lundi 10 août 2015

749 De la fessée scolaire (Lundi cinéma)

L'école produit-elle parfois de fantasmes sadiques ?

Je pense que pour assister à une solide fessée scolaire, il faut être inscrit à l'école fantasmatique qui regroupe les adultes avec un faible pour les châtiments corporels. Dans la réalité, je ne crois pas dans de tels « établissements » où de jeunes adultes - comme suggère le clip - acceptent une discipline de fer. Même à une époque reculée que l'on disait favorable à la fessée, je doute que les choses se passaient aussi méthodiquement. S'ajoute que je n'ai jamais vu dans ma carrière scolaire une prof aussi caricaturale, ni une élève avec une aussi coutre jupe.

Toutefois, les récits sur le net décrivant de méthodiques fessées scolaires ne manquent pas.

Je ne vais pas perdre ici notre temps pour évaluer la véracité de ces sources, mais considérer brièvement l'élément de la véracité même.

Il existe de constructions fantasmatique qui veulent à tout prix que la fessée décrite soit vraie.

Comme (rassurante) confirmation par exemple de leur hypothèse enfantine, veux dire que la vie sexuelle des adultes se passe bien comme eux l'ont imaginés et non autrement. Qu'elle contienne l'élément de la fessée sous forme de préliminaire, ne serait-ce que pour se mettre en phase avec le ou la partenaire pour explorer ensuite des chemins de traverse.

Pour ma part, je m'en tape complètement quand le lis un récit, s'il s'agit d'un authentique vécu ou d'un produit de l'imagination. Je suis plutôt attirée par la valeur distractive d'une histoire et surtout par le désir qui se cache derrière les mots. Ce qui saute aux yeux dans bien de jolies histoires, c'est un amour pour les détails, souvent même les petits détails, décrivant ainsi de A à Z un plus ou moins complexe rituel. Et si on considère à tête reposée, ce qui arrive à la personne punie, il est impossible de ne pas être impressionné par la charge... sadique.

Car fait est qu'il s'agit sans exception de sacrées déculottées.

Rentrent également dans ce genre les histoires du type « vacances studieuses sous stricte surveillance », « puni/punie pour mauvais carnet de notes » ou encore « méthode forte pour guérir la fainéantise ».

Je vais donner maintenant ma version personnelle du développement vers la ritualisation. Quand j'étais à l'école, certains cours me paraissaient particulièrement longs et pour mieux passer le temps j'ai pris vite l'habitude de m'évader dans ma fantaisie. Il y avait deux familles d'histoires. Les belles histoires et les vilaines. Entendons par vilain un scénario purement masturbatoire et par beau un envol romanesque qui couvre les éléments vilains par une action au premier abord « noble ». Avant la puberté, très fidèlement à ce que décrit Anna Freud, mes rêveries à yeux ouverts prenaient vite une tournure « belle histoire ». Par contre une fois la puberté arrivée, le choix entre belle et vilaine histoire, se penchait vite vers ces dernières. Certes, il y a avait une petite culpabilité :

Allons, isabelle, qu'est-ce que ces vilaines pensées ?

Mais la chair emporta facilement sur les bonnes résolutions et me voilà en train de m’émoustiller sur ma chaise en faisant semblant d'être présente aux cours. Il en va de soi que le cadre scolaire ne permettait pas les mêmes facilités que l'ambiance le soir sous ma couette.

Alors par défaut d'activer la vilaine main, il fallait compenser par le raffinement du scénario.

C'est à cette époque-là que s'est glissé dans mes fantasmes l'amour pour les détails et les nombreux rebondissements pour maintenir mon excitation à un niveau de plus plaisant.

La ritualisation élaborée dans mes rêveries, cette belle nuance de raffinement sadique, était donc... un produit de l'immobilité imposée par d'école !

Et voilà qui correspond parfaitement avec la vocation de l'école. Détourner l'enfant de ses pulsions de bouger pour le contraindre à développer son activité intellectuelle...

4 commentaires:

  1. Bonjour Isabelle,

    Vous abordez un fantasme récurent et premier dans la liste des rêves de fessée. Le clip illustré met en scène Maitresse J. Omerta, une "female spanker" de la lointaine Californie. Une sacrée "pratiquante de la claque fessière" si l'on en juge par son adresse.
    Le luxe de détails apportés aux fessées décrites dans les récits, qu'ils soient réels ou purement fictifs, ne sont là que pour faire monter la pression psychologique et émotionnelle. Avant la puberté, c'est la pulsion de douleur ressentie et au cours de celle-ci, c'est la pulsion du plaisir qui s'impose d'elle-même, comme stimulée par " le bouillonnement des hormones" (Rires).
    Enfin , c'est mon avis perso. Et l'école , outre de dispenser la connaissance, forme les jeunes esprits pour en faire de bons citoyens dociles. Et son cadre
    strict vient nourrir les fantasmes de fessée qui s'y rapportent. Quoique, comme vous Isabelle, la fessée ritualisée comme dans ce clip et d'autres du même acabit, me semblent un peu trop bien huilée. Reflète t-il la réalité ? Au choix.
    Mac-Miche

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  2. Merci pour vos précisions sur la provenance de ce clip, cher Monsieur Mac-Miche. J'aime beaucoup le travail de cette dame. Et étant jeune célibataire, j'aurais bien aimé - dans mes fantasmes- de fréquenter son école. C'est le sérieux autour de la punition qui me plaît particulièrement.

    Opposer la douleur au plaisir pour comprendre les fantasmes de la pré et postpuberté se tient. Je prends bonne note. Les fantasmes prépubertaires articuleraient alors plutôt autour de la peur de la douleur, ceux de la postpuberté autour d'un frisson de plaisir trouble dans le sens que ce qui est censé procurer de la douleur procure le plaisir.

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  3. Bonjour Isabelle,


    Mon hypothèse soulève aussi un autre problème sous-jacent : l'usage de la fessée ( ou non) déculottée pour punir les adolescent/e/s. Nécessaire Malgré l'âge et la croissance des jeunes gens ou bien, au contraire, à bannir car il y aurait une sorte de "flottement émotionnel" de leurs parts. Un dilemme entre l'ouverture des " vannes émotionnelles" et "corporelles" par un certain relâchement physique, causée par cette situation de malaise mêlant honte, plaisir et douleur.
    Un cocktail, dirais-je, explosif !!! Nous l'avons vécu parfois pour la plupart d'entre nous, laissant un souvenir plus ou moins désagréable selon chacun. Pour les parents, peut-on supposer une bonne dose de morale et une pointe de sadisme (le comble !) dans leur action ? A méditer.
    Mac-Miche

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  4. Hypothèse certes intéressante cher Monsieur Mac-Miche, mais pas nécessaire pour comprendre le fantasme de la fessée. Voila qui me rappelle une question de Napoléon Bonaparte envers le mathématicien Laplace (celui dont la célèbre transformation traumatise bien plus d'ados encore que la fessée!) :

    « Comme le citoyen Laplace présentait au général Bonaparte la première édition de son Exposition du Système du monde, le général lui dit : « Newton a parlé de Dieu dans son livre. J'ai déjà parcouru le vôtre et je n'y ai pas trouvé ce nom une seule fois. » À quoi Laplace aurait répondu : « Citoyen premier Consul, je n'ai pas eu besoin de cette hypothèse »

    Ceci dit, il me paraît évident qu'un parent qui fesse un ado s'aventure soit sur un terrain de l’œdipe soit sur un terrain du sadisme. Qu'il en soit conscient est une autre chose. Qu'il fasse intervenir la morale ne change rien au fait à mon avis...

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