Comment
la mettre en place ?
Question qui m'a été posée, il y a
quelques jours. Je n'ai jamais abordé explicitement sur mon blog ce
sujet, parce que je pense qu'une telle structure devrait être faite
sur mesure pour chaque couple. Puis il y a une grande différence
entre parler de manières distrayante de mes aventures et
mésaventures autour de la discipline domestique dans mon couple et
d'essayer de donner des conseils aux personnes souhaitant se lancer
pour leur part aussi dans une telle aventure. Donc un intéressant
défi. Je vais essayer
d'y répondre sous forme d'une série de petit billets pragmatiques
en prenant exemple sur mon propre couple. Sans vouloir entrer dans un
« mode d'emploi » généralisé.
Un
désir de discipline domestique ne tombe pas du ciel.
C'est quelque chose qui s'est préparée
dans ma petite tête au fil des années avec un joli coup
d’accélération vers mon adolescence. Fini le temps de pures
rêveries autour d'une gouvernante sévère ou d'un oncle qui combat
le relâchement des mœurs chez les « jeunes dames » par
un rigoureux emploi du martinet. Car l'adolescence, c'est
l'apparition du monde des adultes comme prochaine étape. Le corps
permets enfin de quitter la sexualité infantile et les gros bisous
baveux pour se pencher sur de réelles aventures avec les princes
charmants. Et subitement se dessinait pour moi à l’horizon (outre
mes ambitions professionnelles) un projet bien concret : un
amoureux, un couple, une famille.
Je
passe sur la laborieuse acceptation d'une discipline stricte, mais
amoureuse et bienveillante, comme pilier de mon bien-être.
Je passe également sur les différentes
étapes pour apprivoiser ce fantasme particulier au travers de
petites expériences ludiques avec différents princes charmants. Mes
excursions au pays de la « discipline bienveillante »
hors couple, l'exploration des structures D/s, voire BDSM. Pour me
rendre compte que ce qu'il me faut c'est bien autre chose. N'ayant eu
jamais entendu l'expression « discipline domestique »
quand je me suis mise en couple avec mon chéri, j'avais pris
l'habitude de désigner la cible de ma convoitise comme « éducation
anglaise ». Expression également retenue par mon chéri. Nous
avons donc pu découvrir assez rapidement grâce à deux petits mots
que nous étions sur la même longueur d'onde pour creuser un peu
plus le sujet en vu de lui donner une réalité dans notre couple
encore en statu de formation. Avec tout de même déjà quelques
acquis qui me semblent importants pour bien débuter la discipline
domestique (expression que j'ai apprise en … 2005).
-Une bonne entente sexuelle entre
les partenaires
Prémisse qui me semble personnellement
indispensable pour la solidité d'un couple. Enfin, je suis assez
rétro et il parait qu'existe des couples modernes partageant une
spiritualité, tandis que sexuellement chacun va de son côté.
-Une bonne entente sur les buts en
commun dans la vie
Les trucs basiques comme enfants,
famille, travail, maison, voiture....
-Une bonne entente sur le quotidien
du couple
Comme les loisirs en commun, les
fréquentations (famille, amis/amies, activités sociaux), les
centres d’intérêt, se lever tôt, petit déjeuner en tête-à-tête,
le « qui fait quoi » à la maison...
-L'envie de cultiver ensemble un
jardin secret
Certes nous ne sommes pas le seul
couple à pratiquer la DD, mais pour pouvoir échanger à vive voix
avec d'autres adeptes de ce mode de vie, il faut parfois aller très
loin... géographiquement. Puis avec le reste de son entourage
(famille y compris), notons que le sujet est pour le moins que l'on
puisse dire délicat.
Après ce petit inventaire et avant de
se précipiter pour chercher du papier et un style pour concevoir un
règlement de la maison pour la future DD, il me semble primordial de
trouver une réponse satisfaisante concernant vos motivations de
s'engager dans la DD :
Vos
motivations, se portent-elles sur une « curiosité
fantasmatique » de savoir comment se passe concrètement un
acte disciplinaire, ou souhaiteriez vous rentrer vraiment dans un
cadre de discipline à temps complet ?
Bonjour Isabelle,
RépondreSupprimerLe goût pour la DD dans un futur couple peut éclore séparément chez chacun des partenaires. Pour chacun de nous, on se sent "attiré/é" par telle ou telle situation nourrie aussi par notre vécu personnel, et notre éducation. Je pense que le goût pour la DD n'est pas simplement un "jeu entre adultes" et peut-être que les couples qui en font une règle de vie y ont été sensibles à un moment ou à un autre, en acteur ou spectateur. Cela peut donner au couple une forme de complicité intime, sans oublier une bonne dose de confiance ! Mais avant qu'il se révèle mutuellement , il faut parfois provoquer la situation adéquate pour y parvenir.
A savoir si c'est un désir passager, donc éphémère, ou bien une base de règle de vie commune, cela se découvrira " à l'usage". C'est un peu comme choisir en même temps la dernière part de cake au chocolat du diner sans savoir à l'avance qu'on avait le même gout réciproque. Une sorte d' " affinité cachée".
"Les bons esprits se rencontrent " dit-on. Alors pourquoi pas , dans le cadre de la DD ? Ca fait un peu figure de fatalisme, j'en conviens. La destinée, c'est la main de la Providence : elle agit quant on ne s'y attend pas...
Enfin, c'est un avis très personnel. Mac-Miche
Il y a effectivement la question comment mettre le sujet sur la table, cher Monsieur Mac-Miche. Comment faire s'il germe seulement dans la tête d'un des partenaires pour sensibiliser l'autre. Mais je pense que nous sommes là dans une thématique à part entière qui s’achemine vers celle que je souhaite aborder dans ma nouvelle série de billets : Comment s'y prendre concrètement une fois le sujet mis sur table ? Je pense que l'on ne se mets pas par hasard en couple avec une personne. Je n'y crois pas dans le coup de foudre. Autant la dame que le monsieur ont bien souvent une idée de leur futur partenaire. Notamment celles qui ont des fantasmes concernant les punitions, la fessée... Je dirais par conséquence qu'il y a peut-être déjà quelque chose qui semble prédestiner le partenaire pour réaliser nos fantasmes (de l'ordre sexuel et surtout de l'ordre d’ambition personnelle pour la vie).
RépondreSupprimerJe pense également que ceux qui considèrent la DD (ou plutôt la DD selon leur vision) comme un jeu, ne feront pas bon ménage avec une personne qu'y voit du sérieux. Pour ma part je ne vais pas donner le droit de me punir à une personne qui n'y voit qu'un jeu, mais seulement à une comprend la lourde responsabilité que cela implique.
Enfin, comme vous dites pour mettre la DD en place, il faut du temps. Il faut tomber sur une personne qui n'est pas pressée et qui sait prendre le temps.
Bonjour Isabelle,
RépondreSupprimerJe suis bien d'accord avec vous. Je suis content que vous ayez cité le mot "prédestiner"(même si cela ne plaira pas aux cartésiens purs ) : il y a une part d'irrationnel malgré tout. Dans le sens où quelque chose nous trace le chemin d'avance (je sais : on va dire que je suis un doux rêveur...mais pas tant que cela finalement ! ). Un peu comme un jeu de miroir où votre propre image se reflète : une sorte de double idéalisé ou quelque chose s'en approchant.
Evidemment , la vie à deux est une "aventure à haut risque" si l'on s'y prend à la légère. C'est la chose la plus sérieuse pour chacun/e de nous. Au fond, la quête de tout être humain : vivre sa propre vie selon ses propres goûts et règles. Cependant, il arrive qu'on se raccroche à ce que l'on connaît et que l'on maitrise .Comme pour un voyage, il faut planifier le trajet et éviter les impasses et autre voie sans issue. Il faut baliser le chemin. Et j'imagine la DD comme en faisant partie. "Qui se ressemble s'assemble" ai-je souvent entendu dans mon entourage. Parfois ce n'est qu'un vernis de compatibilité et l'on s'aperçoit vite que ce n'est pas la bonne personne. D'où souvent ces nombreuses séparations dans les couples. (et des drames, s'il y a des enfants ! ).
Et bien sûr , on ne peut "essayer" un futur/e partenaire comme on essaie une nouvelle voiture chez un concessionnaire : on la lui ramène si le modèle ne nous convient pas ! Ce serait trop facile.
Difficile le choix d'une vie à deux. Difficile comme la vie, tout court...
Mais croisons les doigts et restons op-ti-mis-tes !! Mac-Miche.
Je ne sais pas qu'en diraient des "purs cartésiens", puisqu'il n'en existe plus depuis un bon moment! Il n'y a qu'en religion qu'on adhère inconditionnellement à des doctrines, on n'est jamais aussi pur en philosophie. Mais puisque je vois bien qui était visé... Eh bien, au risque de vous surprendre, rien qui me choque dans cette prédestination. Et rien d'irrationnel non plus: sans aller dans les complications sur l'idée du destin (où je serais plus hégélien que cartésien, mais passons), ici tout ce dont on a besoin, c'est le déterminisme. En effet, nos vies sont en bonne partie tracées d'avance - je me souviens d'une phrase qui servait d'exergue pour un bouquin de Bourdieu, et qui disait que si l'économie expliquait les choix que font les hommes, la sociologie explique qu'ils n'ont aucun choix.
SupprimerPour le reste, je me perds un peu dans ce commentaire. Que chacun cherche l'autonomie, cela devrait être vrai, je crains que dans la réalité ce ne soit pas le cas et que beaucoup y renoncent, mais ça aussi, c'est assez accessoire.
Je dirais que si ceux qui ont la DD en tête ont une image plus précise du partenaire rêvé, c'est peut-être parce qu'ils ont plus de temps à la peaufiner, dans la mesure où, justement, le sujet est délicat. Mais je ne sais pas trop si c'est généralisable: j'ai été en couple pour la première fois très tard, mais certains ont été beaucoup plus précoces même dans notre petit monde.
Mais ce qui m'intéresserait encore plus, ce serait de savoir en quelle mesure le partenaire réel correspond à ces imaginations. A vrai dire, je m'attendais à ce qu'il y ait pas mal de surprises: autant je suis d'accord avec la prédétermination, autant je doute plus de la planification dans nos vies, à part peut-être pour certaines carrières professionnelles. Je pense que nous avançons de proche en proche, en suivant des orientations en partie seulement conscientes, mais certainement pas une carte: seul le chemin déjà parcouru apparaît tracé.
Simon
Pour Monsieur Mac-Miche
RépondreSupprimerA vrai dire, cher Monsieur Mac-Miche, j'entends par prédestination une impression personnelle de bien de personnes qui se retrouvent en couple et qui se sentent bien. Comme ce partenaire « leur était prédestinée ».
Ceci dit ayant un esprit assez pragmatique, il était donc dans mes habitudes d’inspecter et même « d'essayer » un futur partenaire de couple sous toutes les coutures. Y compris de bien cerner ses fantasmes. Disons que j'ai une « certaine technique » que j'ai pu améliorer au fil des différentes rencontres de ma vie. Enfin, il y a aussi le hasard et la chance dans la vie...
Pour Simon :
je suis assez d'accord avec toi. Toutefois j'aime bien la théorie de l’inconscient freudien, comme petite partie de notre « inconscience », contenant notre désir et intervenant dans nos action sans que l'on ne se rende compte. Je crois que ce détail joue un rôle non négligeable dans le mécanisme d'arriver un peu comme par hasard à certains de nos fins.