plusieurs pages. Il s'agit principalement d'un examen du phénomène de l'éveil (wake up, alarme) de la conscience. C'était avant que Michel Onfray ou Lionel Naccache ne jette le discrédit sur une entité aussi douteuse (dans sa prévisibilité). que celle de l'inconscient freudien. Ce qui me paraît le plus important à retenir (de mon texte!) c'est que le "vague", le flou, peut se substituer au subconscient, car il est pareillement "irréductible", on ne peut pas le compresser et, s'il existe de très utiles nombres pseudo-aléatoires, le hasard, lui, n'est réductible à aucun algorithme, et à ce titre, il occupe la première place dans l'ordre de la complexité. J'imagine avec plaisir qu'Abélard aurait aimé enseigner cela à Héloïse en lui claquant les fesses... mais il faut attendre le XIVe siècle et le franciscain Duns Scot, réputé subtil, pour voir poindre cette notion première et primordiale du vague ... ressuscitée avec le pragmatisme américain, à la fin du XIXe siècle.
    Le passage, la transition, l'aller-retour, d'un état à un autre, sont sans doute nécessaires à l'extase: se mettre hors de soi; le mémorialiste Saint-Simon parle même de "s'extorquer une surface unie". Cela peut rappeler encore, au coeur même de la philosophie de Spinoza, le passage d'une perfection plus grande à une autre qui lui est inférieure et qui engendre la tristesse; en revanche, le passage d'une moindre perfection à une plus grande engendre la joie. Julesdesp

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  2. Cher Jules

    Voila ce que m'évoque votre commentaire spontanément. Ne tenez pas rigueur de la vérité philosophique de mes divagations, mais j'avais envie de poser quelques mots sur le romantisme que m'évoque Abelard.


    J'ai une affection particulière pour Yves Klein. La science au service de l'art, l'artiste dans le scientifique et le scientifique dans l'artiste. Voila un rêve de jeune fille, béate devant cette couleur dans un musée d'art moderne du Bas-Rhin, de devenir une scientifique vouée à la cause de la vérité objective et de l'autre côté cette envie de devenir ...danseuse de cabaret, vouée à la cause de l'épanouissement subjectif, du mien, de celui qui me regarde. Avec des folies de grandeur d'un destin de Marie Curie ou de meneuse du Crazy Horse à Paris. Décrypter la nature de l'apeiron avec les moyens de la physique moderne, établir un liens entre les hypostases de Plotin et les calculs de Heisenberg et de Schrödinger.

    Et alternativement rêve de Lola, l'ange bleu et de rencontrer mon professeur Unrath, homme érudit avec une étude digne d'un Faust et qui initie à la manière d'un Abelard la jeune dame au savoir, tandis qu'elle en échange et en femme active le ramène subtilement par la blancheur de ses fesses à la source de l’épanouissement de la vie : l'éternel féminin. C'est donc dans ce dernier concept que je situe le vrai flou, la source du hasard...

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