jeudi 20 août 2015

753 Le malheur des uns...

Quand la punition d'autrui devient source de plaisir

La moquerie fait partie de ces puissantes émotions qui font déjà comprendre aux enfants ...

...où se trouve l'un des portails qui amène vers les sensations voluptueuses.

En ce sens, il ne me semble pas un hasard que les lectures de la Comtesse de Ségur sont hautement appréciées par tant de filles. Il est facile de s'identifier avec les mésaventures de Sophie et en restant pur spectateur d'affronter les conséquence de certaines actes sans risquer grand-chose pour la peau de ses fesses. Sans oublier de me réjouir de mon propre comportement de fille sage qui vit une volupté particulière quand elle observe ce qui arrive aux filles pas sages.

Bien fait pour elles !

Avec comme sous-entendu de pure jalousie...

...si j'avais le courage je ferais pareil...

...mais bon, hélas je suis une fille sage. Enfin, et là nous arrivons à une troisième famille de sensations voluptueuses, la lecture de la divine comtesse fertilise l'imagination et subitement on commence donc à se poser la question ce qui arrive concrètement à Sophie pour ses écarts du droit chemin. Que la fessée s'applique déculottée fait partie de la connaissance de presque tous les enfants, même ceux qui comme moi n'ont pas connu ce châtiment dans leur enfance. Phénomène déclenché par des menaces entendues par ci et par là. Sophie tombe donc à pic à un moment où se développe la pudeur et pimente l'idée d'une nudité imposée, bien que partielle, par le déculottage. Ajoutons à cela un acte punitif physique, suggère « innocemment » par le mot fouet, mais interprété par moi plutôt dans le sens d'une fessée à la main.

Voila tous les ingrédients réunis pour rendre plausible la genèse d'un authentique fantasme de fessée.

Mais en réalité les choses ne se sont pas passées aussi simplement chez moi. Car déjà mes émotions autour des malheurs de Sophie ou toute autre filles réelle, imaginée ou de provenance d'un univers littéraire ne datent pas vraiment de mon enfance, du moins pas aussi explicitement exprimées. Ma vraie prise de conscience s'est faite à l'adolescence quand j'étais déjà sur le chemin vers l'univers des princes charmants. Étant encore peu à l'aise sur ce terrain...

.j'aimais me réfugier dans les histoires de fessée, car elles contenaient quelque chose de rassurant pour moi.

Et la fessée intervenait comme châtiment pour ce que j’imageais se passer entre un prince charmant et sa princesse. Le tout sous un nom de code : Rentrer trop tard le soir à la maison. Bref mes rêveries ne se privaient pas d'amalgames, ni d'incohérences de toute sorte. D'où la raison pourquoi par exemple la poésie de la fausse écolière en jupette et soquettes passe comme une lettre à la poste quand je regarde un clip. Car bien évidement je ne cherche pas non plus la cohérence dans les fantasmes des autres. La seule chose qui me révolte, c'est un réel abus d'autrui...

2 commentaires:

  1. Bonjour Isabelle,


    Ah cette bonne Madame de Ségur !!! Et ces histoires à fouets ! Elle a du en inspiré des fessées rêvées ou réelles.
    Personnellement, ce serait plutôt son roman "Un bon petit diable" que j'ai lu à l'Ecole Primaire qui a titillé mes premiers fantasmes de fessée.
    Parfois le rire déclenché par le cynisme à la vue de la fessée reçue par autrui est en faite une sorte de paravent pour cacher sa propre angoisse de subir la même punition. Et le rire fait passer parfois bien des messages délicats mieux qu'un long discours. Du moins à mon avis. La fessée est-elle rassurante ? Bonne question.
    Mac-Miche.

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  2. Tout dépend du contexte, cher Monsieur Mac-Miche. La fessée est rassurante pour les personnes qui la pratiquent à l'âge adulte !

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