Vers
la puberté j'ai commencé à élaborer honteusement de différentes
fantaisies tournant autour du fait de devoir me mettre toute nue dans
le sens de la nudité troublante.
Il y avait déjà une prise de
conscience que ce que l'on m'imposait, coïncidait avec mon désir de
vouloir me monter nue de manière provocante . D'ailleurs la
honte y associée sert infailliblement comme indicateur d'un contenu
préalable sexualisé. C'était la perte de l’illusion d'innocence,
l'expulsion du paradis de l'enfance par le regard d'autrui qui percé
la source de notre secret du plaisir.
Mon fantasme de fessée aussi a changé
de perspective. Il perdait son aura d'un fâcheux aléas de la vie,
bien que fort jouissant à l'évocation, imposée par les adultes et
devenait le résultat d'un comportement de ma part comme témoigne la
charge émotionnelle de certaines phrases qui se mettaient à
résonner en moi :
Tu
la cherches ? Tu veux une fessée ?
Je devenais timidement actrice dans mes
fantasmes ! Autant dans ceux qui étaient émoustillants que
dans ceux qui servaient à exalter mes ambitions. Je m'imaginais avec
volupté en faisant partie d'un groupe de filles exposant leur nudité
dans un but artistique. Un groupe rassure par le fait de partager un
idéal qu'il soit pulsionnel ou relevant des ambitions.
« L'originalité » pulsionnelle étant partagée sous
forme de sublimation (n'est pas danseuse qualifiée qui veut) perds
son caractère singulier par un processus égalisant à l’intérieur
d'un groupe, surtout quand il y a présence d'uniformes. Je me
projetais sérieusement en danseuse du Crazy Horse Saloon et les
costumes des danseuses me faisaient rêver. Et si je n'ai pas pris
cette voie dans ma vie, c'est exclusivement pour des questions de
physique et de talent. Ceci dit, je garde mes prestations pour mon
chéri et pour les fêtes familiales ou entre amis très proche.
Vers
cette époque j'ai pris bien conscience du lien entre mes désirs de
nudité aguichante et mes désirs de recevoir une punition pour ce
comportement comme s'il s'agissait
d'une
forme de séduction interdite.
J'étais passée en espace de quelques
années de la position d'observatrice ou de victime, d'une position
purement passive donc, à une position de plus entreprenante, active.
Et loin de moi maintenant de me voir sagement accomplir des exercices
d’obéissance sous la tutelle d'un sévère metteur en scène.
J'aime mieux que mon comportement suit son libre cours et soit
considéré comme source valable de punition.
Dans
mes fantasmes comme dans mon couple c'est moi qui cherche le bâton
pour me faire battre.
Objectivement, il en va de soi qu'il
n'y ait aucun mal pour aguicher entre adultes. Cela fait partie de la
séduction tout court.
Notons
toutefois qu'un « certain féminisme » a conservé et même
fait sien les moralités d'un autre âge.
Par exemple il partage l'idée qu'il
soit dégradant pour une femme de provoquer une excitation sexuelle
du monsieur par les atouts de son corps. N'en parlons pas quand en
plus la dame recourt aux artifices comme l'épilation intégrale,
vêtements affriolants ou applique certaines techniques pour un
« mieux jouir » de son compagnon.
Je
pense qu'ici se trouve une majeure source de bien d'inhibitions
féminines de nos jours !
Et aussi la raison que bien de dames
acceptent de tels jeux uniquement sous prétexte de soumission...
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