lundi 1 décembre 2014

613 Le fantasme de la tante sévère (Lundi cinéma)

Un grand classique qui a dû hanter la fantaisie de beaucoup de personnes

On dirait presque de la magie d'un conte de fée qui crée des personnages comme l'autoritaire tante (restons politiquement correct !) pour permettre de fantasmer de la manière la plus éhontée sans éprouver la moindre culpabilité. Par conséquence, il fait bon vivre chez elle. A condition de disposer d'un penchant pour la discipline stricte sans chichi..

Admirons l'adorable déco de la pièce. Ne croyez tout de même pas que je reste les yeux fixés sur les fesses d'une autre dame quand je regarde un clip. On trouve une belle collection de cannes à poignée courbée dans le coin à gauche derrière le canapé. Chez nous, nous n'avons pas de modèle courbé. Plutôt une badine style tuteur que mon homme sait choisir souple et sifflante. Puis, une brosse de bain négligeaient posée sur la commode. Des brosses de toutes sortes, nous avons aussi en bon nombre au point qu'une copine qui partage mon élan pour les châtiments corporels a cru comprendre que mon homme s'en servait pour me corriger !

Quelle idée alors !

Mais le clou de la décoration reste pour moi la jolie photo, discrètement cachée derrière la plante verte, qui dévoile un fessier copieusement châtié. De quoi se sentir à la bonne adresse. Deux pistes à suivre : Celle de mes propres rêveries sur la thématique de la « tante » et celle me voyant comme une amie de la tante qui assiste à la scène.

Penchons-nous pour aujourd'hui sur la première possibilité. Cette jolie rêverie m'a accompagnée surtout pendant mon adolescence. Avec des personnages archétypes comme la fameuse tante ou encore l'amie de ma mère chez laquelle je passe mes vacances où mieux encore chez laquelle je vais loger pour passer mes études. Le fantasme apparaît a un moment où je me pose des questions concrets sur mon avenir et surtout le lieu de mes futures études. A croire que je doute sur mes capacités de voler de mes propres ailles - faire des études dans une ville loin de mes parents - et que j'aie besoin d'être rassurée par un cadre strict. Par conséquence je passe beaucoup de temps à soigner les personnages de mes rêveries. Hors de question de loger chez un archétype d'oncle parce que je pressens ce terrain trop instable pour rester chaste. Ne ne sous-estimons pas l'influence des hormones dans une telle constellation fantasmatique. Bref, ma « tante » je peux la voir devant mes yeux. Une synthèse de dames strictes de mon entourage. Toutefois plus chaleureuse que la « tante » du clip.

Je qualifierais le scénario comme autrement pervers.

Une bonne fessée éducative qui s'applique sur une jeune adulte, fraîchement partie de ses parents. Correction pure et … dure, sans la moindre allusion à un contexte coquin. Il en va donc de soi que toute la charge émotionnelle se trouve dans le sous-entendu qui révèle la fascination qui entoure notre sujet. Une douloureuse et humiliante action que l'on subit et qui se transforme comme par magie sous l'emprise de nos fantasmes en un comble de volupté. Il y a un côté régressif, d'accepter de son propre gré un traitement que l'on n'est pas obligé d'accepter et qui établit par ce fait une hiérarchie, un rapport d'autorité avec ses propres règles et sans se voiler la face un rapport de dépendance affective . Car il y a quelque chose de sécurisant qui se glisse dans la rêverie :

Un rapport basé sur un échange sécurité affective contre obéissance.

Mais différemment à une relation de D/s le marché conclu n'exige pas une obéissance aux exigences du bon plaisir de la « tante », mais sur une base commune et objective qui coïncide avec une morale plus ou moins proche de la... vraie morale.

Puis, il y a l'élément de la nudité. On nous apprend depuis tout petite de ne pas montrer notre derrière, surtout tout nu à une autre personne. C'est un comportement irrespectueux. Pour moi, il y a toujours quelque chose de jouissif dans un tel geste. Un acte d'effronterie ultime, de provoquer avec mon derrière tout nu, la main qui va me châtier. Mon homme le sait et oublie rarement de mentionner :

Avec les fesses rouges tu feras moins la fière, isabelle !

Certes, le ridicule ne tue pas quand on doit exposer son derrière encore fumant dans un coin de la pièce, mais tout de même c'est une émotion intense. Quand le spectateur est un homme, il est facile de l'imaginer sous le charme de notre nudité. Mais quand il s'agit d'une tante sévère, ne reste rien de la jubilation charnelle, le triomphe de la féminité, seulement, un profond instant de honte...

A suivre...

4 commentaires:

  1. bonjour Isabelle,


    Le titre de votre récit fait appel à notre imaginaire, que l'on soit homme ou femme. Qui d'entre nous ne sait jamais imaginé dans une situation très embarrassante, en réel ou en pensée devant une "tante de circonstance".
    La potiche brisée, les gribouillis sur les rideaux et autres bétises qui nous valent remontrances et menaces de la part de nos parents. La présence de cette "tante sévère" , intime de la famille comme une marraine ou sœur de l'un des parents nous rend instable émotionnellement parlant. D'autant que nous ne sommes pas l'un de ses enfants, donc pas de lien fusionnel, qui entrave sa colère et sa punition vis - à vis de nous. Du style : "je ne suis pas ta mère, mon/ma garçon/fille ! Alors pas de caprices avec moi !!! Puisque ta mère refuse de t'apprendre les bonnes manières, je vais m'en charger..." Et s'ensuit une belle fessée, généralement sur les genoux de cette terrible femme. Cependant, punition sévère, pour l'exemple, n'exclut pas pour autant une marque de tendresse de sa part. Sévère mais juste comme disait ma mère. Perso, je me souviens d'une fessée reçue de ma tante, la sœur de ma maman, pour un motif futile. ce geste avait provoqué temporairement une dispute entre elles. Même ma grand-mère maternelle réputée très stricte avait désapprouvé cette punition. Ma mère se laissait pour elle-même le droit de me punir connaissant mon caractère et ma fragilité physique car elle savait "doser " sa colère et juger utile ou non de me fesser. et l'expression "échange basé sur sécurité affective contre obéissance" me semble à propos. Du moins c'est mon avis. C'est tout à fait le genre de contexte qui ne manqua pas d'alimenter nos rêveries de notre jeunesse et qui nous laissait dans un état émotionnel parfois étrange. Souvenirs, souvenirs... Mac-Miche
    (cela mériterait une petite illustration en image mais bon...)

    RépondreSupprimer
  2. Merci pour cette intéressante réflexion autour de la thématique de la tante, cher Monsieur Mac-Miche. Effectivement cette tante intervient un peu chez tout le monde, même chez les personnes loin de notre fantasme où la tante accomplit le rôle d'une initiatrice. Sa légitimité se trouve dans votre phrase : Je ne suis pas ta mère. Voila le secret de son grand succès.
    Évidement je serais très curieuse de voir une illustration inspirée par mon texte.

    RépondreSupprimer
  3. "Un rapport basé sur un échange sécurité affective contre obéissance." Oui il s'agit bien de cela, et surtout de cela, pour certains d'entre nous. D’où la difficulté de "jouer" éventuellement hors couple surtout sur du long terme. Les sentiments d'affection et d'attention sont difficilement contractuels entre partenaires ;)

    RépondreSupprimer
  4. Merci pour la confirmation Ellie. Sans vouloir blâmer qui-que ce soit, ce n'est tout de même pas compliqué à comprendre ce que cherchent certaines dames !

    RépondreSupprimer