lundi 23 avril 2012

48 Saint Dominique et ses 18 000 000 de coups de discipline


Il s’agit de Saint Dominique qui est surnommé L’Encuirassé car  « il portait une cuirasse de manies de fer qu'il ne quittait que pour se flageller. »

Voici un peu d’histoire :

Le mot discipline, dans l’acception où il nous reste à en parler, c.-à-d. dans le sens de flagellation désignait autrefois un genre de supplice commun dans les cloîtres. L’instrument qui servait à l’infliger portait le même nom. C’était un fouet fait avec des cordelettes garnies de nœuds, des crins ou des bandes de parchemins tortillées…

…on avait alors établi une sorte de proportion entre les grâces d’en haut et le nombre de coups de discipline. Vingt psautiers récités pendant la flagellation, ou 3 000 psaumes à 150 le psautier, acquittaient 100 ans de pénitence imposées par le canon au péchés, car, 3 000 coups valaient un an, et l’on comptait 1000 coups pour 10 psaumes. C’était réglé comme un tarif de douanes. Il fallait donc 300 000 coups pour racheter 100ans. C’était une dette dont Saint Dominique se libérait aisément en six jours, et il pouvait ainsi sauver 60 âmes pendant un an, à raison de 18 000 000 de coups de discipline.

5 commentaires:

  1. Il était évident que cet article allait parler à mon coeur de médiéviste!
    Pourtant, je ne connaissais pas ce personnage. Pour moi, "l'Encuirassé" était le surnom d'un ermite originaire non de l'Apennin, mais de Pouille, et qui était contemporain de François d'Assise. Si cela vous intéresse, voilà ce qu'en dit l'historien André Vauchez: "... Laurent dit l'Encuirassé (mort en 1243), qui mena une vie retirée au fond d'une grotte, sur les terres de l'abbaye de Subiaco. Venu de Pouille où les influences byzantines avaient maintenu des traditions d'extrême rigueur ascétique, il s'infligeait les plus terribles mortifications, portant toujours à même la peau une sorte de cuirasse métallique garnie à l'intérieur de clous qui déchiraient sa chair lorsque, épuisé par les macérations et les privations, il se laissait aller à la somnolence."

    J'ajouterais qu'aux XIII° et XIV° siècle ont commencé à se développer les mouvements de flagellants, et que l'Eglise, devant l'ampleur du phénomène, a dû établir des règles strictes, pour limiter les débordements: la flagellation aurait dû être réservée aux hommes, seulement sur une partie bien précise du corps, seulement aux jours prévus dans le calendrier liturgique... Parce que pour racheter les péchés des autres, certains allaient un peu trop loin!

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  2. Et bien sûr, je ne peux m'empêcher d'ajouter que le saint Dominique dont vous parlez n'est pas celui qui a fondé l'ordre des frères Prêcheurs! (Lequel était d'ailleurs plus occupé à taper sur les cathares qu'à se taper lui même)

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  3. Oui, les détails historiques m’intéressent beaucoup. J'ai un passionné en la matière à la maison et je l'adore écouter quand il en parle. Mais soyons clair moi-même je n’ai aucune compétence en cette matière.

    Ceci dit votre allusion aux Cathares m’a fait rire. Tout simplement par des histoires personnelles avec entre autres une fessée sur le Mont Ségur une nuit de pleine lune. Cela date de très longtemps avant que l’accès soit fermé au public. Pas de mysticisme, seulement un besoin de lumière pour l’ascension qui est quand même assez importante. Egalement une fessée à Puivert sans rencontrer Johnny Depp, ni le diable. Lordat et Miglos (le jour de mes 25 ans)…

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  4. On aurait du y penser, à la fessée au clair de lune! Pourtant on a pas mal joué en pleine nature. Détail prosaïque: une fessée de nuit exposerait une paire de fesses nues à tous les moustiques du coin... Passons. En fait, ça fait trois ans (depuis que le temps où j'ai relu les "Métamorphoses ou l'Âne d'or" d'Apulée) qu'on délire sur l'éventualité que, si je me dénudais au clair de lune, je me transformerais en loup-garou. Oui, parce qu'un vrai loup-garou à l'antique, comme chez les sorcières de Thrace, a besoin de se déshabiller pour devenir un loup.
    Je m'égare?

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  5. Il n’y a pas de moustiques en altitude, Simon. Du moins pas dans les régions pyrénéens où se trouvent les châteaux cathares. Donc les fesses ne risquent rien à ce niveau-là.

    Sinon, non vous ne vous égarez pas du tout. A moins que vous essayez de faire peur aux grandes filles.

    D’abord je suis bien étonnée d’apprendre que selon les sources pour se transformer en loup-garou, il faut se déshabiller entièrement. Ne connaissant que des clichés de films je voyais les vêtements exploser à la manière de Superman.

    Je retiens le lien nudité-transformation qui semble rejoindre avec d’autres termes le romantisme de mon homme qui préconise pour mieux expier mes fautes, sorte de transformation alors, la nudité intégrale et ceci aussi pour la fessée en pleine nature.

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