mercredi 20 août 2014

561 Soulager sa conscience

...et accepter sa punition

Un sujet inspiré par un excellent commentaire de Christine dont je reproduis ici un extrait :

Je crois pouvoir affirmer que je ne fantasme jamais sur l’idée d’être punie ! Bien au contraire, à chaque fois, je ressens cela comme un échec, le signe que je n’ai pas été la compagne, la femme, l’épouse, ou la collaboratrice qu’il souhaite, qu’il veut que je sois, que je n’ai pas bien agi, ou pas agi ou désobéi, etc. Mais il m’est devenu maintenant aussi nécessaire en un tel cas d’être sanctionnée, de lui avouer ma faute et être grondée. Corollaire dont j’avoue ressentir le besoin, il me convient de subir ensuite cette matérialisation de la sanction, proportionnellement à l’ampleur de la faute, qui fera rougir mon postérieur, de m’y soumettre pour cela avec humilité et sans pruderie pour obtenir le pardon qui m’est indispensable.

Je me retrouve à la merveille dans les conclusions de ce beau témoignage. Pourtant ma constellation du départ est bien différente. La fessée a toujours fait partie de mes rêveries autant que je puisse me souvenir, avant même de saisir qu'il s'agisse bel et bien d'une punition et que je souhaite ardemment payer pour mes fautes de cette manière. En fait une prise de conscience qui contient trois aveux distincts :

-Celui d'avoir besoin d'être punie pour mes fautes

-Celui d'avoir besoin d'avouer mes fautes

-Celui des modalités de ma punition

Pas besoin de faire un dessin, on comprends aussitôt pourquoi il est difficile, voire impossible de parler de la discipline domestique avec son entourage. Ce n'est bien entendu pas une question de quelques claques sur les fesses. Ce n'est également pas une question de petite envie de fessée récréative qui mélange savamment douleur et caresses apaisantes.

En fait, rien de mieux pour se faire culpabiliser par son entourage en avouant un besoin de punition !

Car c'est un constat qui dérange par la vérité qu'il contient :

Je ne suis pas toujours «  maître » dans ma propre maison. J'ai parfois besoin d'une aide extérieure, d'un coup de main, pour retrouver mon bien-être.

Et au lieu de retenir l'essentiel dans ce constat, un moyen peut-être peu commun, mais efficace de la personne pour accéder à nouveau au bien-être, ressort une sorte de moralisme qui se veut dévalorisant, voire blessant.

Notons d'abord que l'aveu fait intégralement partie de notre environnement socioculturel et que sa présence dans certaines situations n'est pas seulement admis, mais exigée pour obtenir de circonstances atténuantes. Bien évidement nous ne sommes pas dans un registre « pénal », mais dans une registre d'erreurs humaines qui ne sont pas concernées par la législation, mais que l'on a du mal à se pardonner soi-même. Qui se collent quelque part dans notre tête pour nous pourrir avec ténacité notre joie de vivre. Rentrent dans cette catégorie par exemple certaines de mes comportements exécrables, en société ou en famille, qui malgré une vigilance accrue de ma part, refont régulièrement surface. Cette partie de moi qui se comporte ou ressemble à ce que je déteste habituellement et que je qualifierais chez une autre personne comme manifestation d'une très mauvaise éducation. Alors oui, quand je dérape de telle manière, il me semble justifié que mon homme me rappelle à l'ordre. Qu'il exige mes explications sur l'affaire qui vient de se passer. Et que je finisse sur ses genoux ou penchée sur son bureau pour une...

...correction de tes mauvaises attitudes, isabelle !

En gros, ce qui m'arrive, retrace pas à pas un cris de cœur de certaines de mes copines qui à la suite de certains événements de leur vie sociale ou affective se laissent aller au troublant aveux :

Je crois que je mériterais une bonne fessée !

Après m'avoir raconté en détail ce qui leur pèse sur la conscience (l'aveu de la faute quoi), suit l'aveu d'éprouver un besoin de punition (mériter), ainsi l'aveu des modalités (la bonne fessée). Puis, j'ai la bonne question en réserve qui ouvre parfois de discussions surprenantes :

Tu es sérieuse là ?

6 commentaires:

  1. Bonjour Isabelle,


    "Péché avoué est à demi-pardonné"! : il m'est arrivé d'entendre cette petite phrase qui sonne à notre oreille comme "la voix de notre conscience" nous pressant de faire "amende honorable". "Maxi mea culpa" !
    La phrase "je crois que je mériterais une bonne fessée" est intéressante.
    Elle peut être motivée par deux choses.
    La première: un constat après l'aveu de la "vilaine bétise".
    Et la seconde : un désir caché d'un besoin de punition , même affirmé au conditionnel. Peut-être son auteur/e en ressent-il/elle la nécessité. Une sorte de "fessée préventive. Pour éviter de recommencer. Mais ce serait aussi "donner le bâton pour se faire battre" comme l'on dit dans le langage courant. Mais seuls les "bons" garnements et les "bonnes" vilaines filles se rendent comptent de leurs faux-pas et réclament la punition. Peut-être pétri/es d'une éducation stricte et juste mais parfois un peu pesante...
    Bonne journée. Mac-Miche

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  2. Peut-être ce sont les « bons » garnements et les « bonnes » vilaines filles qui réclament haut et fort une fessée pour leurs fautes, tandis que les autres, leur vrais vilains quoi, font semblant de s'amuser dans une jeu cuisant, car ils ont trop honte d'admettre leur besoin de punition.

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  3. Bonjour Isabelle,
    Je ne crois pas avoir le besoin de soulager ma conscience. Cela ne m'est jamais venu à l'esprit en tout cas. Peut-être suis réellement une vilaine fille, je ne sais pas. J'aime la fessée dans les ébats amoureux parce que cela permet une complicité telle que je ne pourrais la ressentir dans les ébats classiques... mais aussi parce que j'adore cette sensation d'avoir les fesses brûlantes! :-)
    Je pense que le moteur principal de mon envie de fessée ne se situe pas dans la mauvaise conscience mais plutôt dans mon besoin de sécurité affective. Si quelqu'un prend la peine de me discipliner, c'est que je compte pour lui et qu'il se soucie de moi.
    Par ailleurs je déteste les disputes et si jamais l'une d'entre elles survient, je ressens un besoin presque viscéral d'effacer l'ardoise (peu importe qui a raison ou tort, je m'en fiche complètement) et cela doit passer par une fessée (en cela, je suis sans doute déviante). Mais ce n'est pas ma mauvaise conscience qui guide ce besoin, mais bien plutôt mon besoin de me sentir en sécurité. :-)

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  4. Bonjour Amandine,

    pourquoi toujours tes allusions à la déviance ? Pour ma part je crois de plus en plus que la fessée est un sexualité à part entière dont personne à ce jour s'est donné le mal d'établir les caractéristiques. Toi et moi et tant d'autres, nous sommes donc en quelque sorte en train d'accomplir un travail de pionniers. Fait est - sans rentrer dans les modalités spécifiques - que la fessée comble certaines personnes autant physiquement qu’émotionnellement en contribuant à leur joie de vivre. Il semblerait également que le besoin de sécurité soit plus proche des sources de ce fantasme que le besoin de punition avec effets conscients de culpabilité. En plus, j'ai l'impression (pour ma part) que la culpabilité est surtout un effet secondaire de vivre en couple DD, donc un terrain propice qui met en relation « faute » et punition. Culpabilité non désagréable je précise.

    Je suis depuis longtemps en train d'essayer de chercher le lien entre besoin de sécurité et besoin de punition. De l'emplacement et importance de la culpabilité dans ce mécanisme et bien entendu du rôle de la soumission.

    Toutefois une impression en te lisant depuis tes débuts. J'ai beaucoup de mal de te voir en vilaine fille (notamment dans le sens chipie) et je te vois plutôt en femme d'un solide caractère. Et c'est là que je suis intriguée, beaucoup de dames attirées par la DD semblent correspondre à ce profil...

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    1. Bonjour isabelle,

      En effet, tu m'as bien perçue, je ne suis pas du tout une "chipie". Je trouve même que ce type de comportement un peu puéril et bébête, à vrai dire. :-)

      Mais faut-il vraiment être une femme de tête pour aimer la fessée? Cela dépend, je crois, de ce qui guide notre besoin.

      Pour ma part, je vis la fessée de deux manières bien distinctes.

      Celle que je vis le plus souvent est la fessée "jeu", celle qui n'est là que pour le plaisir et qui crée cette complicité unique entre les partenaires. Mes "fautes" n'en sont pas de vraies (ou alors elles sont anodines) mais servent juste de support au jeu.
      Ce qui me plait le plus dans ces moments là, en dehors d'avoir les fesses brûlantes (ce que j'adore), c'est la connexion intellectuelle qui lie les deux partenaires. Quand on fait l'amour de manière classique, il ne me semble pas que nous soyons autant en communication et en communion. Et puis, il est si troublant de ressentir toutes ces émotions parfois contradictoires que fait naître le jeu : les rires, les peurs, la confiance, la vulnérabilité ...

      Ensuite, il y a les fessées dont j'ai "besoin", celles qui sont nécessaire non plus à mon plaisir mais à mon bonheur. Celles-là interviennent dans deux situations.

      La première survient dès lors que je sens la moindre tension entre moi et mon partenaire et est guidée par mon besoin de sécurité affective . Il m'est absolument nécessaire de vivre une relation sans tâche et sans rancune. Effacer les tensions (qui, malgré tout, sont inévitables dans la vie de tous les jours) par une fessée est donc extrêmement important pour moi (sinon je me sens réellement malheureuse et ai l'impression de ne plus pouvoir être aimée). Il faut que je sois punie pour que nous puissions revenir "comme avant", peu importe qui était à l'origine de la dispute.

      Et puis il y a les fessées dont j'ai besoin quand je ne me sens pas à la hauteur de ce que j'attends de moi-même. Je pense qu'un point commun à toutes spankees est qu'elles exigent beaucoup d'elles-même, sans doute trop, et ressentent le besoin d'être fessées quand elles pensent ne plus correspondre à cet exigence "d'idéal". En vieillissant, cet aspect là joue un peu moins souvent. Mais quand j'étais enceinte de mon premier enfant par exemple, qu'est-ce que j'ai pu demander comme fessées tant j'avais peur de ne pas être à la hauteur de mon futur rôle de mère! :-D
      Peut-être est-ce là que l'on pourrait parler de "sentiment de culpabilité" mais je crois que je n'ai pas la fibre suffisamment religieuse pour arriver à le ressentir ainsi. A défaut de culpabilité, c'est plutôt le sentiment de devoir m'améliorer qui me domine. :-)

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    2. Bonjour Amandine,

      merci pour ces jolies confidences. Voila qui confirme mon idée que la fessée est une pratique aux vertus multiples. Un effet apaisant (ou stimulant) sur la libido, sur le sommeil, un « se sentir plus proche » de son partenaire, un moyen d’apaiser les tensions en couple et aussi pour apaiser les tendances à l’intérieur de soi-même. Et il y en a certainement d'autres. Pour ma part aussi, mon fantasme n'est pas homogène et se décline dans différents registres. Il en va donc de soi que moi aussi j'adore explorer différents registres. Sans oublier que comme toi j'adore la sensation de la brûlure dans mes fesses.

      Je trouve ton idée de l’exigence envers soi-même comme point en commun intéressante. Mais peut-être cela concerne seulement les personnes avec un faible pour la punition. Or pas mal d'adeptes de notre passion ne se retrouvent pas dans cet registre.

      Je ne pense pas que la culpabilité soit forcement un concept religieux, mais un concept repris par la religion qui j'y ajoute la notion du bien et du mal. Or en matière de fantasmes le bien et de mal n'est pas de grand utilité. Par exemple j'entends par faute au acte qui me procure un mécontentement avec moi-même, de ne pas être à la hauteur de mes propres exigences. Je suis bien consciente que mon acte ne soit pas « bien méchant » et je trouve même ridicule qu'il me déclenche un besoin de punition. Mais je vais ruminer autour (culpabiliser selon ma conception) jusqu'à ce qu'une punition mette terme à cet état. On peut également considérer comme faute tout acte qui procure au augmente un sentiment d’insécurité relationnelle envers son partenaire. Ce n'est pas la nature de l'acte qui importe, mais le fait qu'il s'accompagne d'un désir de punition...

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