lundi 19 octobre 2015

782 Punition au monastère (Lundi cinéma)

Quand dans la punition s'exprime la sensualité de la chair !

Inutile de faire un dessin pour les parallèles avec notre sujet. La vie monacale offre d'étranges plaisirs. La tradition de la religion chrétienne a fait de son terrain de prédilection un conflit qui oppose la tentation de la chair à l'esprit qui se souhaite pur. Conflit qui n'existait pas chez les païens, car ils vénérèrent la pulsion sexuelle comme une divinité. Il semblerait donc par extension qu'adorer la zette du monsieur est très... païen !

Tu cherches le martinet là, isabelle ?

Bien sur que non, mon chéri ! Je vais être sérieuse.

Entre Karl (Marx) qui voit dans la religion un opium pour le peuple et Sigmund (Freud) qu'y voit une illusion, mon contact avec la religion n'a pas été imprégné du romantisme de la croyance. Toutefois étant ado j'ai pu trouver une certain plaisir en découvrant la pensée de Plotin d'Alexandrie qui - pour le moins que l'on puisse dire - entretient avec le divin une relation plutôt intellectuelle. De cet acheminement personnel me vient à l'esprit une libre adaptation d'une célèbre phrase de Simone de Beauvoir :

On ne naît pas croyant : On le devient !

Parfois j'ai donc l'impression que la religion (comme le genre ) est un pur produit social avec autre point en commun que les « axiomes » sont difficilement vérifiables. Mais, chose troublante, bien de personnes sans sentiment religieux se rendent compte d'un fort émoustillement à l'évocation d'une faute (d'un péché) et de son (juste!) châtiment.

Que penser ? Que les méandres du plaisir seraient impénétrables ?

Fait est que beaucoup d'adeptes de la fessée font à un moment ou un autre de leur vie un étrange constat. Ce qui est censé de punir une mauvaise action, devient source de plaisir. Et rien qu'à l'évocation d'un contexte punitif se montrent de troublantes picotements dans la petite culotte. Ce fameux contexte peut bien évidement se concevoir plus ou moins large. Du S/m aux allures moyenâgeuses, des situations de domination/soumission qui cultivent le raffinement psychologique ou tout simplement la reprise d'une constellation à priori enfantine où quelqu'un se mérité une sacrée déculottée par une personne d'autorité. Il me semble futile d'établir lequel de ces fantasmes est le plus politiquement correct. Mais parfois j'ai l’impression qu'il est indécent pour un adulte de rêver de ses faire botter les fesses pour de réels écarts de comportement. Alors dans bien de discussions mieux vaut d'oublier cet aspect et n'afficher que le côté jouissif.

Question de se donner bonne conscience !

14 commentaires:

  1. Bonjour Isabelle,

    Votre récit est très intéressant.
    C'est vrai que les rites des peuples anciens rendaient un culte à la force brute de la Nature qui procurait aux hommes les moyens de subsistance pour leur quotidien. Et souvent la fécondité était vénérée. Sous la forme d'idoles et les premiers missionnaires ont combattu puis rebaptisé ces divinités. Qu'ils avaient assimilé à des mauvais génies et bien souvent comparés au prince des ténèbres.
    Et les relations charnelles ont été synonymes de péché. "La chair est faible et l'esprit est fort" . Facile à dire. L'Homme est une entité , et difficile de faire la part de chaque chose... C'est la nature ! me direz-vous et c'est juste.
    Per exemple, la fête de Samain celtique- le 1er novembre- annonçait l'hiver et leur dieu Cernunnos repartait dans le monde souterrain - la nature en sommeil- jusqu'au printemps suivant. Les missionnaires le comparèrent au diable car il portait des sortes de cornes sur le crâne , comme un trophée de cerf. Et ils rechristianisèrent cette fête jugée "païenne" en "fête de tous les Saints".
    Pour l'Eglise, les châtiments corporels devaient "nettoyer" l'esprit des pensées jugées "impures" car de nature sexuelle, qui étaient susceptibles de distraire le moine/nonne de ses obligations religieuses. Une forme de mortification, selon le terme. En devenait-on plus sage pour autant ? Mystère... Et ce n'est pas en chargeant lourdement la mule qu'elle avancera plus vite...
    Je n'ai aucune compétence en matière de religion mais je m'informe. Je m'écarte un peu du sujet favori... Désolé.

    RépondreSupprimer
  2. A vrai dire l'écart avec le sujet me semble tellement grand que j'ai l'impression d'être un peu perdue... rire!

    RépondreSupprimer
  3. Bonsoir Isabelle,

    Ne vous inquiétez pas !! Pour une fois, vous nous laissez , disons... carte blanche ! Rires. Et c'est à nous de faire la leçon, en quelque sorte... Ca permet de rebondir. Un sujet en amène un autre. "La fessée comme instrument de rédemption": voilà qui serait original. Mais votre sujet est intéressant en lui-même. L'âme humaine est fort complexe. Elle se divise en multiples méandres... Dans ce domaine, je n'en sais pas plus que vous, croyez-moi. J'essaie de comprendre à mon niveau. Souvent par métaphore, Rien de plus.
    Mac-Miche

    RépondreSupprimer
  4. Enfin, j'en ai une idée de conclusion. Les concepts érotisés comme la rédemption, le "péché" etc se forment et s’érotisent avant que la notion de la croyances'empare de l'être humain. La religion se contente de les récupérer comme elle a fait avec des fêtes comme vous mentionne à juste titre dans votre commentaire. Par extension le bien et le mal ne sont pas de valeurs fondamentales, mais produits de récupération que l'on a renommé. Notons par exemple de la reprise du concept de la confession qui existait dans bien de cultures pré-chrétiennes. En gros je dirais que le besoin de punition précède le besoin d'une divinité... Enfin pour développer c'est trop complexe pour mon petit blog...

    RépondreSupprimer
  5. Bonjour Isabelle,

    Votre avant-dernière phrase de votre commentaire mérite qu'on s'y arrête. Cela voudrait dire que la punition exige une reconnaissance d'essence divine ou spirituelle pour se justifier du style : "la main de la Providence frappe le pécheur/pécheresse pour le laver/ l''absoudre de ses fautes". D'où le clip illustrant la fessée dans les cloitres. Un alibi qui excuserait presque certaines dérives... passées !
    En revanche, j'ignorais le rite de la confession dans les anciennes religions pré-chrétiennes. Merci de l'info.
    Mac-Miche.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Sans que cela soit systématique je pense que le besoin de punition de certaines personnes est réconforté par la croyance dans une divinité ou force spirituelle. C'est un peu comme dans la DD, elle ne marchera pas sans père fouettard, non?

      Supprimer
    2. Bonsoir Isabelle,

      S'en remettre à une autorité supérieure , réelle ou invisible revêt un aspect rassurant pour certaines personnes et peut les amener à un certain état de plénitude absolue. La confiance est un niveau qui permet à des personnes d'ordinaire hésitantes de donner la pleine mesure de leurs possibilités.
      Quant au Père Fouettard, lui aussi, il reste dans le folklore festif et enfantin le compagnon inséparable du bon Papa Noël, et cela au même titre que Laurel et Hardy ou Abbott et Costello... Et il arrive à grands pas... Noël dans deux mois ! Mazette !!

      Supprimer
    3. Enfin en écoutant mon homme quand il était petite le père fouettard était plutôt un personnage à éviter et loin de la sympathie portée par exemple à Laurel et Hardy !

      Supprimer
    4. Bonjour Isabelle,

      Le personnage du Père Fouettard est , semble t-il, un personnage plutôt issu du folklore de l'Est et des Flandres belge et française et bien sûr en pays de tradition germanique. C'est ce que me disait mes cousins d'Alsace où il était associé à St-Nicolas et passait dans les écoles. Ici, dans le Sud, il est moins connu.
      Votre compagnon a du en garder un souvenir plutôt mitigé... voire désagréable. Remarquez à l'occasion du 6 Décembre, il peut rejouer le rôle du Père fouettard... pour votre plus grand plaisir ! Rires.
      Mac-Miche.

      Supprimer
    5. Je crois que l'on ne se souvient jamais avec certitude du moment où l'idée d'un tel personnage faisait vraiment peur. On se souvient plutôt de plus tard quand il y a déjà un frisson à l'idée d'une punition. Pour ma part ado j'aimais beaucoup la poésie du père fouettard comme certaines de mes copines aussi d'ailleurs. Style : Tu imagine isabelle, une fessée par le père fouettard... Ben oui j'imagine tout à fait. Rire !

      Supprimer
  6. Bonjour
    C'est effectivement une question large. La flagellation des moines, par le père prieur, était une pratique très répandue dans certains ordres. Difficile de croire que certains ne trouvait pas dans cette punition une certaine forme de satisfaction au-delà de la simple expiation avancée.
    Et que dire de l'auto-flagellation ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je vous souhaite la bienvenue sur mon blog, Professeur Max. Je suis d'accord avec vous et notamment avec votre jolie formulation : une certaine forme de satisfaction.

      Supprimer
  7. Bonsoir Isabelle,

    Professeur Max n'a pas tort. On peut être un religieux cloitré et n'en être pas moins homme pour autant . Les ordres monastiques vivent en vase clos et font vœu de chasteté (contrairement aux prêtres qui ont fait vœu de célibat et cela pose un problème pour l'Eglise dans la vie civile. Mais c'est un autre débat.).
    Donc les relations charnelles leurs sont interdits et en effet, les châtiments corporels peuvent leur apporter une certaine de plaisir/jouissance/sublimation. Le terme est difficile à fixer. Même s'ils sont censés nettoyés l'esprit des désirs dits impurs, ils provoquent paradoxalement pour certains des sensations... qui sentent le soufre ! Il faudrait la force d'âme d'un saint pour ne pas y succomber.
    Mac-Miche

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tenez, je ne connaissais pas la différence entre le vœux du célibat et de la chasteté. Je n'ai rien contre les religions, mais j'ai peu de compréhension pour ce genre de restrictions du corps.

      Supprimer