mardi 23 décembre 2014

626 Comprendre l'âme de la D/s

Être oblatif : S’offrir à satisfaire les besoins d’autrui au détriment des siens propres

La D/s me semble une pratique voisine de la discipline domestique. Et pour une personne extérieure, se pencher sur les genoux de son chéri pour recevoir une correction comme cela se fait dans la DD, peut très bien interprété comme une situation de D/s. Seulement de telles appréciations ne prennent pas en compte l'état d'esprit de la personne qui va recevoir les claques sur les fesses. Il me semble une grande différence de se faire punir parce que l'on se sent subjectivement fautive, mal dans sa peau, stressée, en quête de pardon etc ou parce que l'on souhaite s'offrir à son partenaire, faire don de soi, pour le plus grand plaisir de celui-ci. En gros en lui attribuant une position de « Seigneur et Maître ». J'avais abordé ce sujet il y a quelque temps dans mes liens de discipline domestique. Sujet qui a fait réagir Christine. J'aimerais consacrer ce post à son commentaire qui jette un autre regard sur la thématique « Seigneur et Maître » pour qu'il ne se perdre pas dans les profondeurs de mes archives :

Bonjour Isabelle,

Je suis persuadée que vous ne serez pas étonnée de me voir réagir à votre billet ! Car j’ai eu plus d’une fois l’occasion de dire ici que mon mari aime à proclamer qu’il est « mon Seigneur et Maître », et quant à moi, je revendique de pouvoir dire que, pucelle, je me suis donnée à lui définitivement corps et âme, il y a déjà pas mal d’années.

Mais quand je vois cette association avec la définition du mot « oblatif » : « », je suis tentée de crier Stop !

Déjà, le mot autrui me gêne pas son caractère indéfini, comme s’il pourrait y avoir pluralité, alors que je ne me suis donnée qu’à lui seul, que j’aime tant, que j’admire et que je respecte. Nous formons un couple que je crois, que je veux et que j’espère indissociable. Le fait que nous soyons mariés légalement signifie beaucoup pour moi, mais pour lui aussi j’en suis sure. 

Je ne suis pas d’un naturel jaloux, mais de plus, entre nos vies familiale et professionnelle, il ne pourrait guère batifoler sans que je le sache ! Je crois aussi qu’il n’en a pas le besoin. Certes, je ne saurais jurer qu’il n’y a jamais eu de coup de canif dans le contrat lors de certains déplacements professionnels longs et lointains, mais ils n’ont pu alors être que péchés véniels. Quant à moi, il est évident que je ne peux imaginer ne serait-ce qu’un flirt avec un autre homme, même si, comme je vous l’ai dit un jour, j’accepterais sans réticence de me prostituer pour lui sauver la vie.

Mais ce que j’accepte encore moins dans cette définition d’oblatif, c’est la deuxième partie ! Il n’y a nullement de « détriment de mes besoins », qu’ils soient d’amour, de plaisir, de confort, de joie, mais aussi de protection et de guidance. Je vis ma relation de couple comme un perpétuel échange, dans toutes nos activités, qu’elles soit conjugales, professionnelles et « érotiques », échange pour lequel je cherche à toujours lui apporter ce qu’il peut vouloir, mais en constatant qu’il sait fort bien me deviner pour en faire autant à mon égard. Ce n’est donc pas une « relation en sens unique » !

J’ai trouvé l’amour, et plus encore. Peut être avais je de par ma nature besoin dans la vie d’être aussi guidée et protégée ? Peut être notre différence d’âge y a aidé ? Quoiqu’il en soit je n’accepte pas seulement, mais je suis heureuse qu’il soit mon Seigneur et Maître, et pouvoir dire que je lui appartiens totalement. C’est pourquoi non seulement j’accepte, mais je revendique pour lui son droit de me corriger (dans les deux sens du terme !) lorsque je ne suis pas celle que je devrais être. Droit qui sans doute surprendrait bien des copines qui m’ont connue adolescente, tout comme pour ma sœur qui le subodore et à qui cela ferait le plus grand bien !

8 commentaires:

  1. bonsoir chére Isabelle j'aime beaucoup le joli texte de Christine qui est plein de délicatesse de reconnaissance envers l'homme qui partage sa vie en effet il lui a apporté beaucoup ; d 'àprés ce que je crois en comprendre elle a' connu son mari assez jeune et de par la différence d'àge il a pris part à son éducation et lui a permis de grandir de devenir ce qu'elle est maintenant..... mais si elle emploie le terme de seigneur et maitre ce n'est pas " restrictif "mais bien pour le remercié de ce qu'il lui a apporté ; elle a envers son mari une profonde admiration et l'on perçois bien qu'il y a entre eux beaucoup de partage et d'amour et une grande complicitè un vrais couple ...quel plaisir de lire celà ....
    en plus les écrits de Christine nous apportent matiére à reflexion de par le contenu qui est toujours.... interéssant
    bien cordialement Jacqueline

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  2. Moi aussi j'aime beaucoup les écrits de Christine, chère Jacqueline. Ils apportent un regard nouveau sur la discipline en couple comme on en trouve pas d'autres sur le net, du moins pas à ma connaissance. Puis je me retrouve dans son histoire, la rencontre à l'âge jeune avec l'homme de sa vie, la différence d'âge, les qualités indéniables du partenaire qui considère la discipline en couple autrement que comme une pure satisfaction de ses pulsions. Sans oublier l'amour comme fondement du couple. Puis n'oublions pas, elle fait partie -tout comme vous- de ces rares dames qui osent parler d'un sujet aussi délicat que celui de mon blog. Donc un grand merci à toutes les personnes qui osent s'exprimer sur la vraie discipline...

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  3. Bonjour Isabelle,

    En ce mardi 30 décembre, je n’avais eu le temps que d’entrevoir votre billet de ce jour là. Dès le lendemain matin, nous sommes partis pour passer une bonne semaine chez mes beaux-parents et fêter la Noël avec la famille de mon mari, comme tous les ans depuis que nous sommes mariés. Puis, sur le chemin du retour, nous sommes restés à Paris pour un court séjour et célébrer le changement d’année avec nos amis.

    Ce n’est qu’aujourd’hui que je reprends mon train-train habituel de journées partagées entre travail et vie d’épouse-maitresse de maison, et surtout ce n’est que maintenant que je peux vous dire combien je me sens flattée mais aussi confuse de l’honneur que vous avez fait à ma prose en en faisant le thème de votre billet.

    Permettez moi aussi de vous présenter tous mes vœux, en vous remerciant encore de me laisser « squatter » votre blog.

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  4. Chère Christine,

    mes meilleurs vœux pour la nouvelle année également. C'est moi qui vous remercie pour vos jolies contributions à mon blog. Je trouve votre manière de vivre la discipline conjugale fort intéressante, loin des clichés qui hantent le net à ce sujet. J'aime également votre qualité de réflexion sans oublier votre habileté verbale. Je suis suis contente si cette publication vous a fait plaisir. Pour ma part je trouve qu'elle mérite largement sa place sur mon blog.

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    1. Chère Isabelle,

      Une telle erreur de date, 30 au lieu de 23, dans un courrier professionnel m’aurait valu une sanction telle que vous pouvez l’imaginer ! Le fait d’avoir été dérangée au moment où certes je privilégiais une nécessaire discrétion n’aurait pas été une excuse …..

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  5. Si je peux me permettre une question chère Christine, vous les trouvez méritées de telles sanctions dans votre cadre professionnel ? Vous arrivez-t-il de vous trouver des excuses  en cas d'erreur ? J'ajoute qu'il m'arrive parfois de donner un coup main à mon homme pour « la paperasse » et ses attentes correspondent assez bien aux attentes de votre mari. Pour les châtiments en cas de mauvaise prestation, il y a également une grande similitude. Je pense que si j'avais un rapport professionnel avec mon homme, il serait très exigeant... et je pèse mes mots.

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    1. Chère Isabelle,

      Lorsqu’à 20 ans, fraiche émoulue du lycée avec un BTS secrétaire, j’ai eu la chance d’être embauchée par celui qui deviendrait plus tard mon mari, chance due surtout à la faible concurrence en plein mois d’août, j’ai compris qu’il me faudrait m’accrocher car embauchée « par défaut ». Très exigeant avec lui-même, j’ai réalisé rapidement qu’il n’en attendait pas moins de tous ses collaborateurs.

      Les premiers mois ont été durs et je n’oublie pas les fois où je me suis cachée pour pleurer après de dures remontrances. Puis, le temps passant, mes efforts ont « payé ». A la fin du sixième mois, j’ai deviné que j’avais réussi, gagné sa confiance, et que j’étais devenue véritablement son assistante.

      Il me semble bien que c’est aussi dès cette époque que, sans me l’avouer, je suis devenue amoureuse de lui, et que je n’aurais déjà pas su lui résister s’il avait alors fait quelques tentatives pour, si je puis dire, dépasser une simple relation patron/employée ! Il n’en fut rien, et la secrétaire que j’étais ne pouvait de plus ignorer les différentes relations féminines qu’il entretenait par ailleurs …

      Puis, lors d’un jour inoubliable, tout bascula comme je vous l’ai déjà raconté, et je suis devenue progressivement sa compagne totalement et sans réserve. Comme je vous l’ai aussi raconté, à la suite d’une énorme faute de ma part qui touchait à la fois à la vie professionnelle et à la vie privée, il advint peu après que je sois pour la première fois corrigée dans l’intimité de notre chambre.

      Depuis, il en est ainsi ! Pendant la première phase, celle où je suis nue à genoux devant lui, ce n’est pas une suite de monologues, confession puis réprimande, mais plutôt un dialogue où je peux expliquer les circonstances, lesquelles vont influer sur la sévérité de la sanction. Mais il n’est surtout alors pas question d’excuse, d’échappatoire, qui seraient perçues comme facteur aggravant. Ce que mon mari exige de moi, c’est une totale franchise et mon humilité sur le déroulé de la faute et de ses éventuelles conséquences, avant d’obtenir de moi mon acquiescement sur la note qui définit le nombre de fois où mon fessier devra connaître les cinglées du martinet conjugal. Et si la « note » n’est que de 3 ou moins, ce n’est que partie remise, qui sera reportée pour la fois suivante !

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  6. A vrai dire, chère Christine, je ne m'attendais pas à une aussi belle et explicite réponse. Et je vous en remercie. Je vous trouve un grand talent narratif, ce qui est déjà pas mal, mais s'ajoute une façon inimitable de faire participer le lecteur au contexte psychologique qui caractérise votre intimité de couple. Je vous avoue que je ne connais pas pareille écriture, ni dans la discipline domestique ni dans la domination/soumission. Il en va de soi que je me ferais un plaisir de poster dans quelque temps votre récit dans un post à part.

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