mercredi 27 juillet 2016

913 Dame de caractère (Petite fiction ou pas)

Les garçons ont besoin de plus de discipline que les filles !

Voila qui a le mérite d'être clair. Non, elle ne plaisante pas cette dame. Elle s'est exprimée avec sérieux, convaincue du bien-fondé de ce qu'elle avance. J'ai du mal pour ne pas éclater de rire. Un de ces rires bêtes dont je possède le secret et qui me prend quand quelque chose m'évoque des associations quelque peu indécentes. Dans ma fantaisie pour la fraction d'une second je vois cette brave dame, un martinet en main, insistant auprès de son mari pour qu'il baisse son pantalon pour recevoir une bonne déculottée. Une scène qui me semble non impossible dans ce couple d'un certain âge. Lui, un jovial érudit, voué à l'enseignement supérieur, ne manquant pas d'une certaine suffisance et qui - peut-être à cause de notre différence d'âge ou de son métier – se laisse aller à une bienveillance paternelle envers moi. Quand il s'adresse à moi, il emploie parfois l'expression : Ma petite isabelle. Je me sens littéralement petite, car malgré mes hauts talons, il fait encore une tête de plus que moi. Voila qui pimente ma fantaisie, car sa femme fait le même gabarit que moi. Comment ferait-elle pour mettre un tel géant sur ses genoux ? Je regarde autour de moi et j'opte pour une punition où il se penché sur le dossier d'un fauteuil. C'est là, me dis-je qu'il déboutonnera son pantalon en tergal, véritable pièce de musée. Quant au slip me vient spontanément à l'esprit un vrai feinripp, contemporain du pantalon.

Vous êtes en train de rêver, ma petite isabelle ?

C'est un cavalier de l'ancienne école qui n'attend pas de réponse. Je lui envoie un joli sourire pour sa sollicitude.

Madame pour sa part, dotée d'un brillant esprit, ne manque pas d'une réelle méchanceté dans bon nombre de ses propos. Elle a d'ailleurs une sacrée réputation dans son métier comme nous apprenons par son mari. Elle donne l'impression de représenter une vision féministe qui croit appropriée pour une femme moderne de s'afficher par un strict minimum de féminité. Veut dire, qu'elle fait soigneusement attention pour ne pas se transformer en leurre. Un peu dommage, car elle a un physique agréable. Je crois que l'ai déconcertée à notre première rencontre par ma présentation. Autant « scanner ambulant» que moi, elle m'a surprise par son indiscrétion.

Vous portez des bas, isabelle ?

Ben oui, j'aime beaucoup une petite touche sexy.

Je me sentirais pas.

Nous sommes devenues au fil du temps de bonnes amies. C'est une personne de confiance, très ouverte d'esprit et perspicace. Nous tournons pas autour des sujets. Elle est directe à souhait. D'où sa réflexion dans un repas entre couples qui commente un constat « d'injustices » de la part de nos hommes. Tous les deux ont connu une éducation sévère, basée sur des châtiments corporels, tandis que nous les dames, nous avions été chouchoutées comme pas permis.

C'était une autre époque où l'éducation des garçons visait d'en « faire des hommes ».

Concept assez vague qui retrace en quelque sorte une philosophie du style : On ne naît pas homme, on le devient.... grâce à maman. « Faire un homme » semblait désigner une résistance imperturbable aux aléas de la vie, un comportement sécurisant et protecteur envers sa femme, des attitudes responsables etc. Ces hommes qui ne pleurent pas. Des rochers inébranlables...

Je l'écoute avec plaisir. Elle se moque ouvertement de son homme, de son éducation. Comme moi aussi je le fais parfois avec le mien. Quand je fais des allusions à ma belle mère, style :

Si tu me mets encore ta main sous ma robe, je le dirais à ta maman ! Tu va voir tes fesses.

Voila qui crée un lien invisible entre cette dame et moi. Mais surtout se réveille ma curiosité. Subitement je me dis :

et si le caractère bien trempé de cette dame n'était qu'une façade ?

Si elle ne visait pas à ridiculiser son mari, mais de lui donner des idées... pour qu'il rappelle Madame à l'ordre une fois les invités partis. Si nous étions devant un rituel de séductions bien rodé qui pimente la la intime de nos hôtes. D'abord un sonore pan-pan cucul, puis « réconciliation » avec gros câlins ardents dans la chambre...

2 commentaires:

  1. Bonjour Isabelle,

    Excellente stratégie amoureuse de la part de cette "dame patronnesse". Provoquer ou relancer le désir par des petites humiliations...
    humm...risqué mais payant. Au final.
    J'aime bien l'esprit "vieille école" avec pantalon en Tergal (de chez La Redoute ou 3 Suisses et que ma maman me faisait porter ) et le "slip à poche kangourou"...
    Ca me rappelle de bons et moins bons souvenirs.
    J'aime bien la phrase : on ne nait pas homme. On le devient... grâce à Maman ! C'est un peu vrai d'une certaine manière. L'éducation des enfants était à l'époque de mes parents l'affaire essentiellement des femmes, très souvent au foyer. Le père par son métier subvenait aux besoins de la famille. Le côté "cocooning" était l'apanage des mamans. Et parfois, elle comblait en partie l'absence momentanée (pour cause de travail) du père. Personnellement, ce fut mon cas. Et c'est la raison pour laquelle je cite souvent ma maman dans mes commentaires.
    Le magazine "Psycho" avait publié vers 2000-2002 un intéressant reportage sur les rapports de l'Homme avec les Femmes qui ont traversé sa vie et sa vision de celles-ci en tant que mère, épouse , amie, amante, collègue. D'ailleurs, l'un des articles du reportage comportait ce
    titre : "l'Homme et SES Femmes". C'est dire...
    Mais je m'éloigne un peu de notre sujet favori.
    Je compte sur votre indulgence légendaire.
    Mac-Miche.

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  2. Moi aussi je m'éloigne souvent du sujet ce qui rend mon blog assez atypique. La psychologie humaine m’intéresse et j'aime bien la mettre en rapport avec la construction des fantasmes. Voila pourquoi je m'attarde toujours plus sur mes protagonistes que sur l'action même. Donc rien de mal si vous divaguez, cher Monsieur Mac-Miche.

    Bien évidement la maman représente le premier maillon d'une plus ou moins longue chaîne de femmes dans la vie d'un homme, mais ce qui m’intéresse particulièrement c'est la question comment les fantasmes de la petite enfance se transforment quand à l'adolescence le jeune homme commence à courir les filles. Je suis assez convaincue que la plupart des messieurs qui ont un penchant pour la fessée avaient au début le fantasme d'en recevoir une...

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