Rien
que le mot me procure des frissons !
Je pense à ne pas être la
seule. Je trouve même que ce mot s'avère fort utile pour découvrir
d'autres passionnés de notre sujet. Parfois il suffit que je
l'entende quelque part pour orienter aussitôt mes idées vers mon
besoin de punition qui s'éveille pour ne plus me lâcher avant que
je n'aie eu ma dose sur les genoux de mon homme. Ou alternativement
qu'il aille chercher le martinet pour me calmer avec tout un rituel
en grandes pompes. Sans parler de la vive émotion qui s'empare de
moi quand mon homme me félicite pour avoir encore mérité une
sévère correction parce que je me comporte de manière intenable.
La première association à
partir de ce mot, c'est une sorte de père -fouettard, bienveillant,
mais intransigeant à mon égard et qui a fait sienne la devise des
scouts : Toujours prêt. Quand il s'agit de me remettre sur le
bon chemin. Fantasme sous-entendu d'un homme doté de virilité
permanente qui ne connaît pas de « défaillance » et qui
sait se montrer « homme » dans n'importe qu'elle
situation. Ne prenez pas mes mots pour argent content, je parle
d'associations après avoir goûté un petit apéritif sous forme du
mot « sévérité » qui m'est monté à la tête et qui
provoque un état d'agréable ivresse ou comme on dit dans un
contexte récréatif, une excitation. Entre mon père-fouettard et
moi existe un rapport de séduction charnelle non dissimulé. J'aime
l'agrémente avec soin et imagination ce qui le fait céder sur bien
de choses sans qu'il ne perde jamais le nord. Persistant sur ses
principes, ce qu'il estime la base d'une bonne éducation, cela ne
plaisante pas à ce niveau. Il considère l’emploi du châtiment
corporel comme une évidence et le meilleur moyen pour remédier aux
mauvais comportements d'une jeune dame. Une crédibilité à toute
épreuve qui rend mes punition terriblement efficaces pour un bon
bout de temps. Seulement, en analogie avec la sexualité classique,
il y a un élément de compulsion qui malgré ma bonne volonté me
dévie régulièrement du bon chemin. Enfin personnellement je trouve
que la bonne, vielle déculottée a fait suffisamment de preuves sur
moi concernant certains comportements qui ont quasiment disparus.
Alors ne demandons pas non plus la lune...
Quand il est question de
sévérité en rapport avec la fessée, le plus souvent le sujet
s’oriente aussitôt vers l’intensité de la punition. Plus que le
derrière de la dame se teint en rouge, plus l’attitude de la
personne qui applique est jugée de sévère. Et je ne parle pas de
ceux qui associent la sévérité à une multitude de marques. J’ai
l’impression que par une telle approche émotive (comme la mienne
plus haut) la quintessence de la sévérité reste sur la route. Le
Wiktionary
en partant de l’étymologie du mot livre une précieuse piste :
Celui qui
est sévère s'impose tout d'abord à lui-même, puis aux autres, ce
qu'il est bon et juste de faire.
Ne croyant pas moi-même
dans les valeurs absolues, je trouve cette définition un tantinet
trop optimiste. Comme si le bon et le juste existaient en soi. Pour
moi ce sont plutôt des expressions d’une opinion ou d’un
jugement. Mais dans le fond cette définition me convient bien. Elle
me semble rejoindre une formule comme: Être sévère c’est
donner le bon exemple. Et il est vrai que mon homme me donne bon
exemple par sa vaillance, par sa capacité de travail, par son
dévouement pour sa petite famille et mérite ainsi largement toute
mon admiration. Il est sévère avec lui-même et demande à moi
nettement moins qu’il demande à lui-même. Toutefois j’ai
intérêt de filer droite avec lui. A respecter minutieusement « le
règlement de la maison », « Hausordnung » en
allemand et dans certaines régions un synonyme pour le
« rohrstock », la canne ou le « siebenstriemer »,
sorte de martinet. Je signale brièvement la poésie inconsciente,
mais ô combien chargée de signification récréative, qui associe
donc le règlement de la maison à un remplaçant du membre viril,
une fois en pleine émotion et une fois plutôt flasque et qui doit
être réveillé pour fonctionner correctement. Et pour aller plus
loin encore, on peut également considérer le rapport envers la
sévérité sous forme d'une acte actif « s'en prendre une
bonne » ou passif « recevoir une bonne ». Quoiqu'il
en soit notre règlement de maison me convient et correspond en
quelque sorte à ma nature qui aime un strict encadrement. J'entends
par là la structuration d'une journée type avec heure fixe pour se
lever, petit déjeuner soigneusement composé en tête à tête avant
le travail etc. Dans ce sens la sévérité n’est pas un prétexte
pour accéder commodément à son plaisir. Bien au contraire, il faut
être prêt à faire des efforts et travailler sur soi. Le rapport
avec la discipline domestique saute aux yeux. De l'autre côté, la
sévérité de celui qui tient la baguette à la maison et qui veille
ainsi sur le respect du règlement ne devrait pas être (…
exclusivement, nous sommes des humains avec des fantasmes après
tout) au service de son propre plaisir, mais servir à une cause
« plus noble » : l’intérêt du couple. Le souder
et participer à son épanouissement. En gros un recours aux
punitions pour des motifs que la dame aussi juge « bons et
justes ». C'est dans ce jugement purement subjectif et
irrationnel que se joue entre autres la réussite de la discipline
domestique. Si elle visait seulement un gain de plaisir physique
(autant pour le monsieur que pour la dame) je ne croirai pas trop
dans sa durée au quotidien. Le plaisir est une notion trop aléatoire
qui vie de sa discontinuité. Tandis que la DD a besoin de la
continuité pour exister. Comme déjà dit ailleurs, une DD basée
sur un raffinement de sensations n’en est pas une à mes yeux, mais
une relation plutôt dominant/dominée qui puise dans d’autres
fantasmes, troubles et émotions. Mais bon, cette distinction est une
pure subjectivité de ma part. Mon homme n’a rien d’un dominateur
qui souhaite m’imposer sa volonté ou son désir pour une raison ou
une autre. Des concepts comme l’appartenance et le don de soi ne
font pas partie de notre monde fantasmatique. Il est loin aussi
d’être un despote à la maison dans un sens patriarcal. Loin
d’être un macho. Bien qu’il aime bien des plaisanteries dans ce
dernier sens… et moi aussi…
Mais… et là il n’y a pas d’autre
terme, il est très sévère avec moi. Sa sévérité est de nature
constante. Mon chéri ne cherche pas d’escalade ou de me piéger
par des « nouveaux raffinements » en matière de
règlement à la maison. Déjà l’expression de règlement me
parait un peu exagérée. Pas de contrat écrit chez nous. Pas
d'interminable liste qui expose les fautes et la sanction encourue.
Monsieur réagit au cas par cas. Et avec le recul chacune de mes
punitions me parait fort juste et à la hauteur de mes méfaits.
Voila donc plutôt un consensus de deux irrationalités. La DD n'est
tout de même pas bien raisonnable et il serait naïf de croire que
le monde tournerait mieux avec du panpan cucul. La poésie d'un
éventuel contrat me renvoie aussitôt aux pharaons de Cecil B. Mille
et ses fabuleux 10 commandements : So let it be written, so let
it be done (que cela soit écrit et accompli). Sans oublier que le
contrat semble faire partie de l'attirail sadomasochiste. Peut-être
pour la simple raison que ce genre de fantasme et pratique montrent
un destin latent de certaines pulsions qui n'est vraiment pas très...
bon enfant. Il vaut mieux alors prendre des précautions. Toutefois
dans le monde de la fessée tout ne me semble pas rose non plus et il
existe certains destins latents du fantasme... pas bon enfant non
plus. Sorte de réel danger que notre passion puisse basculer à un
moment ou un autre dans un domaine vraiment dangereux. La charge
émotionnelle qui peut entourer le mot sévérité semble en
témoigner...
Bonjour Isabelle !
RépondreSupprimerC'est clair et net . Comme l'on dit dans le langage populaire : "les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures! "
Allez à l'essentiel sans perdre de temps. Carpe diem. Profites du moment.
Merci Isabelle. Bonne journée. Mac-Miche.
Mais non cher Monsieur Mac-Miche, il est dans mes habitudes de m'égarer du bon chemin. Dans la vie, comme dans mes écrits. Sinon, mes textes seraient plus courts et à l'image de certaines compositions où chaque mot se conçoit comme une claque sur le derrière.
SupprimerBonjour Isabelle,
RépondreSupprimerJ’aime beaucoup lire maintenant votre blog, que je ne connais que depuis peu, y découvrir ce qui me ressemble, et aussi ce en quoi je diffère, soit réellement, soit parce qu’il me semble que sur certains points, vous ne voulez pas vous avouer certains aspects de votre nature, peut être en raison de votre éducation ? Aujourd’hui, voici de ma part quelques réflexions inspirées par votre dernier texte.
Vous parlez de « sévérité » : pour ce qui me concerne, le mot qui me vient à l’esprit est beaucoup plus celui de « strict ». J’ai reçu une éducation traditionnelle, que je qualifierais sans ambages comme stricte, ce qui ne m’a pas posé de problème (ce fut moins le cas pour ma sœur d’une nature beaucoup plus rebelle !). Mon mari , quant à lui , est d’une nature avec des idées strictes, tant dans la vie professionnelle que familiale, et il attend qu’autour de lui, ses idées soient respectées. Là encore, cela ne m’a jamais posé de problème de fond pour avoir à les respecter. Je crois qu’au fond de moi-même, sans m’être questionnée a priori, c’est ce à quoi j’aspirais pour ma vie d’épouse ! Certes, je suis loin d’être parfaite !!! ne serait-ce que parce que souvent étourdie, ou parlant sans réfléchir, ou parfois d’avoir un temps de retard pour obéir., d’où des remontrances, et éventuellement des sanctions. A ce propos, celles-ci ne se traduisent pas obligatoirement par une correction au martinet sur mon postérieur, mais à coup sûr par un séjour dans un coin de notre chambre dévolu à cet effet pour y méditer …
Je n’ai pu m’empêcher de sourire quand vous avez évoqué chez certains les notions de « contrat » et de « règlement » ! Pour moi, cela suppose non pas la notion de couple (surtout pas fusionnel), mais celui de personnes qui ne cherchent qu’à passer un moment ensembles, et qui pour cela fixent les règles du jeu, un peu comme pour un match où il y aura « officiellement » un vainqueur et un vaincu, et qui se quittent ensuite bons amis. Tout pour nous s’est fait naturellement, sans avoir à préciser réellement, comme si cela allait de soi.
Quoique en réalité, je dois dire qu’il existe entre mon mari et moi deux contrats ! Le premier fut créé lorsque, tout juste diplômée, j’appris l’existence d’un poste à pourvoir. Je me souviens très bien comment je suis rentrée à la maison en brandissant folle de joie mon CDI (avec un mois d’essai renouvelable !) sans imaginer que je venais de sceller mon avenir … Et il y en a un deuxième, signé deux jours avant notre mariage chez le notaire, mon mari ayant tenu à me protéger s’il venait à disparaître prématurément.
Merci Christine pour cette jolie réponse. Ne croyez pas que j'essaye de me faufiler en n'osant pas de m'avouer certains traits de mon caractère. Je ne sais pas si vous connaissez le texte: « Les neuf dégrées de la soumission en BDSM » qui peut être consultés ici :
Supprimerhttp://auroraweblog.karmaos.com/post/14
J'ai du mal à me voir dans ces registres. Voila que sous-entend la soumission sur le net. Que vous soyez dévouée à votre homme n'est pas un signe de soumission pour moi malgré le fait que l'on essaye de pousser une dame dévouée dans le coin de la soumission.
J'aime beaucoup vos explications sur votre éducation et vos associations autour du mot strict. Ne me sentant très peu rebelle pour ma part, il y a des passages où je me retrouve bien. Il me semble que je partage avec vous un certain côté « tête en l'air » qui fait aussi pour moi partie de maintes raisons de punition. Disons que j'ai subjectivement l'impression de vivre sans prise de tête - notamment parce que mon homme s'occupe de beaucoup de choses - et ses rappels à l'ordre me conviennent très bien.
Je trouve beaucoup de bon sens chez votre mari et effectivement le coin peut être très efficace aussi sans le martinet.
Je ne connais rien aux rencontres sur le net, mais je pense qu'une forme de contrat du moins oral est indispensable entre personnes qui se connaissent à peine. Sinon la porte reste grande ouverte à toutes les dérives possibles. Par contre moi aussi j'ai un faible pour les choses qui se font naturellement, sans se presser, basées sur l'observation de l'autre et sur une vie en commun. Grand sourire en lisant votre passage pour un contrat devant un notaire, mais oui moi aussi je suis passée par là !
Bonjour Isabelle,
RépondreSupprimerEffectivement, je ne connaissais pas ce site. Si parmi les deux derniers degrés notamment, j’ai pu y lire certains aspects qui me correspondent, il y en a trop d’autres qui me sont étrangers pour dire que je m’y retrouve ! Cela a été l’occasion de découvrir un autre site encore plus catégorique, qui définit une « soumise » celle qui n’y voit qu’un jeu à temps partiel, et « esclave » celle qui vit cette soumission en permanence : j’ai trouvé cela parfaitement stupide. Je ne me sens pas le moins du monde une esclave ! Au contraire, je trouve que j’ai eu beaucoup de chance lorsque en me donnant sans réserve à celui qui est devenu mon mari, je me retrouve protégée, guidée, et souvent tant choyée. En fait, un rêve de petite fille devenue réalité, même si évidemment, le soleil ne brille pas tous les jours …
Bonjour Chrsitine
RépondreSupprimerTenez, moi non plus je ne connaissais pas la distinction entre soumise et esclave. Disons que le monde de la domination/soumission me semble assez complexe et il y a certainement des enjeux émotifs, affectifs, spirituels ou au niveau des sensations qui m'échappent. J'ai toujours un peu impression que derrière tout cela se trouve une certaine philosophie qui varie selon les auteurs. Peut-être cette notion d'esclave dans le sens d'une possession d'une personne dominante, n'est pas à prendre au premier degré (à moins de reconsidérer le contenue et le non-dit de possession), mais décrit plutôt la nature d'un fantasme qu'une réalité. Alors établir un lien entre soumission en couple donc dans la durée et esclavage, ne serait qu'une expression d'un désir sans que la distinction soumission/esclavage soit utilisable pour des personne qui ne partagent pas ce désir. Je comprend que vous ne vous retrouvez pas dans une telle appellation.
Bonjour Isabelle,
RépondreSupprimerPour être sans ambiguïté, je sais que mon mari n’a pas attendu après moi pour avoir l’opportunité de « s’intéresser aux secrets des filles ( !) » : d’un premier mariage (paix pour l’âme de sa première épouse !), il a même eu deux filles … De fait, c’était très clair dans son esprit, et il me l’a fait très bien réaliser, en m’imposant sa présence alors qu’à ce moment là, on se sent tellement sans défense (toutes les filles le réalisent instinctivement, n’est ce pas ?), j’ai su que désormais, parce que je me donnais toute à lui, il devenait le propriétaire de ma pudeur, il pourrait en tout lieu et en toute circonstance définir ce que je pourrais faire ou ne pas faire, et que moi, vis à vis de lui, je devrais toujours être, non pas impudique mais a-pudique.
Chère Christine, il y a beaucoup de subtilité dans votre distinction entre impudique et a-pudique. Le sujet me plaît beaucoup et je trouve fort instructif de vous lire. Quand je parle de « s’intéresser aux secrets des filles », il s'agit avant tout d'une expression isabellienne qui désigne une forme de voyeurisme chez un Monsieur que je trouve fort agréable, voir mignonne car elle me touche. Je pense que c'est quelque chose que le monsieur ne perds jamais, peu importe le nombre de ses expériences et qui fait briller ses yeux comme ceux d'un petit garçon. Comme une manière d'être, un regard qui prend plaisir de se poser sur sa dame et qui la revalorise constamment. Enfin, ayant grandi avec deux grands frères, pour ma part j'avais déjà un peu l'habitude de me faire espionner en allant au petit coin...
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