jeudi 4 juillet 2013

364 Le fétichisme ou l'art de rassurer un monsieur


Une belle définition du fétichisme !

« C'est une stratégie inconsciente qui consiste à annuler un sentiment d'angoisse sexuelle en transformant des objets non -érotiques en objets érotiques. Je m'explique : quand un homme est éduqué dans l'idée que la vulve est un objet de péché et qu'il est interdit de la regarder ou même d'y penser, cet homme ne pourra pas b*nder en présence d'une vulve. Mais s'il substitue mentalement l'image d'une culotte à celle d'une vulve, il parvient à surmonter l'interdit. La culotte n'est pas un tabou. Il b*nde dessus, à défaut de b*nder sur ce que la culotte cache...  »

C'est monsieur Mac-Miche qui m'a indiqué ce brillant texte . J'ai fait alors quelques recherches sur le net et je suis tombée sur Dian Hanson, ancienne éditrice de la revue « Leg show magazine ». Dont une personne sans le moindre doute hautement qualifiée pour parler du fétichisme. Le petit texte est extrait d'un interview avec elle qui peut être consulté en intégralité ici.

Contrairement à moi cette dame appelle un chat un chat. N'en déduisons pas que je n'ose pas me servir d'un vocabulaire explicite. Ayant grandi dans un contexte bien intellectuel, j'étais bercée dans ma jeunesse par un discours qui réclame en apparence le droit pour les dames de se servir de la vulgarité verbale de certains hommes. Enfin pour moi il y a plus important en matière d'égalité que copier les mauvais côtés de la gente masculine. En regardant plus attentivement on se rend compte que c'est une manière pour certaines dames de montrer non seulement leur remarquable capacité de réflexion, mais de plus qu'avec elles l'on se trouve en face d'une dame... libérée. Ce dernier mot me fait fuir. L'égalité sociale entre hommes et femmes me paraît impératif, mais par pitié que l'on n'essaye pas de me libérer. De quoi d'ailleurs ? De mon destin de femme ? Surtout pas. En aucun cas je souhaite changer ma condition et les modalités de ma vie. De mes inhibitions sexuelles ? Sous forme de névrose qui attribue une valeur suprême à l'amour, au couple et aux enfants. Et qui ne souhaite pas m'engager dans une démarche de plaisir pour le plaisir. Car à vrai dire je ne me trouve pas en manque de distraction. Il y a aussi tant d'autres plaisantes choses à faire dans une vie que de s’occuper des fesses de n'importe qui. Me libérer de ma façon de me diriger tout naturellement vers la cuisine pour préparer un gâteau quand mon homme se penche (c'est le cas de le dire) sur l'évacuation de la baignoire, bouchée par mes cheveux et ceux de notre petite. Car en partie c'est de sa faute. Il me préfère avec du très long ! Me libérer de tout ces gentils messieurs que j'ai croisés au fil de ma vie et qui se sont comportés avec moi de manière adorable ?

Et voilà que j'arrive au sujet de ce post. Dès mes premières expériences d'adolescente je me suis vite trouvée un faible pour les garçons, puis des messieurs avec des tendances fétichistes. Ceux qui commencent à frissonner en voyant un haut de bas, clippé dans une jarretelle. Qui s’intéressent plus ou moins timidement à mes culottes et qui se transforment un amant hors pair en glissant un doigt sous ma culotte en découvrant rien que de la peau douce sans le moindre poil. Ceux qui se passionnent pour ma coiffure et dont un « plutôt long » ou « plutôt court » est susceptible de booster leur libido. Ceux qui peuvent faire les boutiques avec moi pendant des heures en quête de me trouver tel ou tel autre vêtement dont ils rêvent de le voir sur leur compagne depuis leur adolescence. Ceux qui adorent les hauts talons, les tenues en cuir ou en vinyle sur une dame. Désolée pour le latex, mais je ne supporte pas le contact. Voila pour dire que l'univers fétichiste me va comme un gants. Et je suis réellement enchantée quand mon homme m'offre une belle tenue de soubrette, d'infirmière, secrétaire etc. Les yeux brillant en m'imaginant déjà dedans pour un après-midi ou soirée d'enfer.

Évidement je suis peu pudique (parents non seulement intellectuels à mort, mais de plus naturistes passionnés !) et disons que je suis à l'aise avec mon physique ou plutôt avec les défauts de mon physique. Ajoutant à ceci un compagnon de vie qui ne fait pas une dépression nerveuse quand j'affiche des kilos en trop. C'est d'ailleurs aussi un constat de mes petites expériences avec les messieurs à penchant fétichiste, il ne font pas une fixation sur les mesures parfaites. Je leur trouve plus une attirance pour le glamour sous forme d'une tenue fétiche (oh pardon!) que le rêve de la femme mannequin.

Il est assez facile d'aborder le fétichisme avec un monsieur. Il suffit d'être attentive et de s'abstenir de la moquerie mal placée. Bien qu'au niveau du fétichisme il existe des choses disons plus qu'étonnants. Et dans ce sens je pense être tombée toujours sur les personnes à petite tendance fétichiste sans que cela soit leur condition « sine qua non » de jouir. Puis n'oublions pas qu'un monsieur inspiré par une belle couleur rouge ou même quelques stries sur le fessier fraîchement châtié de sa dame, bref par le symbolisme des traces, rentre plutôt dans l'univers fétichiste que dans celui du sadomasochisme. Car en fait ce qui est propre au fétichisme c'est un déplacement du plaisir de voir, de toucher sur des zones éloignées de parties génitales comme les fesses, tiens ou sur des objets comme la culotte, tiens. C'est en quelque sorte un concept qui permet une égalité devant le plaisir, car indépendant du sexe biologique.

Alors oui quand je vois mon chéri le matin se tordre le coup pour savoir si j'ai mis des bas ou un collant jarretelles (une fessée pour l'odieuse...), si j'ai mis une culotte blanche style petit bateau sous ma jupe plissée ou si je n'ai rien mis (une fessée pour l'odieuse...), si mon fessier est encore rouge de ma correction de la veille, si j'ai dû mal à asseoir parce que j'ai défié son autorité avec insolence en transformant le martinet en scoubidou, je ne vois pas en lui un être profondément tordu, mais un gentil grand garçon qui se rassure par le biais de sa libido du mystère de l'éternel féminin qui le dépasse. Il arrive souvent que l'on présente une dame amatrice de fessée avec un penchant quelque peu enfantin, voire immature. Notamment quand elle est friande du vrai pan-pan cucul quand elle n'est pas sage. Style grande fille en quête de papa de substitution et qui attend de lui - outre des cuisantes corrections - des monts et merveilles. Et je ne contredis pas forcement ces idées. J'ai tenu à me mettre en couple avec un homme qui cumule les qualités de mon Papa. Et ceci sans complexe. Quoi qu'on en dise les mauvaises langues. Mais n'oublions pas non plus la réalité humaine qui se cache derrière les messieurs qui appliquent la fessée. Il arrive parfois que je mérite vraiment une correction, mais je n'ai pas envie du tout de la recevoir. Dans ces moments je baisse toute de même sagement ma culotte, mon string etc en pensant :

Cela rassurera tellement mon chéri de se défouler un peu sur mon derrière !


7 commentaires:

  1. Bonjour Isabelle !


    Votre texte résume bien ma pensée en matière de fétichisme. En particulier une phrase du paragraphe 6 : "Puis n'oublions pas...
    que dans celui du sadomasochisme."
    La sadomasochisme s'apparente à une forme d'asservissement brutal et contraint, au fond, tandis que le fétichisme représenterait plutôt une forme d'érotisme,"par procuration" dirais-je, dans le sens: "suggérer sans vraiment dévoiler". D'ailleurs vous avez retrouvé(merci Isabelle !) la source de l'article qui est titre-éponyme en lui-même: "Spectacle des jambes" (excusez ma traduction sommaire !). Tout un programme. Cela me fait aussi penser au spectacle étiquetté "Burlesque".De quoi passer d'agréables soirées en charmantes compagnies.
    Avis aux amateurs.
    En matière de fétichisme, j'avais lu dans un article sur les médecines orientales que les dames de la bourgeoisie ,nippone, en particulier, utilisaient des petites figurines en ivoire ou porcelaine pour désigner à leur médecin l'endroit précis de leur physique. Manière pudique dans leur culture, j'imagine, de parler de leur problèmes de santé.
    Bonne journée à vous. Respectueusement. Mac-Miche.

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    1. Re-Bonjour Isabelle !

      J'espère que vous ne serez pas fâchée. Je me permets, par le biais de votre tribune, de souhaiter à Mr Pecan et son épouse américaine une trés bonne fête du 4 juillet. C'est plus fort que moi. J'aime bien faire plaisir. D'autant qu'on reste toujours sensible (moi, en particulier) à une telle marque de sympathie quant on vit loin de son pays natal. Une sorte de bouffée nostalgique du "terroir".
      Perso, dans ma famille, une grand-tante, soeur de mon grand-père maternel, Italien, vivait à Brooklyn, à New-York, dans les années 1960-1965. Mais pour diverses raisons, nous n'avons pas pu relier connaissance après de nombreuses années. Dommage.
      Ainsi va la vie. Merci Isabelle, pour cette petite
      "entorse" au règlement, dirais-je.
      (Je sens que mes oreilles vont subitement s'allonger tout d'un coup. Mille excuses, Isabelle).
      Bonne après-midi à vous. Mac-Miche.

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  2. Disons que côté spontané et irrationnel le sadomasochisme ne m'évoque rien s’attitrant tandis que l'univers fétichiste et/ ou burlesque correspond bien à mon tempérament. Puis ce qui me plaît dans le fétichisme c'est l’absence de la question du dominant/dominée. Je précise que je ne connais rien à l'univers S/m et loin de moi de le rejeter par pure subjectivité. Mais quand je lis des descriptions sur ces pratiques, il y a des textes qui me paraissent intellectuellement intéressant ou qui satisfont ma curiosité sans que je ressente la petite étincelle qui me donne envie de voir un peu...

    Bon, je ne vous tire pas les oreilles monsieur Mac-Miche, mais ne vous éloignez pas trop des sujets.

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    1. Bonsoir Isabelle !

      Ne vous inquiétez pas ! je suis un garçon terriblement raisonnable. Message reçu ! Je reviens dans la course. J'essaierais de faire moins de "Hors-Sujet".
      Sur ces mots, bon WE à vous. Respectueusement. Mac-Miche.

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    2. Il y a dans le sadomasochisme, ou du moins ce que j'en vois ici ou là, tout une mise en scène artificielle ("dominatrice", latex, cuir, "donjon" etc.) qui ne nous plaît guère.

      Nous sommes des gens simples: c'est panpan-cucul, le plus souvent sur les genoux, bref rien que du très "familial". Pas d'accessoires connotés "sex shop" non plus.

      Imprudence? Colère? Autre faute relationnelle? Malaise? Sur les genoux et les fesses rouges.

      Ou encore en prélude à d'autres choses, mais là encore c'est très simple et naturel.

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  3. Les fesses sont elles si éloignées des parties génitales? Ne ressentez vous rien dans le "devant", quand on vous chatouille le "derrière"?

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  4. Je pense que le côté familial et bon enfant échappe aux adeptes de pratiques sadomasochistes. Du moins ils n'en parlent pas. Par contre ils parlent de l'appartenance, de la possession, du contrôle, de la maîtrise, de l'abandon, termes que je ne saurais pas vraiment inclure dans mon imaginaire récréatif. Je trouve leur univers assez déconnecté de la réalité et il ne me semble pas un hasard que le terme « jeu » apparaît dans beaucoup de leurs écrits laissant supposer des fantasmes de sorte qui comportent des réels dangers hors cadre de jeu. Bien évidement certains parmi eux essayent de nous rallier à leur cause du simple fait je pense que le mot fessée peut endosser beaucoup de significations.

    Sinon, chez moi le devant et le derrière sont liés dans un fessée récréative par exemple, mais au cours d'une « fessée éducative » c'est l'expérience douloureuse qui prime.

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