lundi 15 septembre 2014

572 Exercices de dévotion

Et visiblement la fessée en fait partie

(Petite histoire qui nous montre ô combien il était facile à une certaine époque de satisfaire son penchant pour la fessée. Autant pour celui qui aime appliquer que pour celle qui aimerait en recevoir une. La croyance à bon dos et cette hypocrisie qui fait passer les désirs particulières de la chair comme arme infaillible contre les frivolités de la chaire donne une belle note piquante à ce texte.)

EXERCICES DE DEVOTION DE M. HENRI ROCH AVEC MADAME LA DUCHESSE DE CONDOR

Sous ce titre, l'abbé de Voisenon, auteur de quelques contes de fées charmants mais quelque peu décolletés, écrivit un petit ouvrage très intéressant qui fut retrouvé parmi les papiers du poète après sa mort. Voisenon était un ami intime de Voltaire.

Dans la préface de ce livre, M. Querlon nous apprend que l'abbé de Voisenon avait composé cet ouvrage quelque temps avant sa fin, dans le but d'amuser et de distraire « Mademoiselle Huchon », sa nouvelle amie, qu'il avait prise comme David prit Abishag, pour réchauffer les derniers jours de son automne... »

Le biographe ajoute que « elle était d'une grande beauté ; elle dormit toujours à ses côtés et ne cessa pas de rester... une vierge ! »

Au demeurant, quelle que soit l'origine de l'ouvrage, nous y trouvons un tableau des plus spirituels pour nous dépeindre une piété bien cultivée telle qu'elle existe dans les classes élevées de la société.

Les exercices pieux de la Duchesse, — dont le mari, un mondain de haut rang, fait preuve à son égard d'une coupable négligence, — sont dirigés par un ami de la famille, un ami qui a des principes sévères.

Pour faire fléchir les réveils et les frivolités de la chair, qui, selon saint Paul, est en lutte constante avec l'esprit, on a recours au châtiment corporel.

La dame, que son ami et conseiller spirituel a réussi à persuader que cela était nécessaire pour le salut de son âme, ne fait pas de grandes difficultés pour se soumettre à son raisonnement.

M. Henri Roch était membre d'une Assemblée de Saints « où se réunissaient les béats et béates du quartier, pour s'entretenir du prédicateur, du confesseur et du saint du jour, du purgatoire, du jugement, de la mort, de l'enfer et de beaucoup d'autres choses, toutes de cette espèce et toutes fort amusantes. » Mme la duchesse de Condor, qui l'avait vu dans cette assemblée, le fit prier de la venir voir.

A son arrivée, la noble Dame lui dit : « Je compte sur vous pour m'aider à faire mes exercices de dévotion. »

Nous citons Voisenon :

A ces mots d'exercices de dévotion, M. Henri Roch fut au moment de dire qu'il n'y entendait rien ; mais, pendant que la duchesse parlait, il la regardait, il voyait une femme jeune et belle ; il la plaignait d'être dévote, mais il admirait en elle deux grands yeux noir-bleu, qu'elle baissait modestement, un front très découvert et sur lequel régnaient en arc deux grands sourcils, que Lagrenée n'aurait pu mieux dessiner. Ses dents étaient deux rangées de perles. Son teint était aussi frais que celui d'une rose à demi éclose. Sous son mouchoir il soupçonnait deux de ces trésors tels qu'on en trouve rarement et tels que n'en ont jamais vu ni M. de Rhuillières ni M. Greuze lui-même, qui en a beaucoup vu. « Ce serait là, pensait M. Henri Roch, une belle conversion à faire. Avec une dévote soyons dévots : il n'y a pas grand mal à cela ; c'est une petite comédie à jouer ; voyons quel en sera le dénouement. »

« La duchesse fait entrer M. Roch dans son petit cabinet, où il trouve « chemise, robe de chambre, caleçon, pantoufles et bas du matin. » Il prend un bain, puis les dévotions commencent. Mais les contemplations du paradis et de ses délices exercent sur la belle duchesse une étrange influence et elle s'écrie :

« Ah ! monsieur Roch, arrêtez, je n'en puis plus ! Ces délices du Paradis me donnent des vapeurs. Que vais-je devenir ? je m'en sens suffoquée ! Ne m'abandonnez pas, il me faudrait de l'air ! De grâce et au nom de Dieu, ôtez mon mouchoir du cou ; surtout ne vous scandalisez pas des horreurs que vous verrez ! »
En ce- faisant, il paraît que le couple entre en contact trop excitant et que M. Roch y met un peu trop d'ardeur. C'est pour cela qu'il veut se punir.

Nous laissons la parole à Voisenon.

« M. Henri Roch prend la discipline, et Mme la duchesse commence par entonner le Te Deum ; mais, ayant achevé le premier verset, elle s'écrie : — Arrêtez ! monsieur, vos scrupules allument les miens. Si vous avez péché, c'est moi qui en suis la cause ; c'est à moi de m'en punir, et si le plaisir damne, je dois craindre de l'être, car j'en ai goûté un bien délicieux. Je crains, comme vous, de ne pas l'avoir entièrement rapporté à Dieu. C'est par vous que le plaisir  et ta guérison me sont venus ; c'est aussi par vous qu'il faut que le châtiment m'en arrive : prenez cette discipline, frappez-moi ! » En parlant ainsi, Mme la duchesse s'abouche sur une ottomane, en criant :

Punissez, monsieur, punissez une pécheresse !

« A la vue de tant de beautés, M. Henri Roch tombe à genoux : — Je me recueille un moment, dit-il, pour offrir à Dieu et pour le prier d'avoir pour agréable la sainte action que je vais faire. »

Inutile d'ajouter que l'opération entraîne des excès, qui démontrent amplement, à notre idée du moins, que ni la dévote dame, ni son conseiller spirituel n'avaient encore atteint ce degré de béatitude nécessaire pour les placer au-dessus de la puissance de la domination charnelle.


Source : Charles Virmaître ; Les flagellants et les flagellés de Paris ; 1902

24 commentaires:

  1. AH ! :D Mais c'est juste absolument fabuleux ! Voila un sciècle ou on s'amusait pleinement de certain petits théâtre de la vie comme celui de la religion et de ses inintéressantes pratiques fort salutaires !

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    1. J'avoue que j'étais émerveillée aussi pas cette petite histoire. Je pense qu'en faisant abstraction de la croyance, il y a parfois un bien fou dans certaines pratiques religieuses.

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  2. Bonjour Isabelle,

    Ce texte me fait penser à la pièce de Molière intitulée : (Le)Tartuffe , dans laquelle il fustige l'Eglise et les faux-dévots accaparés par leurs charges ecclésiastiques "monnayables" .
    Ensuite le dénommé Henri Roch me rappelle les personnages des pièces des écrivains Feydeau et Courteline avec leurs comédies vaudevillesques jouant sur la fameuse "trilogie de mœurs" et qui sont contemporains de cette époque. Ah la sacro-sainte morale bourgeoise !!!
    En 1905 est votée la loi validant la séparation de l'Eglise et de l'Etat...
    Les "Flagellants" : n'était-ce pas une sorte de confrérie religieuse du Moyen-Age qui prônait le salut éternel par la pratique de la flagellation, du style : Souffrance physique = pardon céleste ?
    Bonne journée. Mac-Miche

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  3. Il me semble que ce texte fut écrit pour distraire de jeunes dames, cher Monsieur Mac-Miche. Peut-être un livre à lire ne cachette. Donc en apparence loin d'un tartufe qui était une pièce de théâtre. Enfin outre que le tartufe soit une comédie sur l'imposture et un récit magistral selon les psychanalystes pour comprendre le mécanisme du ridicule, je vous avoue que je n'y connais rien à Molière. Il est un peu pareil pour les flagellants. Je me souviens vaguement d'Umberto Ecco qui décrit l'histoire de cette secte dans «  Au nom de la rose ». Mais je n'ai pas le livre sous la main pour rafraîchir ma mémoire.

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  4. Pardonnez moi si ce n'est pas tout à fait le sujet, mais je voudrais ici témoigner du fait que j'apprécie particulièrement de fesser mon épouse quand il s'agit de corriger un "péché véniel": impertinence, pénibilité, etc.

    Le plus souvent je me retrouve alors avec madame sur les genoux et j'alterne avec entrain de fortes claques sur les fesses (même si parfois nous utilisons un instrument).

    C'est à la fois une excitation de nature sexuelle (et d'ailleurs souvent la fessée est alors semi-punitive seulement et enchaîne sur le coït, la petite douleur dans le postérieur se rappelant au souvenir de la dame pendant l'acte) et une petite vengeance.

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  5. Pour expliquer la satisfaction de la "punition du péché":

    Il y a longtemps de cela nous avions acheté une raquette de ping-pong en guise de "paddle", qui n'avait servi qu'à l'essai.

    Madame a alors commis quelques semaines après une imprudence routière. Bien évidemment, elle s'est retrouvée déculottée sur mes genoux et la raquette à portée. Je me rappelle l'avoir bien grondée tout en lui claquant fortement de la main. Puis, alors qu'elle avait déjà le cul rosé, j'ai commencé un "paddling".

    J'ai trouvé cet épisode très satisfaisant. Elle m'avait fait stresser très fort par son imprudence, je compensais.

    Et j'ai trouvé très satisfaisant aussi de la voir "au coin" avec le cul rouge, une sorte de sensation que "justice était faite".

    Quant à elle, elle m'a dit avoir parfaitement ressenti que la punition était méritée, la honte de s'être mal comportée et de m'avoir fait angoisser, et l'envie que je la traite comme cela quand elle le mérite.

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  6. Ne vous excusez pas cher Monsieur Pecan. Pour ma part je trouve vos deux commentaires particulièrement constructifs. Le « péché véniel » me semble un excellent apport. Punir pour les petites imperfections, inattentions, incivilités, pour ce qui n'est pas bien méchant. Voila le domaine du fantasme de la fessée. Les petites choses qui ne rentrent pas dans le cadre d'une législation divine ou humaine, mais qui agacent le partenaire et qui nous agacent à nous car nous savons que l'on agace notre partenaire. Appliquer une justice pas bien méchante, mais qui fait réfléchir. Une justice qui fait du bien aux deux partenaires. Bien évidement en punissant comme en recevant la punition, la possibilité qu'une excitation sexuelle se réveille est grande. C'est typiquement humain et fait partie du mystère de la fessée. Ce qui est censé de punir fait en même temps du bien. Il n'est pas un hasard que l'on associait l'amour et châtiment dans le temps. Il ne me semble pas un hasard non plus que la grande permissivité de nos jours semble chez bien de personnes en rapport direct avec un intense besoin de punition. J'ai parfois l'impression que la fessée concerne « les péchés légères » et le S/m « les péchés graves ». C'est une association spontané et purement personnelle...

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  7. Bonjour Isabelle ,

    Merci beaucoup pour le clip du film "Elle et moi".
    En lisant le commentaire de Mr Pecan et le votre, chère Isabelle, je me suis posé la question suivante :
    la fessée, première forme concrète de la DD dans un couple, ne serait elle pas l'un des moyens ,sinon le seul, à éviter une possible rupture, latente, par lassitude ou indifférence réciproque, et à renforcer les liens physiques et psychologiques par le plaisir et le bien-être qu'elle procure aux deux partenaires ???
    Et, éventuellement, par extension, empêcher de se tourner vers des relations extra-conjugales, qui amènent parfois la rupture dans un couple. Evidemment, ce n'est pas la solution-miracle contre la séparation mais elle permettrait de se redécouvrir mutuellement et raviver peut-être des sensations qu'on croyait certainement disparues ?
    C'est une simple hypothèse et un avis personnel . Mais elle n'est peut-être pas si mauvaise que cela. Qu'en pensez-vous ?
    Bonne journée. Mac-Miche.

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  8. J'ai un peu de mal à comprendre vos pensées, cher monsieur Mac-Miche.
    Je doute que l'on puisse colmater un couple défaillant par une pratique quelconque. Qu'elle ce soit sexuelle ou autre. Pour ma part, s'il n'y a plus de consensus dans mon couple, hein bien, on se sépare et on n'en parle plus. Le plaisir me semble un pitre guide dans la vie. Et je doute qu'une dame s'engage dans la DD « par plaisir ». C'est un mythe, un fantasme, agréable à lire dans les récits « stimulants », mais loin de tout fondement. Quand aux relations extraconjugales, de préférence en cachette cela m'évoque... la solitude humaine dans le couple.
    Pour ma part je pense que pour vivre une belle DD en couple, il faut justement que mon partenaire soit capable d'alimenter ma joie de vivre à tout instant, par sa présence, par ses actes, par son comportement. Il faut des buts en commun dans la vie comme élever un enfant. Voyez, une vie à deux qui comble mes désirs les plus diverses. A côté de tout cela, le plaisir me semble rien de plus qu'un lot de consolation...

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  9. Isabelle, je ne connais pas le S/m et je ne vois pas trop ce que sont les péchés graves qu'il pourrait traiter. Par contre je me retrouve parfaitement dans

    "Punir pour les petites imperfections, inattentions, incivilités, pour ce qui n'est pas bien méchant. Voila le domaine du fantasme de la fessée. Les petites choses qui ne rentrent pas dans le cadre d'une législation divine ou humaine, mais qui agacent le partenaire et qui nous agacent à nous car nous savons que l'on agace notre partenaire."

    ...même si parfois ce que nous punissons par la fessée est puni par une législation humaine (l'imprudence automobile) et pourrait avoir des conséquences graves.

    Et effectivement ça fait réfléchir (honte, douleur et amour en même temps) et ça n'est pas bien méchant.

    J'ai trouvé d'ailleurs amusant de constater que des intervenants sur ce blog qui se défendaient de pratiquer la fessée pour châtiment de "vrais problèmes" de la vie quotidienne le font parfois (Constance). C'est que c'est quelque chose de curieux: il y a un moment où je me dis, face au comportement de mon épouse (ou parfois d'autres dames, mais là je dois en rester à la pensée), que là elle mérite vraiment une fessée et cela me satisfait vraiment de passer mon agacement sur ses fesses. Et par moment aussi je me dis que j'en mérite vraiment une pour ma contrition.

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    1. Oui, moi aussi je trouve ça amusant! Ce qui tombe bien, on est là surtout pour s'amuser.
      Sérieusement, j'ai de la rigueur scientifique à la pelle dans le travail, on peut se permettre quelques contradiction dans la vie privée.
      En fait, c'est surtout moi qui ai du mal avec la fessée comme vraie punition, je crois que ça passe plus facilement pour Constance qui a parfois besoin d'une fessée pour se sentir mieux. C'est plus difficile pour moi, je crois que j'ai un rapport encore plus compliqué aux règles en général.
      Mais, justement, j'aime aussi beaucoup cette idée de "péché véniel". Je suis très attiré par l'idée d'être puni "pour de vrai", pour un certain réalisme et surtout une certaine imprévisibilité qu'on perd quand on ne fait que jouer ou quand on provoque exprès. Seulement, si je ressens de la vraie culpabilité, je ne suis pas tellement en état pour la fessée qui reste quelque chose d'érotique. D'autant plus que, dans ma tête, la punition et la culpabilité sont complètement déconnectées, donc il n'y a pas de raison que l'une libère de l'autre...
      Et pour revenir au texte - j'adore la complicité qu'il y a entre ces personnages qui jouent avec les codes religieux sans en croire un mot!

      Simon

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    2. Cher Simon, il est bien entendu difficile de classer rigidement les comportements humains et, comme vous le dites, même si l'on a un métier rigoureux on peut avoir des comportements personnels et notamment sexuels qui ne répugnent pas aux contradictions.

      Je dirais cependant que chez nous, il y a trois sortes de fessées.

      Celles qui sont purement ludiques et qui, pour parler franchement, ont pour but et moteur l'excitation sexuelle. Le motif est de pure forme et se réduit souvent à "tu es une coquine", "tu mérites une fessée car tu aimes ça", "you're so naughty" etc.

      D'autres corrigent un "péché véniel", par exemple l'énervement, un mauvais comportement etc. Il y a un petit peu de culpabilité mais c'est surtout un défouloir de tension... et ça finit très souvent sous la couette. Je ressens l'envie de donner ce genre de fessées quand je trouve madame agaçante; c'est le cri du cœur, "tu mérites une fessée".

      D'autres enfin corrigent un vrai problème. Pour moi, par exemple, l'envie de donner ce genre de fessées vient quand j'ai éprouvé une angoisse à cause d'une bêtise de ma compagne - c'est quelqu'un d'imprudent, le genre à traverser la rue sans regarder. Dans ce cas, j'ai d'abord la peur, puis le soulagement, puis la volonté d'administrer une correction. C'est sans doute très cliché, mais c'est là une fessée longue avec des gros reproches et mise au coin le cul rouge pour méditer. Même si la "consolation" ultérieure peut finir sous la couette, je n'ai tout simplement pas envie de sexe pendant la correction ou tout de suite après.

      Il n'y a pas de frontière stricte entre les trois. Disons que si j'ai été odieux (je m'emporte parfois) et que j'éprouve vraiment de la culpabilité, je vais subir de la main de mon épouse un châtiment corporel éducatif qui n'aura pour moi rien d'érotique, pour les mêmes raisons que pour vous. Et comme Constance, je me sens mieux après. Alors que si j'ai juste été un peu casse-pieds, même si la punition a un caractère de rappel "qu'on ne se comporte pas ainsi", elle a aussi un aspect érotique.

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    3. Quel magnifique commentaire, Monsieur Pecan ! C'est même un post à part entière qui fait définitivement sortir la discipline conjugale des pratiques BDSM. Voila comment vivre ses fantasmes en couple sans notion de domination et soumission. A ce propos ces notion ne sont jamais intervenu dans mon couple. Je serais curieuse de savoir s'il en est de même chez vous.

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    4. Nous ne nous reconnaissons pas dans les schémas D/s.

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  10. Pour Monsieur Pecan

    J'ai du exprimer mal ma pensée. Pensez concernant le S/m au mises en scène en caves de torture ou de l'inquisition. Il me semble peu probable qu'une personne se sentant coupable d'un petit péché véniel se projette dans un tel cadre. L'enjeu imaginaire me paraît donc plus important.

    Concernant « l'amusant » je vous livre le fond de ma pensée. Il me semble particulièrement difficile d'admettre de nos jours de souhaiter ardemment pour une chose peu importante aux yeux de bien de personnes, comme un gros mot par exemple, de passer sur les genoux de son partenaire sans se sentir ...ridicule. Et pire encore de savoir que cette broutille va me travailler jusqu'à ce que je soit punie culotte baissée et les fesses en l'air. Il n'y a plus le rempart du jeu et subitement on se trouve face à une particularité qui marginalise même (et surtout!) dans la communauté des adeptes de la fessée. Le but de mon blog se trouve exactement ici. Déculpabiliser les personnes qui souhaitent de vraies punitions et celles qui souhaitent punir. En cas de consentement mutuel bien entendu et dans un cadre qui reste bon enfant.

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    1. Ce sont justement ces mises en scène qui m'agacent chez le SM. Soit on les prend au sérieux, et alors cela me semble grave. Soit c'est du grand guignol. Bien sûr, jouer au docteur ou à l'infirmière, c'est aussi du guignol, mais c'est un guignol auquel j'accroche plus; et encore j'ai du mal avec la version porno de ce guignol ("infirmière" avec tunique ras les fesses, croix rouge sur les seins...).

      Notre imaginaire est plutôt du côté de la gouvernante qui aime bien ceux dont elle a la charge mais n'hésite pas à punir sans douleur excessive, que chez la dominatrice. Nous nous retrouvons vraiment dans votre expression "bon enfant".

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    2. J'adore votre expression grand guignol. Mon homme aime beaucoup, mais à très petite dose les tenues vraiment provocantes, style vinyle ou cuir. C'est un registre un peu à part chez nous, plutôt sportif et technique, bref du assez banal que l'on puisse trouver sur n'importe quel blog de cul.

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    3. Mr Pécan,

      Très juste votre réflexion à propos des séances filmées version BDSM. On a l'impression de " forcer le trait" en matière de jeux et de la mise en scène. Les films avec ambiance croix de St-André (St patron de l'Ecosse) et autre lieux sombres me donnent cette impression de froideur, d'échanges répétitifs à sens unique, sans rapports humains. Probablement que leurs participants trouvent leur épanouissement de cet manière. C'est un choix.
      Personnellement, j'affectionne les ambiances "intimistes " , plus rassurants , plus conformes à des "joutes verbales et autres défis" qui nourrissent le scénario du moment. Et puis les vêtements de tous les jours agrémentent le jeu ,peut être plus qu'une dominatrice bardée de cuir et qui officie, cravache en main.
      Cela fait, j'en conviens, un peu "stéréotype" mais dans un cadre domestique , il y a surement plus de ressources d'instruments et de situations que dans un donjon (qui fait un peu Moyen-Age et donc aussi "Inquisition" et autre Torquemada).Et les partenaires d'un couple partage une vie commune, au jour le jour et chacun/e connaît les petits travers de l'autre. Une sorte d'effet "boule de neige". Rires. A l'inverse d'une séance SM tarifée. Mais il en faut pour tous les gouts dans la vie. A chacun/e d'y trouver son compte.
      Bon WE. Mac-Miche.

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    4. Le BDSM me paraît comme un grand fourre tout avec bon nombre d'activités qui ne me conviennent pas. J'ai l'impression que les adeptes font tout sauf de la pénétration classique, sinon pourquoi la distinction avec les vanillas. Je n'ai pas souvenir d'un auteur DD qui se retrouve dans le BDSM sans toutefois critiquer ces pratiques. Par contre je connais bien de posts qui essayent de récupérer la DD comme pratique du BDSM. Ma conclusion perso : Ils ont besoin de nous pour se donner une image « rassembleur », plus accrocheur ou du moins bon enfant. Pour ma part je me considère comme vanille épicée et je n'ai pas besoin d'un lobby qui essayer de m'avaler...

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    5. Bonjour Isabelle,

      A mon avis, la DD porte bien son nom et reste exclusivement liée "à la maison" et dans une sphère très privée et ,qui plus est, entre conjoints dans la majorité des cas.
      Le BDSM est plus du domaine du "collectif", dirais-je. Et le sigle SM démontre une volonté non dissimulée de faire mal, sans échanges humains, quelque chose de presque "mécanique bien rodée". Presque comme une "machine à fesser" ! Et les séances filmées montrent parfois plusieurs adeptes réunis en un même lieu et subissant à tour de rôle divers tourments que leur infligent leurs maîtres et maîtresses, selon le terme employé. Et cette récupération semble recherchée pour atténuer le côté agressif, limite violence, des pratiques de BDSM. L'un et l'autre me semblent plus opposé que proches même s'ils utilisent une panoplie d'instruments pour l'exercer. Et un conjoint en colère est loin tout de même d'un pro de la domination qui lui n'a souvent aucun lien affectif avec les personnes qui sollicitent ses services, tarifés de surcroit. Car tout travail mérite salaire. . Qu'en pensez-vous ?
      Mac-Miche

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    6. Comme vous, cher Monsieur Mac-Miche, j'ai beaucoup de mal avec le matériel BDSM. Que cela soit par écrit ou sur support visuel. Il ne m'évoque rien car je n'aime pas les apparences froides. Je pense sous toute réserve qu'il s'agit d'émotions particulièrement intenses, voire extrêmes qui sont provoquées. Un peu comme quand on grimpe en haut d'une montagne, on ne cherche pas forcement des sentiments humains ou de l'amour. Par contre on paye son guide ! Or moi je ne suis pas tentée par le sport extrême et j'aime me promener sur les petits chemins tout public.

      Je ne saurais pas où dans ce registre glisser la domination/soumission qui semble, du moins en partie, impliquer des sentiments entre les personnes pratiquants. J'y vois une pratique qui intervient en bonne partie sur le narcissisme des participants.

      Quant à la DD, la colère est pour moi une réaction typiquement humaine (je sais de quoi je parle) et par conséquence je comprends facilement que cela puisse aussi arriver au partenaire. Le réflexe « fessée sans abus » me convient bien pour les situations dont je me sens pleinement fautive et je préfère cette manière pour « assainir l'atmosphère » que les longues reproches ou disputes. Certes on n'a pas le droit de dire, mais heureusement on peut encore faire ce que l'on veut en couple quand on est sur la même longueur d'onde.

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  11. Pour Simon

    L’appétit vient en mangeant. Se faire punir pour de vrai quand on n'a pas envie du tout est une expérience intéressante qui s'érotise avec le recul chez certaines personnes. C'est en passant par là que s'est créé chez moi le réflexe qui lie la faute à la punition. Je pense que certaines pratiques modifient nos fantasmes de manière importante. J'avais écris un long texte à ce sujet qui n'est plus disponible sur le net et intitulé « l'effet pervers de l'éducation anglaise ». Je vais peut-être le réposter un jour.

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  12. Bonsoir Isabelle,

    Voilà une excellente idée. Cela nous permettra de faire une petite introspection sur le fondé de notre fantasme favori. L'on accepte volontiers ce qui nous fait plaisir et rarement ce qui nous contraint. A l'instar de gouter un plat qui au visuel ne nous attire guère et qui se révèle au final d'une saveur... inattendue. Comme quoi le contenant ne reflète pas forcément le contenu.
    Bonne soirée. Mac-Miche

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  13. Comme vous dites cher Monsieur Mac-Miche! La fessée est tout de même un fantasme de plus paradoxe. Ce qui est considéré par une majorité de personnes comme désagréable ou humiliant se transforme comme par enchantement en un comble désirable. Ajoutons que quand je suis punie, je peste à chaque fois contre ce maudit fantasme, mais une fois ma punition finie je me sens tellement bien dans ma peau...

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