lundi 21 décembre 2015

808 Une bien sévère gouvernante (Lundi cinéma)

Cette fessée qui soulage

Étant ado et même étant célibataire j'adorais la fantaisie de la sévère gouvernante. Notons bien que cette rêverie était plutôt associée à mon besoin de punition réclamant son dû. Sorte de mauvaise conscience quand je passais trop de temps avec les princes charmants au lieu de me consacrer à mes études ou mon travail. Certes, cette mauvaise conscience n’empêche pas de vivre, mais elle peut s’avérer gênante de la ressentir.

Pensons au blabla d'assumer ses fantasmes ! A la philosophie régnante de la jouissance qui veut que l'on passe sur toute une gamme de nos émotions.

Assumer un fantasme pour moi c'est justement de l'assumer dans tous ses détails. Pour ma part je choisissais des dames … imaginaires pour me corriger. En fait, tout simplement, je doutais que les choses ne se passent de manière purement chaste avec un monsieur. Et loin de moi d’incriminer le vice du monsieur. Je me connais trop bien pour savoir qu'en présence d'un monsieur le risque est grand que j'aurais envie de rajouter quelques galipettes. Ceci dit, je pense que le fantasme de la gouvernante est l'un des plus répandus que ce soit chez les messieurs que chez les dames. La gouvernante vue comme mère fouettarde ou initiatrice chevronnée. Il y a pour tout le monde. J'avais déjà écrit une petite fiction à ce sujet il y a quelques années.

Je m'étais basée sur mes rêveries en rentrant tard le soir. Enfin ramenée jusqu'à la maison de mes parents par mon prince charmant, cela va de soi. J'ai toujours eu un faible pour les garçons avec de bonnes manières, ceux qui ne boivent pas, ceux qui pensent « avenir », ceux qui ne se sentent pas dérangés par l'idée de fonder une famille et qui rament leur cavalière à la maison de ses parents.

Toutefois, il en va de soi que les jeunes sans histoires ont des relations intimes comme tout le monde. Et bien souvent, l'amusement derrière moi, je me sentais en proie de mon besoin de punition, souhaitant qu'il se cristallise dans une action. Je m'imaginais attendue par ma gouvernante, le martinet en main.

Situation délicieusement perverse, car une dame demande à une autre de se dénuder partiellement pour lui tanner la peau des fesses !

Je pense qu'il faut considérer le besoin de punition en analogie avec une pulsion sexuelle qui se satisfait comme une pulsion sexuelle par un acte charnel. Et les jolis ingrédients folkloriques pour pimenter la situation ne manquent pas. Rappel à l'ordre, une discussion sur le méfait, les remontrances, puis est annoncé le châtiment, plus ou moins sévère. Pensons à la multitude d'instruments dont le choix peut considérablement augmenter l'angoisse devant la punition (équivalent de l’excitation sexuelle dans un contexte vanille ceci dit). Puis arrive enfin le grand moment du déculottage. C'est un instant magique, une célébration. Baisser son jeans, devoir se dénuder devant sa gouvernante, c'est un intense frisson, un rapport d'autorité qui n'est pas remis en question, un consentement non verbal pour ce qui va suivre.

2 commentaires:

  1. Bonjour Isabelle,

    Ah voilà mon thème favori. J'en ai dessiné quelques saynètes dans cette situation. Avec la tante sévère et l'institutrice, elle fait partie du "tiercé gagnant". Rires.
    La gouvernante ! "Celle qui gouverne notre existence".
    La gardienne de la morale et une éducatrice acharnée.
    Mais c'est une femme avant tout. Avec ce que sa "fonction domestique" lui impose d'agir et ce que sa "sensibilité intérieure" de femme lui murmure. Elle doit se montrer sévère face à certains manquements mais point méchante.
    Après la "grosse fessée" donnée, à son ou sa protégé/e, elle le/la console et lui fait promettre de mieux se comporter à l'avenir.
    Elle peut être une personne totalement étrangère à la famille ou encore une connaissance intime d'un des deux parents ou d'un proche. Dans ce cas , cette "proximité affective" permet peut-être à son/sa protégé/e de lui faire des confidences sur sa vie intime qu'il/elle n'oserait pas révéler s'ils étaient punis par leurs propres parents. Un peu à l'image des parrains et marraines sur l'autel du baptême.
    Au final, elle adopte l'attitude d'une seconde maman, une maman de substitution, le lien génital en moins. Bien sûr.
    Dans le fantasmatique, on la dépeint comme une dame d'un certain âge, forte d'une certaine expérience de vie.
    Souvent (?), d'un caractère revêche, et fâchée avec la gent masculine dont elle a les vices en horreur ( du style: "hooo, ces hommes ! Tous pareils : des cochons !").
    Quant à sa préférence intime, je vous laisse juge...Bref.
    Au moment de mon adolescence, ce fantasme s'est réveillé.
    Peut-être en raison d'un certain désir de faire comme les garçons de mon âge et bousculer un peu cette sur-protection largement justifiée mais parfois un peu pesante. On peut être un bon garçon et avoir envie de jouer "le bon petit diable" . Rires.
    Mac-Miche.

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  2. Merci de partager vos réflexions sur le fantasme de la gouvernante cher Monsieur Mac-Miche. Pour ma part je ne verrais pas la gouvernante gouverner notre existence, mais plutôt la vie pulsionnelle. Je pense qu'elle apparaît à un moment où l'on prend conscience de la force de nos pulsions et du risque que la satisfaction pulsionnelle présente quand on s'y adonne sans retenue. Je pense également que le fantasme de la gouvernante permet d'imaginer des situations coquines sans lien affectif.
    C'est aussi une sorte d'aide sur le chemin vers l'indépendance. Enfin, on y réfléchissant un peu chacun y trouve moultes significations personnelles. Ceci, sur un niveau fantasmatique, tenir le rôle d'une gouvernante me plaît pas mal...

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