jeudi 19 mars 2015

673 La discipline domestique met dans l'embarras

Pourtant un tel faible ne se lit pas sur le visage

Il existe des soirées pour adeptes du BDSM. Il existe également des soirées pour adeptes de la fessée. Avec de la pub à l'appui. Par contre on n'entend pas parler de soirées de discipline domestique. Il a existé dans le temps (et peut-être cela existe encore) des groupes de discussion sur cette pratique, mais il fallait porter preuve de sa soumission à son conjoint devant un comité de dames. Il en va de soi que je ne m'y retrouve pas dans les mouvements qui vont dans la direction MOM (Men our masters) . Même si j'ai une profonde attirance pour les couples à l'ancienne avec la fidélité corps et âme en haut de la liste, la valeur du travail, les enfants, la vie familiale, sorties en commun etc. Par conséquence je me verrais mal personnellement, une fois en couple, d'effectuer des « rencontres pour le plaisir ». Je me verrais mal également décider de faire ma vie avec un partenaire qui m'est fantasmatiquement incompatible, soit en me laissant sur ma faim, soit en me demandant des choses qui ne me correspondent pas. J'ai pris donc le temps nécessaire avant de me mettre en couple.

J'ai lu sur un site allemand que les couples ayant un faible pour la discipline domestique sont de plus discrets. Amie, voisine, connaissance de club de sport, la commerçante au coin de la rue, un penchant pour la discipline domestique ne se lit ni sur le visage, ni personne ne s'en vante. Et pour cause. Les associations avec de l'un côté la violence conjugale, de l'autre avec le BDSM causent un certain malaise. Et même au niveau de la « perversité toute bête », nous sortons d'un registre de reproches classiques pour nous heurter à un moralisme qui essaye de nous convaincre d'une immaturité psychologique, voir d'une position de victime. Alors même devant pas mal de personnes avec l'esprit ouvert, il est difficile d'admettre que l'on ressent parfois un impérieux besoin de punition pour de vrai. Qui s'applique sous forme de pan-pan cucul.

Difficile de faire comprendre aux autres que l'on souhaite un tel traitement sans que cela soit conçu pour jouir sous la main de notre partenaire.

S'ajoute que toute cette pratique se nourrit au plus profond d'elle-même d'une génitalité qui a pris la primauté sur les pulsions partielles. Alors impossible de prétexter que l'émoustillement soit complètement étrangère à la DD. Et pourtant hors de question que le monsieur pendant son travail de disciplinaire passe la main dans l'entrejambe de la dame.

Action qui tue pour moi tout le charme d'une vraie punition.

Difficile aussi de parler - quand je reçois une bonne correction - que je traite parfois mon chéri de tous les noms en mettant en relief les ingrédients d'une bonne crise d’hystérie sous forme verbalisée. Quand je fais la furie comme aime dire mon homme. Difficile de parler de mon profond émois quand mon chéri m’annonce solennellement de me (re)mettre au pas. Difficile d'admettre que je passe un bon moment au coin, mes fesses rouges à l'air, pour me calmer. Difficile aussi d'admettre qu'il nous arrive de concevoir parfois une satisfaction de mon besoin de punition sur un mode ludique, dans un jeu de rôle.

Plus que l'on essaye de parler de cette pratique, plus que l'on risque de se perdre dans les contradictions.

Bref, ne manquent pas les éléments pour causer un embarras... qui n'est pas lié à ce qui se passe entre moi et mon homme, mais à la perception de notre pratique par d'autres personnes. Et si à la limite mon homme et moi, nous nous moquons un peu de se que pensent certaines personnes, il reste encore notre fille à laquelle nous souhaitons offrir une enfance sans histoires inutiles qui pourraient être rapportées par autrui.

Évidement pour aborder la DD, il suffirait de jouer un peu sur les mots. De mettre en avant le coup de fouet sur nos libidos réciproques. D'oublier de mentionner le décalage horaire entre mes punitions et nos retrouvailles plus tard au lit. De ne pas parler des effets de la discipline pendant ces heures. De mon énergie débordante pour faire mille et une choses et surtout de mon envie de bien les faire. Avec soin. Au mieux de mes capacité. Aspect si souvent oublié de la DD :

Une source inépuisable d’énergie positive, d'une joie de vivre bien consciente, une envie de créer, de faire des choses, d'être dans l'instant, de profiter de l'instant...

Je pense que pour les personnes ayant un besoin de punition/besoin de punir la satisfaction de cette pulsion sur une base régulière est aussi importante et bénéfique que des séances régulières de vanille. C'est dans le bon équilibre que se crée l'harmonie et bien-être du couple.


2 commentaires:

  1. Bonjour Isabelle,

    Nous sommes tous différents les uns des autres. Ce qui peut émouvoir les uns peut révolter ou laisser de glace les autres... Et la DD peut faire partie de ce registre. Evidemment, les clichés genre "tendance macho" revient souvent à l'esprit et ce comportement glisse parfois vers une certaine violence conjugale.
    Mais si tout se joue avec confiance en connaissant ses limites , il n'y a pas de raison que ça dérape.
    On pourrait voir dans la DD une forme de "récompense". Un mal nécessaire. Un peu comme une piqure de rappel. Aaaaïee ! Un besoin aussi nécessaire que se nourrir ou respirer chez certaines personnes qui n'imagineraient pas vivre une journée sans leur fessée salutaire. De toute façon, le principal est d'être en osmose avec son/sa partenaire. Alors...
    Les deux derniers paragraphes de votre Post me semblent bien résumer cette idée. Non ? Mac-Miche

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  2. Effectivement tout me semble une question de partenaire cher Monsieur Mac-Miche. Trouver une personne de confiance qui sait apaiser ce besoin de punition sans tomber dans l'abus. Et cela me paraît aussi vrai pour les personnes qui souhaitent vivre cela en couple ou dans une relation suivie avec une sorte de coach. Enfin, ce n'est pas non plus une affaire quotidienne. Rire !

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