Et
si on arrêtait de chercher du côté de la surestimation humaine ?
C'est une question souvent traitée en
rapport avec la fessée et plus encore dans les
contextes du BDSM. Pas de réponse standard, mais selon maints
auteurs la vraie personne dominante serait la dame soumise. Il existe
même un qualificatif en anglais « topping from the bottom »
qui tient compte du fait que ce soit la personne soumise qui
détermine les règles du jeu. Pour ma part je ne me considère pas
comme une adepte du BDSM. Pas besoin de sortir une argumentation
laborieuse, je reste basique : Le vocabulaire comme soumission,
abandon, maître, appartenance etc ne m'émoustille pas. Par contre
j'aime bien le recours à certains accessoires comme la cravache, le
bâillon, le collier, la laisse ou le bijoux rectal pour des mises en
scène purement ludiques sans composante vraiment douloureuse. La
cravache sert plutôt pour siffler dans l'air ou pour marquer une
cadence. Et si je me vois dans cette constellation nullement soumise,
je trouve flatteuse l'idée que ce soit moi qui est censée de tenir
les rênes. L'expression est d'ailleurs faible pour décrire ce qui
se passe en moi :
Je
me sens toute-puissante en commandant par mon attitude l’excitation
de mon chéri !
De la même manière quand je porte de
la lingerie sexy ou quand je m’apprête à lui faire une petite
sucette pour le détendre. Inutile de dire que ce sentiment de
toute-puissance s'accompagne d'une folle ivresse qui prend tout mon
corps en m'érotisant de la tête au pied. Et au moindre attouchement
je plonge dans un univers de sensations plaisantes. Par conséquence
mon homme aussi, se sent vite tout-puissant en commandant avec le
« petit doigt » et avec la cravache mes petits cris et
soupirs. Puis comme il est fier de son rôle de dresseur de
(dangereux) fauve qu'il tient en laisse et qui subitement perd tout
son mordant en ronronnant de plaisir. A vrai dire en réfléchissant
à cette situation à tête reposée, il n'y a pas d’intérêt de
déterminer qui domine qui. A moins que l'on soit titillé par la
métaphysique du bien-fondé de servir comme pur objet de plaisir.
Car souvent il y a culpabilisation, voire du mépris pour les
personnes qu'y trouent leur compte. Seulement la personne se
comportant en soumise n'a peut-être rien de soumis hors contexte de
la sexualité. Idem pour le maître qui devient hors jeu un « brave
gars » qui ne ferait mal à une mouche.
Qui
domine qui ?
Personnellement il me paraît
impossible de trouver une juste réponse à cette question.
Nous
sommes sur un terrain de pure irrationalité humaine et il me semble
une illusion de monter sur cette base une construction rationnelle.
Tout ce que je
vois c'est un homme et une femme qui suivent leurs pulsions et qui
par cet hasard de la nature sont susceptibles
d'apprécier telle
ou telle autre constellation. Monsieur se prête au jeu parce que sa
pulsion se montre impérieuse de s'engager dans une voie dite
« dominante » et la dame se prête au jeu parce que sa
pulsion trouve satisfaction sous forme dite « soumise ».
Certes,on peut coller la philosophie ou la poésie amoureuse que l'on
veut sur ce qui se passe. Peut-être tout simplement justement parce
que...
...il
est décevant pour notre estime de soi de reconnaître que l'on suit
une pulsion qui nous dépasse et qui nous dicte des règles qu jeu...
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