mardi 18 septembre 2012

171 Un safeword pour la fessée

Il s’agit en fait d’un mot de secours, convenu avant les festivités et qui a pour but de cesser aussitôt toute activité.

L’utilité saute aux yeux !

Au cas où les ardeurs du monsieur dépassent les attentes de la dame. Dans ce sens, loin de moi de dire quoique ce soit contre ce que je considère émotionnellement comme un tue-l’amour.

Quand j’étais jeune adulte et je commençais à expérimenter la fessée, personne ne parlait encore du safeword. Le mot fessée tout seul suffisait pour faire la différence avec d’autres pratiques. C’était en quelque sorte le synonyme pour une prolongation de discipline tutélaire classique à l’âge adulte. De la discipline douloureuse certes, mais sans causer de réels dégâts. En gros...

... la bonne fessée qui comme on dit, n’a jamais fait du mal à personne.

De nos jours, en parlant de rencontres dont le but unique est la fessée, le safeword me vient aussi naturellement à l’esprit que le préservatif pour une rencontre plus classique. Ceci dit pour balancer le préservatif, il ne me suffit pas non plus d’un test HIV récent. Je demande à tester d’abord la fidélité de mon partenaire. Et par analogie concernant la fessée c’est sa fiabilité à long terme allant plus loin qu'un simple « dépistage de l'intensité » à la première déculottée.

Personnellement je trouve qu’il n’existe rien de plus éloquent que la vanille pour se faire une idée sur un homme.

Sa façon de s’y prendre révèle à « mes sens » une vaste palette de ses non-dits. Et si cela ne colle pas, je ne m’engage pas plus loin. Je doute que des lacunes peuvent se combler de façon plus spirituelle. Je suis trop conventionnelle (j'adore ce mot; merci Monsieur Houellebecq) pour séparer ma vie érotique et ma vie sentimentale. Disons que j'ai l'avantage de ne pas être susceptible au coup de foudre. Chez moi cela vient avec le temps, alors largement de quoi pour méditer sur mon choix. Un peu comme quand je fais les magasins, impossible de me coller un truc, même et surtout pendant les soldes, sous prétexte que cela m'a tapée dans l’œil. Zut, mon inconscient s'exprime malgré moi. Bref la fille difficile, pénible à souhait qui tourne le truc entre ses mains pendant des heures et qui part sans scrupule les mains vides.

Une fois le terrain examiné, pourquoi ne pas se lancer dans la fessée ?

Bon, cherchons à la loupe ma spontanéité, mon émotions à l'état brut, ma passion secrète et mon désir à vif. En fait je réserve tout cela à une personne de ma confiance et non pas de complicité par exemple.



Dans ces conditions, il me semble peu probable (sans exclure la possibilité) de tomber sur un sadique qui s’ignore ou pire encore sur un grand gamin qui croit que plus que la douleur est intense, plus la dame éprouve du plaisir.

Mais enfin, un fessier féminin n’est pas un lieu de bataille !

C’est une zone de sensibilité variable qui diffère en plus selon la dame. Cela se découvre avec délicatesse, avec doigté. Et il suffit d’un minimum de bon sens pour comprendre que la fessée… peut très vite faire mal. Ce qui est son but parfois. Mais entre faire mal et massacrer la marge est très large.

Personnellement en matière de fessée, je considère mon homme comme assez lambda. C'est un compliment pour moi. Le brave garçon inoffensif. Avec tous ses fantasmes de bon éducateur, ma foi, les menaces ne manquent pas.

Je vais t'apprendre une leçon cuisante. Te faire marcher à la baguette. De t'inculquer des bonnes manières.

Le tout comme écho bienvenu à mes propres désirs. Sans oublier d'évoquer un contexte de déplaisir pour moi et de plaisir pour lui.

J'en connais une qui va passer un sale quart d'heure !

Il me tarde de sortir le martinet.

Voilà le discours d'un homme avec des pieds bien sur terre. Digne de confiance car il n'a pas peur d’appeler un chat un chat. Ajoutons à cela une situation sociale stable, un sens de famille, un amour pour les enfants et une absence de peur de s’engager pour de bon. Appartement en commun à l’appui…

C'est la réalisation de fantasmes dans un cocon agréable et au cas de tapes trop fortes, il y a toujours la possibilité de le dire à sa maman qui tirera les oreilles à son vilain garçon.

T'es une fonctionnaire de la fessée, isabelle !

Comme il a raison mon chéri. Mais observons qu'il ne parle pas de la même manière de mon rapport avec la vanille.

Alors pourquoi chercher hors maison et encourir des risques ? Je ne pense pas que le monde soit peuplé de grand méchants loups, mais je préfère de loin la commodité des pénates, l'odeur bien familier de mon chéri. Sur un point de vu fantasmatique l’aventure me laisse indifférente. Et je ne me sens pas concernée par les grandes discussions si la monogamie serait oui ou non une disposition naturelle de l’être humain. Reste alors comme risque pour mon derrière une éventuelle escalade fantasmatique de mon partenaire. Ceci étant un sujet en soi sur lequel je reviendrai un des ces jours, je me contente de dire ici qu'après presque 14 ans de vie commune, je n'ai pas encore constaté le moindre dérapage à ce niveau.

Mais tout de même sans me servir d'un safeword j'ai une intonation particulière de dire stop ou non, peu importe le contexte et parfaitement respecté par mon homme. Voila les dernières nouvelles du monde des bisousnours ! Je retourne à mon repassage.

8 commentaires:

  1. Nous avons un safeword, que je n'ai jamais eu besoin d'utiliser, mais il est là....pas compliqué, il s'agit de son prénom puisqu'en temps normal, jamais il n'est prononcé... Mon homme préférant s'entendre appeler " mon chéri"
    Moi aussi, tout comme vous chère Isabelle je préfère la main de mon chéri sur ma chair tendre je trouve que l'amour, l'affection que nous nous portons, l'intérêt qu'il me manifeste et les effets que je lui procure, ajoutent une dimension " feu d'artifices" à nos " jeux" ( entre guillemets car j'ai besoin aussi de la dimension punition réelle) je me voit mal ma faire corriger par un inconnu, pour quelle raison?
    Je sais cependant, que je pourrais dans un certain cadre, accepter mais uniquement si mon chéri choisissait de se perfectionner dans une technique comme le fouet ou le martinet et souhaiterait l'apprendre de quelqu'un d'autre donc dans un but purement didactique.... J'adorerais dans ce contexte jouer les cobaye pour lui et son professeur ( sans jeu de mots quoique....)

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    1. Chère Rosalie,

      merci pour ce petit aperçu de l'intimité de votre couple. Vous faites bien de mentionner le côté feu d'artifice qui s'ajoute à l'aspect punitif. Nous sommes justement entre adultes et il ne s'agit pas à mon avis de reproduire dans la discipline domestique uniquement un cadre tutélaire rappelant les adolescentes. Rien ne s'oppose de tenir compte aussi de certains éléments spécifiques d'une relation en rapport avec notre âge. Je pense que c'est justement le non-dit de certains expressions comme par exemple « trop grande pour la fessée » qui exprime cette composante du trouble charnel qu'implique la punition autant pour celui qui applique que pour celle qui reçoit.

      Fort intéressant aussi la question du perfectionnement de la technique que vous abordez. J'ai parfois l'impression en ce qui concerne l'emploi de certains instruments et notamment la canne, le rohrstock, que les clips de fessée dans ce sens révèlent d'un certain amateurisme technique vu l'état du fessier de la dame après la correction. D'où la question par exemple comment punir efficacement, veut dire causer une douleur qui incite à réfléchir sans causer des dégâts sur la peau qui persistent. En fait il est facile de trouver des considérations comment procurer des sensations plus intenses à la dame, mais il me semble que personne s’intéresse comment mieux éviter les dégâts. Ceci dit il existe d'excellents clips de technique irréprochable dans le...S/m.

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  2. Quand j'étais fesseuse, au temps lointain de ma jeunesse folle, j'avais un mot de passe. Pas très élaboré, c'était "stop". Je ne m'étais pas foulée pour le trouver, parce que je me connaissais, je savais que j'étais parfaitement incapable de provoquer un hématome en donnant une fessée. Paradoxalement ou non, je n'aime pas la violence, ni la brutalité. La force physique, je l'ai. Je sais que je pourrais gravement blesser quelqu'un par un coup bien placé. Mais ça servirait à quoi?
    Le mot de passe n'a jamais été prononcé, par aucun de mess "soumis", et surtout pas par Simon, qui a oublié jusqu'à l'existence du mot de passe, malgré maintenant trois ans de pratique intensive.
    Et puis, ce qu'on m'a dit le plus souvent à cette époque là, c'était que j'avais l'air trop gentille pour être une punisseuse sadique, et qu'on n'aurait pas soupçonné au premier abord que je savais donner aussi bien la fessée.
    Et bisounours ou pas, ça suffit largement à me sentir contente de ce que je suis!

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    1. Chère Constance

      Décidément j'adore votre pragmatisme dans lequel je me retrouve assez souvent. Oui, stop, c'est parfait comme mot de sécurité.

      J'imagine sans le moindre mal une personne sachant fesser efficacement sans violence et brutalité. C'est justement la fessée qui comme dit l'expression populaire n'a jamais fait du mal à personne. Celle dont j'aime parler. J'ai pu contempler sur votre blog des belles exemples de vos applications sur Simon ou plutôt sur ses fesses et je peux vous assurer que je me sentirais chez vous entre des bonnes mains (rire). Je trouve que vous dégagez tout naturellement un aura de confiance et quand je vous lis je me sens confortée dans cette idée.

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    2. Du temps de votre célibat et du mien, ça aurait été possible, et je me serais occupée de vous aussi bien que de mes autres soumis!
      Sauf que je crois qu'il aurait aussi fallu une faille spatio temporelle. Je lisais votre premier blog (ou un de vos premiers) avant même de commencer mes perversités avec des inconnus!

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    3. Ah encore votre bon sens. Cela fait plaisir !

      Effectivement, il faut remonter bien loin dans le temps, car à une dizaine de jours de près cela fait 14ans de vie commune avec mon homme. Enfin il y avait une petite séparation temporaire, nul n'est parfait .

      Ceci dit, il y a bien longtemps, j'étais n'étais pas sectaire envers la discipline entre femme. Je trouve même à cette pratique un côté rassurant dans le sens de ne pas craindre disons d’attouchements malvenus...

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  3. Safeword... Lors d'expériences débutantes, je l'ai exigé. Sans avoir jamais eu besoin de l'utiliser pourtant.
    Un compagnon plus récent avec lequel j'abordais le sujet du mot clé a souri, confiant qu'il était en ses capacités à connaître et reconnaître les limites si elles approchaient. Sans safeword donc... qui n'aurait d'ailleurs servi à rien.
    Je fais confiance à mon instinct. D'expérience, je n'ai jamais croisé que des hommes respectueux et tendres (même derrière leurs envie de me punir). Si un sentiment de mal aise me vient, si quoi que ce soit me dérange, il n' aura pas de première fois. Je ne compose pas avant de démarrer une histoire. Les compromis ne viennent qu'une fois l'histoire démarrée. Si je ne le sens pas, je n'y vais pas, c'est tout.

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    1. Chère Latis,

      je vous lis avec beaucoup de plaisir car vous parlez de choses dans lesquelles je manque d'expérience. A vrai dire je ne suis pas courageuse du tout. M'enfin si, un peu, de manière intellectuelle dans la mesure de l'admettre et de ne pas me surestimer. J'aime votre bon sens, cette confiance dans votre instinct. Je m'y retrouve mais je décrirais ce phénomène de manière différente. Je dirais la confiance en mon inconscient qui doit passer son temps à évaluer soigneusement es pour et les contres. Peu importe les mots, je comprends trop bien que vous ne preniez aucun risque si quoique ce soit ne vous convient pas. Cela vaut bien mieux à mes yeux que le plus beau de tous les safewords !

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