dimanche 30 septembre 2012

181 La possibilité d'une vraie fessée


(Petit hommage par ce titre à mon écrivain français favoris !)

Quand j'étais ado - qui s'étonne - une partie de mes fantasmes était imbibée de bonnes fessées.

Il s'agissait de situations purement imaginaires comme la vie dans un pensionnat pour grandes filles, un séjour studieux chez un oncle ou une tante « rétro », un engagement dans un bataillon de parade ultra strict et plein d'autres. Je prenais beaucoup de plaisir dans son sens charnel à broder mes fils autour de ce monde parallèle qui prônait comme valeur suprême une discipline sans faille avec des châtiments corporels à l'ordre du jour. Ces évocations, liées à des agréables sensations, me semblaient inconciliables avec la réalité.

Et par ce fait je ne songeais même pas à la possibilité de recevoir un jour dans ma vie une vraie fessée.

Puis un jour, je suis tombée sur un courrier dans la rubrique de conseils intimes d'un hebdomadaire allemand. Autrement construit que le courrier de la correction paternelle, cette fois-ci la situation décrite me permettait outre que la facilité d’identification, aussi une projection plus que réaliste. Je ne soulève pas la question de l'authenticité du courrier qui me paraît sans importance. Il n'est pas mon but non plus de cautionner des tels comportements masculins. Principalement parce qu'il ne ressort nulle part le moindre indice d'un consentement de la dame.

Par contre ce qui me bouleversa, c'était la prise de conscience d'un :

Oui, c'est possible ! (Mais pas dans ces conditions là !)

Voila, il s'agissait d'une jeune femme d'une vingtaine d'années, fiancée à un jeune homme apparemment charmant. Tout va pour le mieux jusqu'au jour où la petite dame érafle par mégarde la superbe voiture neuve de son futur mari. Celui-ci présent à ses côtés et constatant les dégâts considérables, n'hésite pas de passer sa fiancée sur ses genoux pour lui appliquer une fessée bien sentie. La jeune dame raconte en quelques mots son sentiment d'humiliation et la douleur ressentie au travers du tissu de son jeans. Sans complaisance avec ce comportement de plus rustre, elle se pose la question de rompre ses fiançailles. Et le conseiller du journal ne manque pas de lui donner un avis favorable dans ce sens. Évoquant le risque de se mettre en couple avec un homme qui manifeste des tendances violentes.

Effectivement pour moi aussi à tête reposée c'était du bon sens.

Malheureusement mon inconscient n'entendait pas de la même oreille, me miroitant les délices d'une telle situation. Il en va de soi que dans mes rêveries mon fiancé imaginé, ne négligeait pas de me baisser mon jeans et ma culotte avant d'entamer son action de justice.

J'ai vite dépassé le cliché de la voiture éraflé et j'ai essayé de considérer la chose en choisissant un exemple plus subtil. De ma mauvaise fois par exemple, d'une insolence particulièrement lourde, d'une négligence fort embarrassante...

Pendant quelque temps je me suis posée la question comment je réagirais réellement mise dans une telle situation.

Et en fait j'ai trouvé un réponse satisfaisante :

Tout dépend de mon futur partenaire !

Et à partir de ce moment j'ai su :

Oui, c'est possible. Mais à moi de savoir comment m'y prendre pour m'en prendre une bonne...

(Soumise ? Mon poussin ?... Tu connais mal isabelle!)

14 commentaires:

  1. Est-ce Michel Houellebeck? ce favori inavoué, chantre aussi d'un monde frelaté qui a eu le mérite de dénoncer l'imposture d'un pseudo-rejet pour ce qui a d'abord été une utopie déclarée dans O BRAVE NEW WORD,les propres mots de Miranda à la fin de La Tempête (de Shake-Speare).

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    1. Cher Jules

      Effectivement nous pensons à la même personne. Inavoué non, mais en bonne connaissance des voies impénétrables d'un grand moteur de recherche j'évite certaines complications prévisibles. Mon sujet étant délicat et étant personnellement très discrète je n'ai pas envie d'y mêler des personnages célèbres.

      Petite confidence : Ne surestimez pas ma connaissance, la culture n'est pas ma spécialité, ma vocation (sans prétention) c'est plutôt Barbie au pays de la science. Alors ne sachant pas ce que ce cher William a mis à la fin de son texte, je reste un peu sur ma faim !

      Ceci dit, j'aime beaucoup votre façon d'écrire...

      Question indiscrète : Êtes vous l'auteur de certains écrits philosophique sur net ? Ayant vu votre pseudo....

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    2. Si, une affirmation, pas un conditionnel. Je ne savais pas que le site l'écume ou paroles des jours affichait encore ces anciens articles. Voulant faire court, je n'ai pas été assez clair à propos de Michel Houellebecq. Je n'ai pas lu La possibilité d'une île et non plus L'extension du domaine de la lutte ... et de la discipline. Hier mardi 2 octobre 2012 mon ordinateur a été bloqué et je ne pouvais corriger (ajouter) aussitôt. Sous l'influence manifeste d'Isabelle que j'ai laissée sur sa faim, j'aurais pu commencer à lire La carte et le territoire que j'avais acheté avant que ce livre ne reçoive le Goncourt … mais mon ordinateur a été débloqué plus tôt que prévu. En voilà une nouvelle! Rêvons un instant à ce que je suis sûr de ne pas trouver dans le livre.
      Ce principe de sémantique générale, initié par un officier expérimenté de la cavalerie polonaise, habitué à ne pas trouver sur le terrain ce qu'on peut voir sur une carte d'état-major, distingue l'objet de sa représentation. Dans la lignée de Guillaume d'Occam ('terministe' plus encore que nominaliste), il pose la réalité comme étant unique, bien qu'elle puisse se plier à une mise en série.
      On sait peu que les cartes de Bonaparte durant son expédition d'Égypte étaient celles qu'avait dressées Leibniz pour essayer de dissuader le Roi-Soleil de faire des conquêtes au Nord, en l'incitant à rechercher la gloire plus au Sud. Le sol égyptien se révèlera très différent de sa cartographie.
      Ce qui m'avait le plus intéressé dans Les particules élémentaires, c'est aussi tout ce que j'en ai retenu, c'est la très pertinente mise au point faite par M. H. à propos du Meilleur des mondes d'Aldous Huxley (son frère Julian a été le premier Directeur-Général de l'UNESCO). A la sortie du livre, au début des années 30, Brave New World, le titre en anglais, passait pour une utopie faisant simplement l'éloge et l'apologie des paradis artificiels alors à la mode. A peine un demi-siècle plus tard, on a commencé à imaginer qu'il avait voulu dénoncer ce qu'il avait d'abord glorifié.
      Je m'amuse de peu, je trouve drôle de voir en Shake-Speare un branleur de lance, shaker, shake hand, secouer et agiter. C'est Shakespeare qui a donné son titre à Huxley, Brave New World est une citation de la Tempête.

      Pour résumer la possibilité d'une vraie fessée (181), en toute indépendance bien qu'il soit impossible d'être objectif, surtout en sachant la capacité d'Isa à encaisser une authentique (vraie) tannée punitive, intensément douloureuse et longue, qui en découragerait plus d'une, Isa- me paraît-il, nous met en garde contre l'illusion qui pourrait découler de son consentement , mais qui n'est pas une soumission, plutôt une revendication; c'est un acte délibéré de confiance et d'amour, une preuve de celui-ci avec toutefois ce besoin d'expiation qui trouve aussi à satisfaire un peu un besoin de spectacle, quoiqu'elle se défende de tout exhibitionnisme. Bref, c'est sa propre volonté d'être punie qui s'exécute sans qu'elle ait besoin d'en donner l'ordre, il lui suffit d'en fournir le prétexte. Les apparences du doggy style ne doivent pas tromper sur la résolution, pleine et entière, ferme et définitive, qu'elle a d'être punie sans devoir être soumise. "Volonté d'un premier abandon" – peut-on lire dans un autre commentaire; lui faire prononcer à haute voix de telles paroles qui fassent "tomber l'ultime rempart de sa pudeur (…), admettre, reconnaître, avouer que c'est bien son désir à elle, mais uniquement parce qu'elle l'aime et qu'elle se sait aimée". Dans une envie de dépassement la fessée qui pourrait n'être que grotesque, ridicule,
      s'élève au sublime; on a envie de dire avec le psaume: Entre tes mains je remets mon esprit.
      julesdesp

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    3. Merci pour ces explications, Jules! Comme dit mon Papa : celle qui pose une question risque de passer pour bête pendant 5 minutes, celle qui ne la pose pas reste bête toute sa vie. (Petite note perso : je me suis toujours demandée qui pourrait comprendre Dun Scot.)

      Effectivement je mets en garde contre les illusions. Je suis celle que je suis et non pas celle que l'on imagine. Mais disons que je m'exprime parce que je pense que le désir féminin dans le sens de la jouissance reste peut-être la plus grande énigme pour l'homme dans le sens mâle. Et vouloir le connaître provoque la colère des déesses qui punissent l'insolant avec la cécité comme a fait l'amère expérience le divin grec Tirésias. Histoire qui résumé en quelque sorte la finalité érogène du masochisme féminin chez l'homme : Connaître la jouissance féminine au risque de s'exposer à la souffrance. Évidement cette pensé n'est pas de moi, mais de A. Brouselle.

      Le concept de la « fessée abandon » m'évoque une perte d'identité qui prépare une fusion ou du moins une sensation océanique.

      J'ai du mal à m'y retrouver. Pour ma part je trouve plus attirant un concept de la fessée qui prépare une extase dans le sens d'aller d'un état à l'autre. Peut-être un lien avec l'expérience existentialiste : prendre conscience d'exister par la douleur.

      Avec d'autres mots : Quand on reçoit une sévère fessée et on a vraiment mal au cul qu'elle est belle la vie une fois quand c'est fini. J'ai l'impression de profiter beaucoup mieux de mes jours quand mes fesses sont rouges !

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  2. Ah, vous aussi, ce goût de l'insolence comme motif?
    Je me souviens de l'époque où je cherchais des évocations de la fessée dans des souvenirs d'enfance publiés ou dans des débats sur l'éducation et la fessée donnée aux enfants. D'ailleurs, quand j'ai pour la première fois entré le mot dans un moteur de recherche, c'était bien cela que je pensais trouver.
    Et puis, à force de retourner dans ma tête ces histoires, j'en suis arrivée de penser qu'un jour, je finirais par être frustrée de ce que ce ne soit que des fantasmes. Enfin, j'ai compris que j'étais déjà passé à la question "mais comment je pourrais faire pour qu'un fasse ça le jour où je serais en couple?"

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  3. La réponse à la question est trouvée maintenant, il suffisait de trouver une copine aussi... euh... perverse que toi!
    Par contre il va falloir faire attention à l'orthographe... Même si ce n'est pas toujours moi qui porte le panty à dentelles!
    (je t'aime)
    (désolée Isabelle de cette conversation privée)
    (je vous apprécie aussi)

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  4. Alors là, je n'y trouve rien à redire. Un "je t'aime" sur mon blog, comme c'est joli. D'habitude les blogs de fessée recèlent des mots quelque peu grossiers. Voila de quoi qui dénoté agréablement et correspond à ma propre façon de voir les choses. Je profite pour un petit "je t'aime" à mon chéri aussi...

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  5. Mais oui Simon, j'aime beaucoup l'insolence comme motif car je n'aime pas ce trait de mon caractère. Alors oui une fessée dans ce cas me semble vraiment justifiée et surtout...utile !

    Comme vous il m'est arrivé de faire des recherches sur le mot insolence. J'ai même poussé le vice de m’intéresser aux causes psychologiques en rapport avec ce sujet.

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  6. Ah, et qu'est-ce que vous avez trouvé? Je n'ai pas fait de recherches sur l'insolence (je me suis contenté de la "fessée") mais j'ai toujours eu une sorte d'attirance pour des personnages qui semblaient immenses, surplombaient les autres et le leur faisaient sentir... J'ai toujours eu une sorte de sentiment de déception quand on les ramenait à l'échelle humaine.
    Et j'avoue que penser à ce motif là était particulièrement troublant, justement parce que je sympathisais d'autant plus avec le puni dont je partageais la déception...
    C'est grave, docteur?

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  7. Figurez-vous Simon que l'insolence peut être le signe d'un besoin de punition inconscient! Elle peut également se manifester quand il existe un rapport de punition corporelle entre deux personnes et celle qui est punie estime sa dernière punition trop laxiste comparée à ses attentes.

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  8. Peut-on se poser la question d'une "fausse" fessée échappant toutefois au domaine du simulacre? Le surréaliste Robert Desnos voyait la poésie comme un moment où "la prose décolle". Il a rêvé d'une fessée type mais peu courante et, au regard de la grande diversité des cas "réels" et vécus, il n'a produit finalement qu'un assez pauvre archétype de l'éducation anglaise dans un pensionnat de jeunes filles, sous un ciel d'orage.
    "Le jardin sentait comme tous les romanciers l'ont dit. Imaginez maintenant sur la pelouse verte trente jeunes filles à la chemise retroussée au-dessus de la croupe, à genoux. (...) La maîtresse frappe ces cuisses qui ont souffert par lui [Corsaire Sanglot], avec rage. Elle aurait voulu souffrir comme elles et la haine amoureuse la dresse. Car elle n'a pas suffi au contentement du Corsaire."
    A sa parution en 1927, sous le titre La Liberté ou l'Amour, cette inoffensive babiole avait mérité les foudres de la Justice qui a exigé des coupures. Interrogeons-nous plutôt sur le titre qui emprunte et déforme la devise révolutionnaire: La Liberté ou la Mort. N'est-il pas un peu surprenant de voir la liberté opposée à l'amour par une alternative que rend possible le "ou exclusif", c'est une chose ou bien une autre, à la différence du "ou inclusif" qui ne permet que la substitution, une chose équivalente à une autre, telle qu'on la trouve, par exemple, dans ce beau titre d'une pièce de Jean Anouilh: La Répétition ou l'Amour puni.

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  9. Fausse fessée...simulacre ?

    Je considère le besoin de punition comme un affect. Il est donc - selon moi bien évidement - impossible de le satisfaire en augmentant la charge douloureuse. Tout se passe par un savant contexte psychologique dans lequel certains apports d'affectivité sont exprimées ou sont cherchées sous forme cuisante. Rien de bien méchant au bout du compte.

    Mais n'oublions pas que dans certains cas l'affection « classique » comporte le risque de se transformer en affection étouffante, autant l'affection cuisante comporte le risque de se transformer en violence.

    Merci pour Robert Desnos que je ne connaissais pas. Je viens de faire quelques recherches sur le net et je suis tombée sur le pensionnat de Humming-Bird Garden avec son ambiance toute particulière. Intéressant comment ce jeune surréaliste met ce scène son jardin secret où bourdonnent les oiseaux. Je pense y consacrer un post. Malheureusement je n'ai pas pu trouver votre extrait.

    Votre remarque sur le titre est excellente. Elle me rappelle mon enfance et les « soirées philosophiques » chez mes parents quand l'élaboration d'un lien entre amour et liberté flottait dans l'air du temps. Par ce biais j'ai eu la possibilité d'étudier de près la manière dont certaines personnes donnaient réalité à leurs approches théoriques.

    Un petit clin d’œil à la fessée très en vogue dans les années 20, époque qui a vue naître des « Spanking Clubs » en France, une citation contemporaine que j'aime beaucoup :

    « ...évitons ce genre de correction en public. On pourrait considérer comme outrage à la pudeur cette façon de défendre la morale. »

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  10. par référence à la collection urticante des "horties blanches" à pareille époque.
    L'extrait que j'ai donné, je l'ai vérifié, se trouve bien, un peu avant la fin de l'épisode du pensionnat Humming-Bird Garden, il y a diverses éditions numérisées.
    Cordiales, claquantes et sifflantes salutations
    julesdesp

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  11. Effectivement. Je viens de le trouver. Merci Jules

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