Deux
curiosités historiques
Grande amatrice de curiosités
punitives, comme le désormais célèbre
paillasson de Constance et Simon, je viens d'en
découvrir d'autres, datant du 19ème siècle. Voyons cela d'un peu
plus près.
Le
stimulateur de l'éducation féminine
... les journaux de Chicago nous
racontaient dernièrement avec force détails que la direction de
l'école industrielle pour jeunes filles à Denver venait
de mettre en pratique un nouveau stimulateur de l'éducation
féminine, sous forme d'un appareil flagellatoire, actionné par
l'électricité.
L'appareil en question a la forme
d'une chaise à laquelle il manquerait le fond ou le cannage. La
patiente est tenue de s'asseoir sur ce siège, évidemment après
avoir préalablement découvert ce qu’irrespectueusement on appelle
le postérieur. Cette chaise fin de siècle est suffisamment élevée
pour permettre à quatre battoirs fixés au-dessous d'elle, d'opérer
librement un mouvement rotatoire plus ou moins rapide selon le bon
vouloir de l'opérateur, qui n'a qu'à mettre en action une batterie
électrique mise en communication avec la chaise, au moyen de fils
métalliques. Les battoirs mis en mouvement accomplissent fort
consciencieusement leur tâche et ont l'avantage de produire un
travail très réglé, très régulier et sans la moindre fatigue
pour l'opérateur. Quant aux sentiments de la principale intéressée,
c'est-à-dire de l'élève qui est fixée dans la chaise au moyen
d'étaux qui lui maintiennent solidement les poignets et les
chevilles, les journaux américains n'en parlent pas.
Mais avouons que c'est là un
système aussi ingénieux que pratique pour appliquer une bonne
fessée. L'opérateur n'a qu'à presser sur un bouton et la chaise
fouettéuse fait le reste. »
La
boule de punition
Il suffit de quelques connaissances
bien rudimentaires de notre sujet pour comprendre aussitôt l’intérêt
de cette étrange boule notamment en matière de déculottage.
Écoutons un récit de l’époque bien que quelque peu romancé.
Tenez, Louise, étalez-la sur la
boule et découvrez son derrière, il faut que ma main suffise pour
cette fois-ci,
et en disant cela Mme Smart
ramassait la large boule ronde et la posait sur le sofa.
Cette boule était environ de la
grandeur d'un tambour : quarante-cinq centimètres de diamètre, elle
était recouverte de tapis, et rembourrée de sciure de bois.
Louise m'avait mis bientôt en
position, tirant mon corps par-dessus la boule jusqu'à ce qu'elle se
soit trouvée bien en dessous de mon ventre, et alors, tandis que
d'une main elle me tenait la tête; baissée, de l'autre, elle
relevait mes jupons, et ouvrit mon pantalon, jusqu'à ce que je pus
sentir sa main sur ma peau nue.
Il serait impossible de décrire les
sensations que j'éprouvai en ce moment; l'idée d'être aussi
honteusement exposée, et la prévision de ce qui devait bientôt
arriver me remplirent l'âme de rage, d'indignation et de honte ;
j'avais la face cramoisie, et mes yeux remplis de larmes, en même
temps que je regardais M"'e Smart, mais trop suffoquée
d'émotion pour pouvoir articuler une parole.
Source : Charles
Virmaître ; Les flagellants et les flagellés de Paris ;
1902
On peut avoir une photo ou un dessin de la "boule de punition" ?
RépondreSupprimerJe crains que cela soit impossible cher Monsieur Doumik. Selon mes sources le texte qui en fait allusion semble dater avant 1830 et bien que je dispose d'une version illustré du livre, il ne contient pas de dessin de cette fameuse boule.
RépondreSupprimerCette "boule" me fait penser à ce que l'on appelerait de nos jours un "beanbag", une sorte de sac rempli de grains qui font qu'elle épouse la forme du corps tout en le supportant. Effectivement, cela semble une excellente idée pour la fessée (ou la "levrette"...) et je me dis que nous devrions en acquérir un?
RépondreSupprimerQuant à cette "école industrielle pour jeunes filles", il semble que c'était un euphémisme pour une "maison de correction" - un pensionnat fermé où l'on apprenait un métier manuel aux jeunes délinquantes, enfermées de force. En Californie, on parlait de la "Preston school of industry", en Angleterre de "Borstal" pour les garçons... Cela ne m'étonne pas qu'on y ait pratiqué des châtiments corporels, même si l'authenticité de cette anecdote n'est pas claire.
Je ne suis guère convaincu de l'utilité pratique d'une telle machine, notamment en raison de la difficulté à doser la peine et du risque de blessures. Cela ne m'étonnerait cependant pas que dans l'ambiance américaine de l'époque, on ait tenté cela: l'Amérique est fascinée par les solutions technologiques et "modernes", il faut toujours avoir le dernier cri.
Décidément, cher Monsieur Pecan, vous savez élargir un sujet. Je pense que vous visez juste avec le « beanbag ». Pour ma part j'ai un très grand et épais coussin avec un remplissage dense à la maison qui sert autant pour me pencher confortablement sur le bureau de mon homme que m'allonger en posture sur un canapé. Bref comme d'habitude, étant adeptes de la discipline amoureuse, il en va de soi que mes corrections se passent sans que je ne manque de confort.
SupprimerMerci aussi pour votre interprétation de « l'école industrielle pour jeunes filles ». A vrai dire, je me suis bien demandée ce que cela pouvais être. Malheureusement le petit livre reste très vague concernant ses sources. Par exemple la boule provient d'un courrier d'une grand-mère à sa petite fille...
Bonjour Mr Pecan,
RépondreSupprimerVotre remarque sur les "maisons de correction" m'a fait penser au film qui est intitulé: "The Magdalene Sisters" (titre choisi peut-être pour son allusion à Marie de Magdala / Marie-Madeleine, la pécheresse, citée dans l'Evangile ?)Le réalisateur y retrace la vie des jeunes filles "qui avaient fauté" (comme l'on disait pudiquement à cette époque) et que les familles avaient décidé alors d'envoyer en rééducation dans un couvent de religieuses, chargées quant à elles, de les remettre "dans le droit chemin". L'action se passe au début des années 1960 en Irlande.
Ce film est repassé sur une chaine de la télé Numérique l'année dernière sur la D8 ou TMC. Peut-être l'avez-vous déjà vu ? Mac-Miche.
Un film sur la cruauté humaine sous couvert de la religion ?, cher Monsieur Mac-Miche.
RépondreSupprimerBonsoir Isabelle,
RépondreSupprimerEn regardant ce film, qui date des années 1990 (1996 ?), je me suis dit la même remarque. Bien que j'ai, par mon éducation reçue, un grand respect pour la religion dans son ensemble, pour son principe de tolérance et d'humanisme, je n'aime pas que l'on justifie la cruauté et la bétise humaine par de pseudo motifs religieux. On invoque toujours la volonté divine pour valider ces actions de justice, du style : "C'est Dieu qui l'a voulu ! " alors qu'en théorie, le Créateur ne veut que le bien et la paix pour l'humanité tout entière. "Paix sur la Terre aux Hommes de bonne volonté !" . En d'autres temps, on serait tenté de dire : "Vox populi, vox Dei ". Alors que la religion devrait être synonyme de pardon et tolérance... C'est bien dommage.
Mac-Miche
Pour ma part, je n'ai pas de sentiment religieux. Concernant le catholicisme traité dans ce film, j'ai trouvé de très belles valeurs humaines chez les pratiquants que j'ai pu croiser dans ma vie. Une grande ouverture d'esprit, sans parler d'une qualité d’enseignement exceptionnel pour les enfants. Et de l'autre côté les dérives comme semble montrer ce film. Voilà qui me fait dire qu'à mes yeux la questions de la croyance me paraît secondaire. Ce qui compte c'est ce que chaque être fait à partir de sa croyance.
RépondreSupprimerBonjour Isabelle,
RépondreSupprimerJe suis bien d'accord avec la dernière phrase de votre commentaire. L'enseignement d'une religion avec ses préceptes est une chose et ce qui en est compris et appliqué concrètement en est une autre. Chacun/e d'entre nous en retient ce qu'il en comprend. Evidemment, cela peut donner lieu à certaines dérivations malsaines telles que les sectes, en particulier. Mais c'est un autre problème.
Certaines personnes restent dans un état de contemplation à l'instar des communautés monastiques et se limitent à assister aux offices tandis que d'autres y voient son accomplissement dans les œuvres de charités et autres aides ponctuelles. C'est un choix. Une personne athée peut se révéler très généreuse et une autre, très pieuse, enfermée dans une rigidité vis-à-vis de son prochain. Laquelle des deux est la plus "remarquable" ? Un artiste ou un écrivain avait répondu à une question posée sur ses convictions religieuses par cette phrase: "la vrai religion, c'est la religion du cœur ! ". Un principe universel ?
Mac-Miche
Voyez cher monsieur Mac-Miche, la question de la religion m'évoque quelque peu Giscard d'Estaing : Elle n'a pas le monopole du cœur. Mais il me semble comme dit votre écrivain si la religion devrait être utile à tous elle devrait venir du cœur...
RépondreSupprimerDans un cas comme dans l'autre, il s'agit d'exposer la "patiente" à une action inéluctable, humiliante ou douloureuse... L'inéluctabilité et l'embarras parlent plus à notre univers fantasmatique que la douleur en tant que telle. La fessée est un remède embarrassant mais nécessaire pour le vilain garçon ou la vilaine fille...
RépondreSupprimerSous un autre billet nous discutions de la pratique du lavement comme remède à la constipation. Une des raisons d'appliquer ce remède, pour nous, est l'expérience pour le patient ou la patiente. Le simple fait de se déculotter, de se "mettre en position" sur le côté ou le cul en l'air, de montrer son anus en sachant ce qui va arriver, tout cela est déjà fort embarrassant. L'introduction (bien lubrifiée) n'a rien de douloureux, mais là encore impossible de ne pas se sentir sur le point d'être ainsi "purgé".
« L'inéluctabilité et l'embarras parlent plus à notre univers fantasmatique que la douleur en tant que telle.
RépondreSupprimerExcellente votre formulation, cher monsieur Pecan. Belle approche dans laquelle je me retrouve aussi. Une DD basée sur la finesse psychologique.
Toutefois quant au lavement j'ai une approche quelque peu différente. C'est avoir une personne à ma disposition qui s'occupe de moi. En gros ma honte et mon embarras se trouve dans le fait de me faire éduquer par recours à la fessée en étant adulte. Mais là nous sommes dans les préférences personnelles sans qu'il n'y ait différence sur le fond.
Oui, il y a aussi cela: le "dorlotement"!
SupprimerA bien y réfléchir, il y a chez moi aussi le frisson quand le dorlotement bon enfant glisse doucement sur le terrain de la vilaine fille. Par exemple quand mon homme se charge de ma préparation pour les festivités du soir pour me rendre propre et glissante de partout. Ce n'est pas vraiment l'embarras que je ressens, mais tout de même je trouve mes soins perdre leur innocence.
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