A
quoi rêvent les jeunes filles ?
Notamment celles enclines aux fantasmes
de fessée. C'est Anna Freud, la fille de Sigmund qui pointe sur les éléments romanesques qui peuplent la fantaisie de
certaines filles en soulignant que le travail de broder une histoire
autour d'éléments punitifs a pour but d’empêcher la vilaine main
de rentrer en action. Et selon mes propres expériences je trouve
cette théorie pas si fausse.
Mais regardons plutôt comme début de
réponse deux extraits du film : The perils of Mandy datant de 1980. Petite
« œuvre » cinématographique que je serais tentée de
qualifier sans prétention et qui met en scène de manière
rocambolesque les mésaventures disciplinaires d'une (fausse)
adolescente. Ambiance Saint Trinian's pour amateurs de grandes écolières en
courtes jupes plissées qui se portent sur bas et porte-jarretelles.
Bref cela sent les fantaisies masculines à des kilomètres. Loin de
moi de vouloir critiquer ce genre de préférence vestimentaire.
Que
ne ferait-on pas pour rassurer (si, si, c'est le terme qui convient)
nos grands garçons ?
Pour calmer leurs angoisses de
castration, cause de fâcheuses pannes dans l'intimité amoureuse.
Veut dire avec de mots simples, il faut apprendre à contribuer avec
ses moyens de femme au plus belles prouesses de la virilité. Car la
sexualité, je veux dire la vraie, peut importe ses méandres est
avant tout un sport d'équipe. Seulement quand on est ado, on ne se
doute pas encore que... pas mal de messieurs doutent... de leur
virilité.
Voyons un peu le sous-entendu de ce
petit film niveau fille. Les messieurs dans mes premières rêveries
sévères d'adolescence n'avaient rien d'un séduisant prince
charmant.
Plutôt
moches, voire légèrement répugnants, il incarnaient les vils
aspects, le sadisme et la perversité supposée de la gente
masculine.
Comme ici sous l'apparence d'un maître
d'école qui abuse de son pouvoir. Constellation pour légitimer en
quelque sorte la cohérence du scénario. Quant au motif de la
convocation, je ne voyais pas le côté de la mauvaise élevé, mais
plutôt celui d'une jeune dame entreprenante qui a fait en cachette
ses premiers pas au pays des princes charmants en désobéissant
ainsi au strict réglementé de l'école.
Une
vraie vilaine donc.... pour reprendre les termes de ma fantaisie. De
quoi à mettre un brave et vaillant le maître en colère.
Sorte de colère alimentée par le
profond trouble que lui crée notre joyeuse écolière. Trouble
charnel qui s'oppose à la conscience professionnelle. Jolie fille
dans une tenue de plus seyante, notre vilaine réactive la jeunesse
du monsieur sans qu'il arrive à s'en rendre compte ce qui lui tombe
sur le dos. Nous assistons donc à une scène de séduction de
manière particulière. Un énervement chez le monsieur qui est -ne
l'oublions pas – une forme d’excitation qui s'apaise en
appliquant une bonne correction à la fautive.
Sur ce s'ajoute le côté romanesque
qui met en scène un enlèvement de la belle qui se trouve attachée
sur un lit dans un endroit sordide, exposée sans défense au gré de
ses ravisseurs. Heureusement pour elle, arrivent ses amis à la façon
« Club de cinq » pour la libérer des griffes de ses
tortionnaires. Difficile de faire mieux dans le décousu et
invraisemblable. Élément qui confirme pour moi la proximité avec
un authentique scénario de jeune fille. Mais n'oublions jamais que
chez la plupart de jeunes dames il n'y aucune envie de le réaliser
un jour ou autre. Peut-être une des raisons pourquoi elles n'ont pas
envie de répondre aux questions sur leurs fantasmes. Du moins pas
avant une longue et laborieuse élaboration qui sert à mettre un peu
d'ordre dans les désirs. Ce qui me fait dire que je n'y crois pas
trop dans la légende urbaine de la dame qui ne sais pas (exactement)
ce qu'elle veut...
Bonjour Isabelle,
RépondreSupprimerL'action de ce petit film me fait penser dans son scénario à la fameuse série de sketchs intitulée "The Benny Hill Show" ( encore disponibles en DVD sur certains sites adéquats) et qui a été diffusée dès l'automne 1978 (?) à la TV.. Tous les scénario tournait autour de la "gaudriole" avec des jeunes infirmières dévouées, des étudiantes court vêtues, des ménagères esseulées... Bref. Toute une multitude féminine, gentiment taquinée par l'acteur Benny Hill, et ses acolytes. Dans ce film, il me semble que le "méchant professeur" retient ses coups de canne. Très théâtral mais bien joué. La fin est surprenante. Et le thème de l'écolière-étudiante marche à chaque fois. L'uniforme donne un sentiment de faire partie d'une famille, avec ses règles propres . Elle responsabilise l'encadrement enseignant. Et les profs masculins ont une attitude "paternaliste" vis - à-vis de ces demoiselles en les corrigeant de leurs mains . Fragilité et fantasme en même temps. Belle illustration.
Mac-Miche
C'est visé très juste cher Monsieur Mac-Miche. Je vois parfaitement ce côté Benny Hill, car moi aussi je suis une fan de ce grand Monsieur. Il en va de même pour mon homme. C'était une superbe distraction avec un sexy de bon goût, je serais même tentée de dire de bon enfant. Je crois que Benny Hill à su exprimer à la merveille les petits fantasmes de toute une génération d'hommes. Quand je vois certains magazine de l'époque, cher à mon homme, je suis toujours séduite par ce sexy joyeux que j'aime vivre au quotidien. ..
SupprimerBonjour Isabelle,
SupprimerAh , ça fait plaisir de voir que vous êtes également , avec votre compagnon, vous aussi, une fan de ce grand comique de la BBC
( disparu en 1992 d'un arrêt cardiaque) et qui , parait-il, eut plus de succés à l'étranger qu'en GB !
Il est vrai que la "gaudriole" est un sujet plutôt français (la fameuse gauloiserie paillarde) qui est moins dans l'humour noir très british. D'où certainement ce succés sur nos antennes. La dernière diffusion remonte aux années 2002-2003. Depuis, silence radio. Dommage. Il alternait toujours érotisme, jeux de mots et gags qui surprenaient le téléspectateur. Un régal.
Si mes souvenirs sont bon, notre sujet favori fut joué une fois dans la série: Mr Hill se revoit en collégien espiègle et effronté qui est puni à la canne (over his short, of course !) par une belle professeure au look très strict. Il suggérait sans parfois en montrer plus qu'il ne le fallait et c'est ce qui faisait le sucés de ces sketchs. Et la musique de fin signait la parodie , avec souvent une course effrénée, comme pour saluer le public.
De même, il a animé dans l'émission "les Visiteurs du Mercredi" la rubrique "Déclic" où il apprenait au jeune public à "bricoler" avec presque rien. Mais il ne disait pas un mot durant toute la séquence.
C'était vers les années 1975-1978, me semble t-il.
Ah la, la , quelle époque. Bonne appétit. Mac-Miche
Je ne connais pas l'extrait dont vous faites allusion cher Monsieur Mac-Miche. Par contre connaissez-vous celui-ci ? J'ai toujours trouvé une grande humanité émanant de ce monsieur. J'aurais adoré quand j'avais 20 de jouer dans un de ses sketch. Je serais tentée de dire qu'il fait de la maladresse de certaines dames une qualité. Et je le vois comme un adorable petit voyeur qui me rappelle un autre dans ce style et dont j'ai parlé ici . Malheureusement lui non plus, n'est plus parmi nous...
SupprimerBonjour Isabelle,
RépondreSupprimerNon, je ne souviens pas de cette petite saynète. L'ensemble de la compile regroupe une bonne quinzaine de DVD de ces "Shows". Alors...Sans compter les mini-chorégraphies en charmante compagnie ( les Misses des "Hill's Angels")allusion aux "Charly's Angels" de l'époque) Rires.
Merci pour cette pépite. Benny Hill était d'une nature assez généreuse et , hors caméras, il rendait visite à des amis en difficulté ou handicapés et mettait parfois sa notoriété à leur service. En 2009, la chaine ARTE avait consacré un documentaire à sa vie et à sa carrière. Assurément, une grande perte pour le comique télévisuel. Un humour gentiment décalé et malgré assez soft.
Bonne journée. Mac-Miche.