mercredi 16 décembre 2015

806 Mes madeleines de Proust

Ah ces arrières pensées sur les plaisirs de l'arrière porte

C'est en regardant ce joli clip que je viens de penser à une discussion récente dans un repas entre couples amis. Un des messieurs avait émis la ferme conviction que les rapports de l'arrière porte révélaient un penchant de la dame pour la soumission. Que cela se tienne ! J'ai déjà entendu dans un contexte semblable que la sexualité en couple est au fond un don de soi de la dame qui se soumet ainsi aux assauts du monsieur.

Il en va de soi que de telles affirmations risquent de chauffer les convives... dans le bon sens... en créant un sujet hot qui fait sortir tout genre de point de vu fort personnel. Et moi j'adore apprendre de nouvelles choses sur les fesses. Enfin,concernant la question de la soumission c'est un peu perdu d'avance. A chacun son son de cloche. A la personne qui vie quelque chose et aussi à la personne qui à partir de ce que vie la première émet un jugement.

Pour voir un peu plus clair s'il y a soumission ou pas, voici une argumentation qui me paraît intéressante.

La psychanalyse, notamment celle qui se dit existentialiste, s’intéresse à notre l'individualité . Elle ne souhaite pas nous coller une étiquette (comme ceux qui décident d’emblée si nous sommes soumises ou pas!) en insistant lourdement d'avoir raison. Elle tient compte de nos association personnelles envers le mot « soumission ». Et là, découverte intéressante, il semblerait que la soumission n'est pas une question de fessée, de contexte BDSM ou encore de pénétration, mais une notion purement personnelle qui peut apparaître même dans un contexte de pure vanille. Par exemple quand une dame, pourtant pleinement consentante, se sent subir en quelque sorte ce qui lui arrive.

Donc, soumis est qui se sent soumis qui s'y plaît de se sentir soumis et/ou qui commence à frétiller rien qu'en entendant rien ce mot !

Voila qui nous permet de trancher plus facilement concernant les plaisirs de l'arrière porte. Je n'ai jamais pensé de subir les lubies de mon homme. Au contraire, j'aime beaucoup l'étrange sensation que ce genre de rapport procure. De toute façon j'étais prédestinée pour cette pratique. Par mon goût pour les jolis choses qui se mettent dans cet endroit pour s'agrémenter la journée. Par mon faible pour la cure X*antis qui consiste à nettoyer l'organisme une ou deux fois par an par une série de lavements. Un jour à nous tout débuts, quand je suis revenue à la table du petit déjeuner après application de ma cure X*antis, je me suis trouvée face à face avec mon homme. Il avait les yeux qui pétillaient en me disant qu'il serait franchement dommage de ne pas profiter d'un terrais si soigneusement préparée. J'ai compris aussitôt l'allusion quand j'ai vu le tube de vaseline sur la table et ravie de cette jolie idée je me suis dépêchée pour me mettre en position.

Soumise ? Non ! - Pragmatique ? Oui!

Alors mon nez coincé entre café, confiture, beurre et fromage, penchée sur ma belle table de petit déjeuner s'est formée un ensemble associatif, ma version personnelle des madeleines de Proust, comment bien démarrer sa journée. Et parfois quant j'ai l'air rêveuse le matin en buvant mon café, il en va de soi que je ne vais pas détailler devant n'importe qui une réponse à la question :

Tu penses à quoi, isabelle ?

6 commentaires:

  1. Tiens, auriez-vous un point commun envers madame mon épouse ?

    Celle-ci demande parfois la caresse spéciale que vous décrivez. Elle tend alors à avoir un ton timide, même les yeux baissés « ce soir, je la voudrais... euh... dans le derrière ». Elle m'a dis qu'à ce moment elle ressent une émotion trouble à l'idée de ce qui va suivre, quand elle devra, comme vous le dites si bien, subir ce qui lui arrive: la canule, la vérification, la lubrification et l'acte. Elle ressent la même émotion en voyant les coussins et le pot de Vaseline prêts.

    J'aime que cela soit elle qui suggère cette caresse car elle doit alors admettre pleinement que tout cela est fait à sa demande.

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  2. Il y a certainement un point rien commun avec votre dame et bien d'autres dames encore. Sauf que chez moi la timidité en matière de câlins peu importe leur nature et quasiment inexistante. Je suis plutôt du style entreprenante et très explicite dans mes désirs. Enfin chacun sa façon d'être. Joyeux Noël à vous et votre dame Monsieur Pécan!

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  3. C'est que, Isabelle, pour mon épouse le derrière, c'est "naughty", tandis que le devant c'est l'endroit conjugal des femmes respectables. D'où la petite honte délicieuse de demander pareille chose! (Et puis, elle vient d'un pays où c'était interdit il y a peu.)

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  4. Ah le petit piquant que rajoute l'interdit. Enfin dans l’Allemagne de mes années de très jeune femme il y avait le poids moral que de telles pratiques ne se font pas chez une femme... féministe. Comme s'épiler, même les aisselles ou encore porter de la lingerie sexy. Heureusement c'est du passée!

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  5. Bonjour Isabelle,

    Avant tout, permettez moi de vous souhaiter une bonne et heureuse année 2016.

    Voilà un mois de décembre 2015 qui fut harassant : il y eut surtout trois semaines durant lesquelles il me sembla tant que les journées étaient trop courtes pour accomplir tout ce que je devais impérativement terminer avant les vacances (la cinquième semaine de congés !). Il y eut ensuite la Noël célébrée chez mes beaux-parents, presque toute la famille réunie, avec beaucoup de joie, de mouvements et d’agitations : par moments, je me serais crue dans un pensionnat ! Et il y eut enfin un Nouvel An à Paris, avec un réveillon fêté (de façon banale pourraient peut être dire certains !) au Moulin Rouge avec nos amis (du club privé). Tout cela pour vous dire que je n’ai pas suivi régulièrement votre blog, et j’admire de ce fait votre constance et votre régularité.

    Mais en lisant le présent billet, en raison des deux sujets évoqués, j’ai eu envie d’y apporter mon « grain de sel ».

    D’aucuns, en lisant ce que j’ai déjà pu vous raconter, en sachant que depuis toujours (ou presque), j’imaginais que je me donnerais un jour inconditionnellement en tant que femme à un homme qui me protégerait et me guiderait, en ayant la chance d’être amoureuse de celui à qui j’ai toujours obéi, en tant que mon patron d’abord, en tant que mon mari ensuite, en ayant même, sans l’avoir imaginé possible auparavant, accepté et trouvé maintenant normal et juste, d’être si nécessaire admonestée, punie et corrigée physiquement, d’aucuns, dis-je, seront tentés de prétendre catégoriquement que je suis une femme soumise. Et pourtant, ceux qui me connaissent, qui me fréquentent, que ce soient des membres de ma famille, des amis, ou plus encore des personnes de l’entreprise, riraient bien si on me qualifiait devant eux de femme soumise, car je crois être réputée pour avoir du caractère ! C’est mon choix, fait en toute indépendance, d’obéir à celui à qui je me suis donnée corps et âme sans restriction, et il me plait de le reconnaître comme « mon Seigneur et Maître » ainsi qu’il désire que je le dise.

    D’un autre côté, tout le monde n’est-il pas contraint d’obéir peu ou prou et même à des objets ? C’est ce que je me dis chaque matin en allant au bureau, et que le feu passe au rouge ….

    Votre deuxième sujet de ce billet m’a fait me souvenir de la naïveté de la jeune fille passablement pudibonde que je fus, si mal instruite des aspects physiques de la sexualité par une mère réticente à en parler avec sa fille, par des cours en collège et lycée qui ne dépassèrent guère les aspects anatomiques, et par des grossièretés et audaces de langage de camarades pour lesquelles je me contentais de sourire bêtement en cachant mon incompréhension. C’est dire si les premiers temps de ma relation avec celui qui n’était encore que mon futur époux furent chargés en découvertes ! Ai-je eu le meilleur professeur possible ? Sans doute car ce fut à chaque fois un ravissement, non dénué certaines fois de ma surprise et de mon étonnement. Mais comment la jeune femme encore naïve que j’étais aurait-elle pu deviner le plaisir qui n’est pas que physique d’accueillir de ces trois façons si différentes la virilité de celui qu’elle aime, d’en jouir, et d’en souhaiter bien souvent le renouvellement au gré de la fantaisie de celui qu’elle aime ?

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  6. Je vous souhaite une belle et heureuse année, chère Christine ! Comme je vois vous avez pu passer d'excellente fêtes. J'aime beaucoup les ambiances où toute la famille se réunit. Malheureusement pour nous cette année ce n'était pas possible. Enfin c'était bien aussi en cercle très restreint.

    Il me semble compréhensible que vous demandez protection à l'homme de votre vie et aussi qu'il soit du moins en quelque sorte votre guide. J'ai une vision très proche de la votre du couple. Certes on essaye de nous vanter toute sorte de valeurs nouvelles, mais malheureusement elles me semblent manquer la notion du bonheur dans le couple, le bonheur à deux. Voila pourquoi j'aurais du mal à vous imaginer soumise. Vous savez exactement ce que vous voulez, vous aviez même une idée de plus précise sur votre futur mari. Je dirais donc que je vous vois plutôt en créatrice de votre vie. Après, ce qui se passe dans votre intime c'est votre vie privée qui ne regarde que vous. De là en déduire une relation de soumission me semble de plus superficiel, de vous lire à la surface. Il me semble que vous ne manquez pas de centres d’intérêt en commun avec votre mari. Sans oublier que vous travaillez ensembles. Pour le dire simplement, je pense que la soumission peut trouver une expression dans de pures relations de réalisation de fantasmes, mais pas une relation bien construite qui vie des exigences de l'un ET de l'autre.Et si vous avez envie d’appeler votre mari votre seigneur et maître je trouver cela plutôt romantique.

    Puis personnellement quand j'entends le mot soumission en rapport avec un couple je pense au conseil que l'on a donné jadis à la reine Victoria : Ferme tes yeux et pense que tu le fais pour l’Angleterre. Avec d'autres mots subir la sexualité, mais aussi d'avoir peur de de la sexualité. Et en vous lisant je ne trouve rien qui pencherait vers l'un ou l'autre de ses registres. Surtout que chez vous le , votre plaisir, physique et autre est au rdv.

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