vendredi 23 juin 2017

1012 Qui domine qui ?

Et si on arrêtait de chercher du côté de la surestimation humaine ?

C'est une question souvent traitée en rapport avec la fessée et plus encore dans les contextes du BDSM. Pas de réponse standard, mais selon maints auteurs la vraie personne dominante serait la dame soumise. Il existe même un qualificatif en anglais « topping from the bottom » qui tient compte du fait que ce soit la personne soumise qui détermine les règles du jeu. Pour ma part je ne me considère pas comme une adepte du BDSM. Pas besoin de sortir une argumentation laborieuse, je reste basique : Le vocabulaire comme soumission, abandon, maître, appartenance etc ne m'émoustille pas. Par contre j'aime bien le recours à certains accessoires comme la cravache, le bâillon, le collier, la laisse ou le bijoux rectal pour des mises en scène purement ludiques sans composante vraiment douloureuse. La cravache sert plutôt pour siffler dans l'air ou pour marquer une cadence. Et si je me vois dans cette constellation nullement soumise, je trouve flatteuse l'idée que ce soit moi qui est censée de tenir les rênes. L'expression est d'ailleurs faible pour décrire ce qui se passe en moi :

Je me sens toute-puissante en commandant par mon attitude l’excitation de mon chéri !

De la même manière quand je porte de la lingerie sexy ou quand je m’apprête à lui faire une petite sucette pour le détendre. Inutile de dire que ce sentiment de toute-puissance s'accompagne d'une folle ivresse qui prend tout mon corps en m'érotisant de la tête au pied. Et au moindre attouchement je plonge dans un univers de sensations plaisantes. Par conséquence mon homme aussi, se sent vite tout-puissant en commandant avec le « petit doigt » et avec la cravache mes petits cris et soupirs. Puis comme il est fier de son rôle de dresseur de (dangereux) fauve qu'il tient en laisse et qui subitement perd tout son mordant en ronronnant de plaisir. A vrai dire en réfléchissant à cette situation à tête reposée, il n'y a pas d’intérêt de déterminer qui domine qui. A moins que l'on soit titillé par la métaphysique du bien-fondé de servir comme pur objet de plaisir. Car souvent il y a culpabilisation, voire du mépris pour les personnes qu'y trouent leur compte. Seulement la personne se comportant en soumise n'a peut-être rien de soumis hors contexte de la sexualité. Idem pour le maître qui devient hors jeu un « brave gars » qui ne ferait mal à une mouche.

Qui domine qui ?

Personnellement il me paraît impossible de trouver une juste réponse à cette question.

Nous sommes sur un terrain de pure irrationalité humaine et il me semble une illusion de monter sur cette base une construction rationnelle.

Tout ce que je vois c'est un homme et une femme qui suivent leurs pulsions et qui par cet hasard de la nature sont susceptibles
d'apprécier telle ou telle autre constellation. Monsieur se prête au jeu parce que sa pulsion se montre impérieuse de s'engager dans une voie dite « dominante » et la dame se prête au jeu parce que sa pulsion trouve satisfaction sous forme dite « soumise ». Certes,on peut coller la philosophie ou la poésie amoureuse que l'on veut sur ce qui se passe. Peut-être tout simplement justement parce que...

...il est décevant pour notre estime de soi de reconnaître que l'on suit une pulsion qui nous dépasse et qui nous dicte des règles qu jeu...

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