mercredi 31 août 2016

929 Secret de dame (Petite fiction ou non)

Jeune dame qu'est-ce que ce comportement ?

Il n'a pas vraiment tort mon homme. Moi aussi je trouve que j'ai dépassé les bornes. Une fois de plus j'ai cet étrange sentiment d'être fautive, voluptueusement fautive. Avec comme seule idée en tête de recevoir une punition à la hauteur de mon méfait. Une fessée bien méritée comme nous aimons dire. Certes, vu mon âge, il n'est peut-être pas commun de devoir trousser ma belle jupe droite et de baisser mon string au niveau de mes chevilles.

Tu peux aussi dégrafer tes bas, tant que tu y est isabelle ! Nous allons célébrer dignement la fête de tes fesses.

Célébrer, comme ce terme est bien choisi. Fan nostalgique de Madame Robinson, mon homme a toujours su garder son faible pour les femmes d'un autre âge, « les vraies », séductrices et initiatrices chevronnées qui portaient des bas. Signe ostensible de leur pouvoir érotique et de leur disponibilité pour les plaisirs de la chair. Bien qu'il me considère pleinement comme une femme, une vraie et fatale à la fois, il ne se lasse pas de me rappeler à l'ordre quand mon comportement ne correspond pas à ce qui convient à une dame. Madame Robinson, cougar en avance sur son époque, était-elle exempte de caprices ? Elle, si à l'aise dans tous les registres pour faire tourner la tête d'un homme. Elle qui connaît accessoirement aussi la technique du basic instinct, mais en version nettement plus "délicate" que Sharon Stone.

Quand mon homme estime que je me suis laissée aller vers les contrées de mon insouciante adolescence pour sortir un de mes fameux caprices de mon vaste répertoire, je me sens plutôt flattée par sa sollicitude. Il aime les femmes murs, ce qui est déjà un magnifique compliment et en plus il me soutient activement que je ne tombe pas dans un registre qui selon lui ne me va pas. Extraordinaire stratégie dans laquelle il se met mon narcissisme de son côté pour donner un sens à ma punition. Pas d'inutile blabla puéril sur mon plaisir et ma jouissance. Il sait me mettre à l'aise avec mon fantasme de vraie correction dans son sens noble. Améliorer un comportement, perfectionner mes attitudes de séduction. C'est la discipline à mon service. Puis la honte me vient tout naturellement quand je me fais rappeler à l'ordre, car j'ai péché contre mon propre idéal. La question qui se pose concerne moins le fait comment obtenir la pardon de mon chéri (ce qui n'est d'ailleurs pas bien compliqué!), mais comment me pardonner à moi-même. Étant futile, pragmatique et adepte de l'efficacité à la fois, je suis une convaincue de la discipline à l'ancienne.

Ma métaphysique de la mauvaise conscience se résout avec une facilité déconcertante par l'emploi du martinet.

Je ne dirais pas autant de bien de la main de mon homme. Car ayant le vice dans la peau, je risque de me mettre aussitôt dans un état émoustillement peu propice à expier ce qui me chagrine.

Parfois tu es terrible, isabelle !

Oh ...seulement parfois !

Pour me punir, il faut un acte hautement symbolique capable de bouleverser mon équilibre émotionnel. Quoi de mieux que commencer par défaire mes insignes de la femme fatale. Mon porte-jarretelles à six agrafes et aussi mes bas couture auxquels je tiens beaucoup. Non seulement parce que ce sont des cadeau affectueux de mon homme, mais aussi parce qu'à force d'en porter j'ai développé une sensualité qui va avec. Je savoure les petits coups de vent qui me chatouillent mon entrejambe quand je porte une robe ou jupe fine. Le rituel du matin pour me mettre en beauté. De bien ajuster la couture, de bien regarder pour ne pas trop laisser apparaître les petits plis traîtres autour de mes chevilles. Aucun doute je tiens à mes bas. D'ailleurs je les dégrafe en position assise. Je n'ai pas envie de me casser une jambe car un string autour des chevilles ne manque pas de danger pour une personne maladroite comme moi. Je fais attention à me moindres gestes et cela prend pas mal de temps.

T'as décidé de me faire attendre, isabelle ?

A suivre...

6 commentaires:

  1. Bonjour Isabelle,

    Vous êtes glamour jusqu'au bout de la fessée !
    Une sorte d' "élégance punie". Pour le plus grand plaisir de votre compagnon... et le vôtre ! Avant de déposer vos "armes de séduction" aux pieds de votre vainqueur !
    Heureux homme ! Rires.
    Bien placée la référence ciné avec "Le lauréat".
    Mrs Robinson... ça me fait penser au tube de Simon et Garfunkel (qui s'en sont inspirés ?).
    Dustin Hoffman (émouvant dans "Rainman ") est sur le point de céder aux sirènes d'une autre "dame d'âge mûr". Dans le film "Little Big Man" (1970), il est Jack Crabb, un jeune homme orphelin recueilli par un couple de prédicateurs avec une Mrs Dunaway au sommet de son art et de sa séduction. Elle y joue à merveille son rôle d'épouse du pasteur Pendrake, au bord de l'adultère...
    Mac-Miche.

    RépondreSupprimer
  2. Un film qui a fait rêver un nombre innombrable d'ados je pense. Ados qui ont maintenant la cinquantaine, voire plus. Pour ma part j'ai découvert ce film en rediffusion et je me suis surtout inspirée d'Ann Bancroft. J'ai passé beaucoup de temps à étudier ses gestes quand j'étais ado...

    RépondreSupprimer
  3. Bonsoir Isabelle,

    Je n'ai vu que quelques extraits de "Le lauréat". En revanche, j'ai vu deux fois le film "Little Big Man" qui est repassé à la TV il y a une bonne dizaine d'années.
    Faye Dunaway a également joué le rôle de Bonnie Parker aux côtés de l'acteur US Warren Beatty alias Clyde Barrow dans le film "Bonnie and Clyde" (1967/68).
    Ah la magie envoûtante des femmes mûres...
    Une voix, une attitude, une présence qui ne laisse pas indifférent les ados hésitants que nous sommes toujours un peu à cette période de la vie. Les inoubliables "amies de maman". Nounous de circonstances à l'occasion. Dans ce cas, nous sommes comblés. Pensez donc. Rires.
    Mac-Miche.

    RépondreSupprimer
  4. Une nounou pour ado? Qu'est-ce que vous me racontez-là Monsieur Mac-Miche. Vous n'auriez pas bu un petit verre de trop...rire?

    RépondreSupprimer
  5. Bonsoir Isabelle,

    Moi, abuser du nectar des Dieux ! Que nenni ! Dieu m'en garde ! Je ne m'en relèverais pas !!!
    En réalité, je me suis mal exprimé : je voulais dire plutôt "dame initiatrice des plaisirs", Un peu à la manière du personnage joué par la belle Emmanuelle Béart dans un clip illustrant un de vos récits en Avril dernier sur l'autre Blog de Maitresse Isabelle. Mais dans un registre moins... cinglant.
    Mac-Miche.

    RépondreSupprimer
  6. Vous tenez pas l'alcool comme moi, cher Monsieur Mac-Miche. Rire. Voila qui me rappelle que j'ai amène une fois du schnaps allemand à des amis français ayant habitude de boire. Ils voulaient goûter à tout prix. Mon homme les avait pourtant prévu sur l'effet foudroyant du schnaps.

    RépondreSupprimer