Quand
le monsieur nous parle de sa vision de la fessée
Que notre désir de fessée punitive
lui évoque le masochisme, surtout quand il n'a jamais entendu parler
de la DD, ne me semble pas préoccupant. Il a bien retenu la leçon
populaire qui réduit un faible pour le panpan cucul à ce mot. Ce
qui compte c'est son appréciation personnelle, veut dire ses
associations personnelles autour de ce mot. Par exemple s'il nous
embarque dans un scénario style India Jones en utilisant son fouet
pour strier comme punition notre derrière. Ou qu'il nous demande si
nous nous voyons attachées comme Andromède pour être livrée au
terrible Kraken. Ou encore une histoire de Gwendoline
ou l'univers
de Stanton. Peu importe notre fantasme, c'est en
l'écoutant que se dévoile la compatibilité fantasmatique.
Voyons un peu plus loin. Il y a des
questions à (se) poser quand apparaît subitement dans ses
associations le mot soumission...
...surtout
quand la dame n'associe pas de la même manière.
De l'autre côté quand la dame éprouve
des petits frissons rien qu'à entendre ce mot, il est également
intéressant de savoir ce que le monsieur entend exactement par-là.
La voit-elle avec un bandeau autour des yeux en attendant sagement sa
fessée punitive ? Peut-être les mains attachées. Il se peut
aussi qu'apparaisse un registre moral qui fait apparaître faute
et/ou pardon ? S'imaginant en maître d'école d'un autre âge.
Voila
pour dire qu'il faut lâcher le terrain de ce que l'on croit savoir
sur les fantasmes pour se pencher sur la vérité humaine de la
personne en face de nous.
Rien n'exclue que dans le discours de
notre chéri (surtout s'il a un certain âge) n'apparaisse pas une
allusion à l'éducation d'une autre époque dont il ne s'est pas
vanté devant nous, voir des anecdotes ou souvenirs autour de la
thématique. Des fantasmes éducatives de toute sorte, des rêveries
du monsieur qui décide ou commande à la maison, la poésie de sa
vision d'un couple à l'ancienne.
Mettons-le
à l'aise pour qu'il baisse dans les sens transposé son pantalon
devant nous, comme il a du faire littéralement jadis pour une bêtise
de taille.
Admet-il volontairement d'avoir mérité
ce traitement en ajoutant que cela ne lui a pas fait de mal ?
Est-il vieux jeux avec toute une gamme
d'interdictions qu'inhibent son monde fantasmatique (un garçon ne
claque pas sur les fesses d'une fille), ou est-il un homme de temps
modernes ? Veut dire un monsieur qui a fait sienne la cause de
la jouissance féminine en vantant par l'occasion son savoir faire en
la matière.
Attention
au piège, car peut-être manque-t-il de la finesse pour comprendre
que nous ne nous projetons pas forcement dans un registre de
jouissance.
Que nous ne souhaiterions pas embarquer
pour un voyage vers le septième ciel, mais expier quelque chose de
difficilement définissable qui dépasse vraisemblablement
l'imagination de notre vaillant cavalier. Et on a beau a essayer de
lui expliquer, il n'en démord pas du devoir de jouir à tout prix de
la femme moderne.
Ne
sait-il pas associer une bonne solide correction sur ses fesses
littéralement à un acte d'amour ou un à acte procurant de la
sécurité ?
Et au cas où le message passe, nous
allons peut-être nous heurter à un savoir bien précis de la part
d'un monsieur sur le féminisme. Et il pointe son doigt sur la
délicatesse de punir une dame pour une raison ou une autre. Désir ô
combien politiquement incorrect, car il s'oppose au « devoir de
l'autonomie » d'une femme moderne qui s'abandonne uniquement
par jeux entre les mains d'un monsieur. En entendant par abandonner
soit de laisser l'initiative au monsieur, soit de se laisser aller à
la jouissance, soit les deux. Bref nous tournons en rond.
Quoi qu'il en dise, une telle écoute
peut être hautement instructive. Elle met bien de choses au clair.
Après de telles confidences bien intimes que sont les associations
libres, il vaut mieux laisser reposer le sujet pendant quelque temps.
De toute façon je pense que la plupart des messieurs reviennent tout
seuls au sujet s'il se sentent inspirés. Surtout si la monsieur a
développé une ou une autre association avec soin...
A suivre...
Bonsoir Isabelle,
RépondreSupprimerJ' aime bien votre évocation de la princesse Andromède et du Kraken. Peut-être avez vous vu la 1ère version du mythe du Kraken qui date de 1981 avec le grand Lawrence Olivier dans le rôle du maitre de l'Olympe.
votre récit me donne l'impression d'assister à une émission animée par Mireille Dumas. Très intéressant et très pertinent dans ses questions votre raisonnement. Alors, dirais-je, hum... commencez votre confession. Rires.
Personnellement, étant né au milieu des années 1960, je fait partie de la dernière "génération de la méthode-fessée". Le mot "fessée" , dans ma jeunesse, était associé à la notion de bétise- pardon- punition- honte au sens moral du terme. Je n'avais pas la notion de l'associer au masochisme ni au plaisir issu d'une telle punition . Ce n'est que plus tard, adulte, que d'autres associations plus "adultes" se sont greffées autour d'elle.
Mes parents étant nés bien avant la 2è. GM, la fessée était pour moi synonyme d'éducation simple mais stricte donnée par les parents à leurs enfants. Dans un cadre bienveillant et affectif certain. La main qui caresse est également la main qui châtie. Non ?
En tant qu'homme adulte, je pencherais plutôt pour le coté "remettre les pendules à l'heure" dans le couple en se tenant mutuellement chacun de nous "de l'autre côté du manche". Une vie commune se construit à deux et chaque conjoint a son mot à dire si quelque chose dérape. C'est salutaire.
Mac-Miche.
Dans les années 60 en Allemagne aussi, la fessée était associée à une punition pour mauvais comportement, cher Monsieur Mac-Miche. Par contre au début des années 70 avec la libération sexuelle, il y a eu conscience du côté « pervers » de la fessée comme moyen de procurer du plaisir à la personne qui l'applique. Cette prise de conscience fut assez généralisée y compris chez les ado qui répondaient désormais à la personne les menaçant d'une fessée : C'est du pervers de donner une fessée.
RépondreSupprimerQuant aux association de mon texte, ils proviennent de ma propre écoute. J'aime beaucoup découvrir les fantasmes d'autrui et selon un constat perso les personnes créatives que ce soit dans un domaine artistique ou autre abritent souvent un très riche souterrain. Il y avait d'ailleurs de pertinentes études sur les liens entre créativité et perversion. Enfin il ne faut pas avoir peur des mots...
Bonjour Isabelle,
RépondreSupprimerLes années 70, années "Peace and Love", ont bousculé, voire renversé les habitudes sociales tous azimuts. En particulier les relations intimes entre les partenaires. Subitement, un chatiment ou une réprimande devient "Hors-jeu" alors que cela était admis pendant des décennies. Excepté chez quelques personnes encore attachées aux valeurs traditionnelles. La période tranche nettement avec la précédente, plutôt pépère. Mais elle a permis une explosion de créativité, notamment technique et artistique. Bref.
De la seconde partie de votre commentaire, je retiens "les liens entre créativité et perversion". Voilà qui mérite une réflexion sur soi-même dans ce domaine.
Il est vrai que les artistes ont souvent la réputation de n'obéir qu'à leur inspiration et à leur instinct de création , en se faisant fi des conventions sociales ou morales, quitte à devenir le "black sheep" pour une partie du grand public. Je me souviens que mes parents lisaient à cette époque régulièrement le magazine "Ici -Paris" où l'on relatait , entre autres, les frasques et les divorces à rebondissements du couple le plus mythique du 7è. Art : Richard Burton et Elizabeth Taylor (cf . l'inoubliable "Cléopâtre"...). Mais , au fond, leur vie ne regarde qu'eux. Tant qu'il ne dérange personne... Mac-Miche.
J'ai quelques échos sur la deuxième moitie de années 70 par mon homme. Selon lui on pratiquait une sexualité sans originalité, voire ennuyeuse. Dès que la moindre fantaisie pointait à l'horizon, les bien pensants de l'époque criaient au scandale. Bref pour ma part cette période ne m'attire pas du tout et m'évoque des pattes d’éléphants et des poils partout. Et les images des années 70 confirment pas mal mes idées. Toutefois il existait du sexy de bon goût en Allemagne, accessible pour tout le monde et je me souviens de ces hebdomadaire chez nous à la maison. Enfin, n'oublions pas que les mœurs en Allemagne sont d'une grande innocence permettant non seulement la publications de tels « ouvrages », mais aussi de faire du nudisme dans certains parce des centre-villes...
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