vendredi 9 juin 2017

1006 Secrets de couple

Se montrer impudique


Il n'y a pas que la fessée qui me procure de belles émotions. Je me retrouve également dans les délices de la cérébralité. Par exemple quand Monsieur m'envoie au coin pour certains écarts du droit chemin. Pour ce, il lève son bras et pointe avec son index dans l'endroit qui m'est désignée. Parfois accompagné d'un regard de plus sévère et d'une voix ferme, parfois avec un bel air moqueur :

J'en connais une qui va tout de suite aérer son derrière pour se calmer !

Il ne dit pas toujours sagement « derrière », mais plutôt cul nu, beaux cul, joli cul rond. Toujours des qualificatifs valorisants, tournant autour du « cul », mot fortement apprécié par mon homme. Le fait que son emploi me soit strictement interdit a généré des effets secondaires. J'associe ce mot a une virilité décomplexée qui ouvre une scène de séduction quelque peu « rustique ». Une main joviale qui s'égare sous ma jupe, voire un doigt qui inspecte mon entrejambe. Voila qui m'évoque aussitôt mon adolescence et...

...la frissonnante appréhension qu'un prince charmant me mette la main au c*l !

Alors en entendant ce mot je deviens aussitôt guillerette en pouffant de rire. Petite habitude qui fait la joie de notre entourage, notamment des hommes nostalgiques, amis de longue date de mon chéri. A croire qu'une petite dame qui réagit avec une pudeur rougissante à une allusion non équivoque fait le bonheur de pas mal de messieurs.

Bref, nous avons compris, avant de rejoindre mon coin, il convient comme forme de pénitence de me déculotter pour laisser libre vue sur mon fessier qui devient ainsi le symbole même de ma disgrâce.Exercice auquel je me plie avec... volupté. Contrairement à mon enfance et le processus de la sociabilisation, il s'agit de suivre une directive déculpabilisante pour m'adonner en toute impunité à un acte d'exhibition. Tandis que mon homme parle avec beaucoup de sérieux d'une mesure éducative qui vise une amélioration de mon comportement par la honte. Quelle hypocrisie qui donne un piment supplémentaire à notre petit ménage. L'émoustillement sexuel est autant sous-jacent chez mon homme que chez moi. D'où bon nombre de variantes de ma mise au coin.

Cela peut aller de la nudité intégrale aux positions qui ne laissent aucune place à la pudeur.

Par exemple avec mes jambes écartées en me penchant bien en avant quand mon « péché » a porté justement sur un usage de gros mots. Bien qu'il s'agisse de la même position qui sert à une prise de température rectale ou encore de prélude à un rapport qui enchante les vilaines filles comme moi, le fait de devoir me contenter d'une exhibition change la donnée. L'instant est propice à la réflexion. Sans oublier la douce exultation d'un regard indiscret qui me scrute dans le moindre de mes recoins.

Considérons la situation du côté de Monsieur. Impossible de nier la satisfaction narcissique que procure la présence d'une dame bien éduquée qui consent d'expier ses écarts de comportement en faisant humblement pénitence. Voila qui booste non seulement l'ego du mâle, mais aussi sa libido. Enfin, évitons toute sorte de moralisme envers de telles mises en scène. Je trouve qu'une féminité décomplexée n'a pas besoin de se cacher. Ou, pour adapter librement Katy Perry (que moi et ma fille adorons !) :

Ce n'est pas parce que vous êtes féministe que vous n'aimez pas le vice !

12 commentaires:

  1. Bonjour Isabelle,

    Votre dernière phrase mérite qu'on s'y arrête pour méditer un instant.
    On ne pourrait parler de thèse et anti-thèse.
    J'imagine que le féminisme réclame en premier lieu une meilleure considération des femmes dans la société et dans un monde surtout dirigé par les hommes.
    Le côté "vice" est indépendant de cela et fait référence au tempérament de la personne.
    Un peu comme l'on dit parfois d'une personne qu'elle est sévère mais juste. L'un n'empêche pas l'autre. C'est selon le contexte et la personne en face d'elle.
    C'est un exemple un peu tiré par les cheveux, j'en conviens mais je l'entend de cette manière.
    Le féminisme est un domaine où je n'ose m'y aventurer donc je reste neutre en quelque sorte.
    Mac-Miche.

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  2. Figurez-vous cher Monsieur Mac-Miche, moi non plus je ne m'aventure pas trop sur le terrain du féminisme... rire ! Le bon sens de Simone de Beauvoir qui laisse sa place au vice fut vite dépassé et rien que le fait qu'une dame de nos jours soit obligée de justifier (encore ou toujours) une sexualité quelque peu « originale » me paraît une aberration. Détourner la discussion vers les préférences en matière de plaisir charnel me semble un excellent moyen d'éviter des sujets vraiment importants concernant l'égalité des chances que ce soit au travail ou dans d'autres domaines...

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  3. Pour moi la phrase de Katy Perry veut dire qu'une femme peut être féministe et être excitée par des pratiques qui à tord ou raison sont associées à une image de la femme sinon dégradée disons pas très féministes telles la fessée, l'éjac faciale, toute les mise en scène de domination. Pour cela faut-il faire la distinction entre privé et public, les fantasmes sont souvent aux antipodes de notre image public et rien n'empêche une femme dominante socialement d'aimer être dominée dans le privé.

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  4. Pas mieux cher Monsieur Bertrand. J'en conviens parfaitement avec votre interprétation. Je pense que le "vieux fantasme" du siècle des lumières" de l'être humain comme une construction "purement rationnelle" a encore de belles années devant lui. Toutefois selon moi la ratio ne fait pas toujours le bonheur et c'est en laissant une juste place à notre irrationalité que nous accédons à une vie équilibrée.

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  5. Oui, être "raisonnable" plus que "rationnel" et accepter une part d'irrationnel. le siècle des lumières a meilleur presse en France qu'en Allemagne je crois non?Katy Perry a une belle sensualité, pourtant elle vient d'un milieu très rigoriste, comme quoi...

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  6. Disons que les lumières allemandes prennent distance avec des lumières françaises sur des sujets comme la passion, l’intériorité ou religiosité, bref en laissant une plus forte place à ce qui est justement irrationnel en nous.
    Quant à Katy Perry je trouve qu'elle est une excellente ambassadrice de la liberté sexuelle, voire de la liberté fantasmatique des femmes. Peut-être justement par envie ou besoin de dépassement de son enfance quelque peu rigoriste comme vous dites!

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  7. Vous soulevez à juste titre la question de la dénomination de la partie charnue... Pour notre part nous n'utilisons « cul » que dans un contexte érotique déjà avancé; cela a sinon quelque chose de déplacé voire vulgaire. Nous utilisons alors « derrière » (ma conjointe aime bien ce mot, qui existe aussi en anglais), « postérieur », « fesses ». Une petite nuance : « derrière » fait référence aussi bien aux fesses qu'à l'anus, alors que « fesses » non. Le « bas » c'est le « devant » et le « derrière ».

    Cela donne des phrases comme « allez, tends les fesses », « montre moi tes fesses », « va te laver le bas », ou encore « aérer le bas » si madame ne met pas de culotte. Ou encore, le thermomètre, le suppo, le plug ou la canule à la main, rigolarde : « allez, dans le derrière ! ». Il semblerait grossier de dire « dans le cul » dans ce contexte, alors que nous le disons une fois échaudés au sujet de la sodomie...

    Par ailleurs, il nous suffit souvent d'un geste et d'un « en position » pour savoir ce qui est attendu...

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  8. Je me retrouve bien dans votre réponse cher Monsieur Pecan. A la maison de manière générale nous évitons le mot "cul" déjà pour ne pas donner un mauvais exemple à notre fille. Sinon, oui, mon homme s'en sert uniquement quand une excitation sexuelle ou du moins un émoustillement en ce sens est en jeu. Nous partageons également votre façon d'employer le mot derrière. Bien évidement je suis invitée de tendre mon derrière au thermomètre ou autre gâterie prévu pour cet endroit. Nous ne parlons pas de cette manière par pruderie, mais simplement parce que la grossièreté ne nous convient pas, veut dire ne nous excite pas..

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  9. Mentionnons aussi les façons de parler pas trop élégantes de ma maman: "ça ne va pas te boucher le derrière" quand un enfant se plaignait d'avoir avalé un noyau de cerise, et "je vais te déboucher le derrière" avant de m'administrer un suppositoire de glycérine (enfant, j'étais hélas sujet à des constipations pénibles).

    Ma conjointe quant à elle parle de "bouger ses fesses" pour le partenaire au dessus durant le coït, d'où par exemple la main sur mon postérieur qui me guide vers le lit tandis qu'elle dit "toi tu vas bien bouger les fesses".

    Nous vous rejoignons sur la nécessité de contrôler ses grossièretés devant les enfants. Plus jeune j'étais assez grossier, quant à ma conjointe, en temps normal elle ne l'étais pas mais les mécontentements routiers notamment la mettaient en rage et elle le devenait. Notre arrangement était donc que la grossièreté inappropriée (par exemple, "cul" et "fuck" sont appropriés au lit) valait punition, c'est-à-dire fessée ou autre. Par exemple, lorsque j'ai employé le mot "enc*lé" à l'égard d'un tiers, ma femme a enfilé son phallus et m'a rappelé le vrai sens de ce mot; et un "tu me fais chier" m'a valu une purge à l'eau chaude destinée là aussi à me rappeler ce que cela veut littéralement dire.

    En ce qui concerne madame, nous reconnaissons tous deux l'utilité de la position penchée en avant jambes écartées appuyée sur un meuble, ou encore à genoux, derrière en l'air et jambes écartées. Pour rajouter un peu de troublant, surtout par temps chaud, allumer un ventilateur: le courant d'air sur les orifices est propice à la réflexion. On peut également utiliser le plug.

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  10. Je suis de plus en plus convaincue que bon nombre de fantasmes prennent leur origine dans les dires et dans le vocabulaire de la mère ou dans un sens plus large des éducateurs. L'enfant ayant une compréhension littéraire des mots, puis aidé par sa fantaisie élabore ainsi des représentations à mettre sur les pulsions et sensations qui le habitent. Le mots accomplit une fonction magique, car il sait évoquer la sensation. Et là où il est interdit de satisfaire la pulsion, pensons à la masturbation prégénitale par exemple, la fantaisie devient satisfaction substitutive par sa discrétion. Se pose pour moi la question, si le monde fantasmatique subit des modifications signifiantes là où la masturbation prégénitale est rendue impossible par les éducateurs. Quoiqu'il en soit, notons que la grossièreté peut réveiller une sexualité endormie et la rendre plus intense...

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