Assister
ou la recevoir, l'émotion est au rendez-vous !
Contexte fantasmatiquement ô combien stimulant pour bien de
personnes. Le plaisir de ceux et celles qui observent, mais aussi,
malgré ce que l'on dit, malgré le prétexte de la honte, le plaisir
de la personne qui se voit infliger une cuisante correction.
Toutefois ne confondons pas les émotions d'un fantasme ou d'une mise
en scène sur le modèle d'un fantasme avec la réalité qui elle se
présente nettement moins enchantant.
J'ai appris par des messieurs (et dames
aussi) d'un certain âge que la fin de la fessée chez eux n'a pas
constitué un événement tout naturel, mais était plutôt le fruit
de sacres efforts pour gagner leur indépendance. Les plus chanceux
parmi eux avaient des parents dotés d'un « certain bon sens »,
comprenant rapidement par eux-mêmes la nécessite de faire confiance
à leurs enfants/ados et de leur lâcher enfin... la grappe. D'autres
parents, plutôt œdipiens dans le sens d’avoir du mal avec le
principe du changement des générations que les enfants un jour ne
sont plus des enfants, s'obstinaient à vouloir les maintenir dans un
état de dépendance. On mesure aujourd'hui difficilement à quel
point il était compliqué dans le temps pour certaines personnes de
gagner leur indépendance et par conséquence leur mérite de s'avoir
défait de l'emprise de leurs parents. Sur un niveau analogue, mais
tout aussi symbolique, ma maman m'a raconté son combat pour avoir
droit au port des bas.
Il n'est pas dans mon propos de donner
un avis détaillé sur un passé que je n'ai pas connu, mais de
pointer sur l'étrange contradiction de certains fantasmes de fessée
avec une réalité concrète. A croire que le fantasme embellit la
réalité et la change même.
J'ai
beaucoup d'affection pour la poésie de la bonne déculotté devant
la personne offensée par exemple.
Ce qui me stimule particulièrement
c'est le fait que je sois adulte, donc en rien censée de me plier à
un tel rituel. On peut bien évidement essayer de voir dans ce faible
un désir de régression.
Mais
cette explication n'est-elle pas un peu simpliste ?
Tient-elle correctement compte de mes
associations ? Par exemple du fait que j'aime particulièrement
l'idée que le témoin de ma fessée soit une dame. Car en cas de
monsieur comme témoin, mes émotions seraient occultées par un
enjeu purement... sexuel. Qui a certes ses charmes, mais s’avère
peu adapté pour satisfaire mon fantasme de base. A vrai dire je
préfère un enjeu indirectement sexuel. Voyons cela d'un peu plus
près
La satisfaction, le triomphe …
jouissif pour le spectateur, en me projetant à la place du
spectateur, se construit pour moi tout basiquement autour de mon
plaisir de voir une personne qui « m'irrite » s'en
prendre une bonne.
Pour comprendre la satisfaction de
recevoir une fessée devant la même dame qui « m'irrite »,
considérons la fessée comme un acte d'amour. Et voilà nous devant
un joli fantasme d'exclusivité qui exprime un triomphe (quelque peu
douteux certes) sur la rivale :
Moi
seul j'ai droit à la fessée de sa main...
Certes il s'agit de satisfaction de
tendances agressives, hostiles qui caractérisent la sexualité
pré-génitale qui est perturbante quand on est enfant par
l'apparition de sensation et émotions excitantes et leur
impossibilité de les satisfaire. Mais étant adulte, heureusement la
génitalité donne le petit souffle en plus qui permet par la suite
une concluions... orgasmique !
Bonjour
RépondreSupprimerCe qui est intéressant dans la fessée publique, c'est la posture du témoin, du spectateur, du voyeur... appelons-le comme on veut. De quel côté penche-t-il? Ce qui est certain, c'est qu'il n'est pas neutre. Au moins inconsciemment, il prend parti, il se met à la place d'un des deux protagonistes.
Selon la posture qu'il adopte, le ressenti ne sera pas le même pour les deux autres.
Recevoir une fessée devant quelqu'un qui en reçoit aussi ou qui est susceptible d'en recevoir aussi, ce n'est pas la même chose que devant un autre fesseur ou un fesseur potentiel.
Pour le fesseur aussi, ça change la donne : cette fessée est-elle aussi destinée au témoin pour qu'il sache ce qui pourrait lui arriver? Ou bien une leçon donnée à un autre fesseur sur la manière de fesser?
Beaucoup de questions, donc, qui pimentent ce petit jeu...
Merci Professeur Max pour cette judicieuse analyse du rôle du témoin de la fessée. Il en va de soi que sans lui, notre fessée ne sera pas publique et ne présentera pas certains effets croustillants justement que la présence d'autrui apporte. Je me souviens, à un moment de m'avoir posé la question du spectateur de mes rêves. J'avais même commencé un petit récit à ce sujet. Faudrait que je cherche un peu dans mes brouillons...
RépondreSupprimerBonjour Isabelle,
RépondreSupprimerJe n’ai jamais été corrigée devant un tiers, du moins depuis mon adolescence. A en croire les souvenirs de ma maman, cela m’est arrivée au moins une fois, lorsque j’avais 5 ans, et en compagnie d’un petit voisin de mon âge, avec déculottées à l’appui pour l’un comme pour l’autre, cela pour avoir par un jeu stupide quasiment détruite la serre du jardin potager d’un autre voisin : croyez moi, cela m’a mis du plomb dans la tête et appris à respecter le bien d’autrui ! J’ai aussi le souvenir de ma sœur à 9 ans et recevant sa dernière correction pour avoir plus qu’insulté mon oncle venu pour quelques jours en vacances.
Je vous ai déjà raconté tout le cérémonial institué par mon mari, lorsqu’il estime qu’ayant fauté, il pense souhaitable une remontrance avec éventuellement un châtiment. Il me paraît invraisemblable qu’il invite alors qui que ce soit dans l’intimité de notre chambre, même et y compris un tiers qui aurait été offensé par ma faute. Cela dit, il lui arrive, en présence de tiers qui sont néanmoins des intimes tels mes beaux-parents, ou ma mère, ou notre ami médecin et son épouse, ou encore nos amis parisiens qui ont ce club, de me donner une claque sur les fesses lorsque je dis ou fais une petite bêtise, mais s’agit il là plus qu’une marque de familiarité ?
Si je commets une faute qui dépasse les limites communément admises, mon mari a pour habitude, dès qu’il en a connaissance, de me fixer rendez-vous (pour le soir même, ou si nous sommes en voyage, pour lorsque nous serons de retour chez nous) afin, selon ses mots, avoir une séance d’explication et en tirer la leçon. Il est parfois arrivé qu’il me dise cela, alors même que des intimes étaient par hasard présents : je me suis toujours demandée ce que ceux-ci pouvaient alors supposer sur la teneur et les modalités de ce qui m’attendait ….
Mais votre billet est aussi une invite à imaginer, à se demander, qui et pourquoi pourraient être le ou les tiers qui seraient les témoins (passifs !) de mon éventuel châtiment plus ou moins rigoureux ! J’ai pas mal réfléchi, et je suis arrivée à la conclusion que d’une façon générale, je ne pourrais supporter une quelconque autre présence, et plus encore avec une connotation sexuelle quelle qu’elle soit ! La seule exception que je serais peut être capable d’accepter serait celle de mes beaux-parents, surtout celle de mon beau-père dont j’ai toujours admiré la rigueur, la franchise, la droiture, et ce avec une très grande liberté de ton, et qui m’a toujours paru avoir été celui qui a inspiré les qualités qui me plaisent le plus chez mon mari.
Merci pour vos confidences, chère Christine. Je me retrouve dans vos habitudes de la petite claque sur les fesses devant des personnes vraiment proches. Je n'y vois rien de mal d'ailleurs et je ne me nullement offensée dans mon statut de femme moderne. Pour ma part je dirais que c'est une forme d'affection non verbale qui fait surtout rire notre entourage.
RépondreSupprimerPar contre je pense si votre mari se montre verbalement explicite devant vos très proches, bien que sans rentrer dans le détail, il y a grande chance que pour le moins que l'on puisse dire que cela stimulera leur imagination sur ce qui se passera plus tard entre vous en tête à tête. Je trouve ce genre de situation particulièrement délicieuse, révélant une grande complicité dans le couple.
J'aime beaucoup aime votre réflexion sur un éventuel témoin. A vrai dire je comprends votre choix. J'aimerais pas non plus dans une telle situation une connotation sexuelle. Mon choix personnel tomberait avec grande certitude sur une personne qui incarne à mes yeux une certaine rigueur et bon nombre de qualités humaines. Je me sentirais compris dans mon besoin de punition et confortée dans le fait de me trouver à l'aise dans un cadre de discipline stricte.
Chère Isabelle,
SupprimerJe vous remercie très sincèrement de dire que vous appréciez mes confidences. Je sens surtout de votre part une grande facilité à non seulement comprendre ce que j’exprime, mais plus encore à deviner ce que je n’ai pas pu ou osé mettre en mots : serait-ce, car je me souviens que vous l’aviez évoquée, d’avoir fait une analyse psycho qui vous aurait donné le don d’analyser les autres ? Quoi qu’il en soit, cela me fait du bien d’exprimer ce que je suis et ce que je pense, cela m’aide à mieux me comprendre …
Jamais, en évoquant la « séance d’explication » qui m’attend une fois regagnés notre chambre, mon mari n’a précisé peu ou prou les modalités de celle-ci. Mais le fait tant de son autorité évidente que de la sensualité je crois apparente de notre couple, couplées pour nos amis de savoir aussi combien je dois être a-pudique, m’ont souvent amenée à supposer que pour ces témoins, leur imagination pouvait galoper ! Ne le croyez vous pas ? Avez vous une expérience ou des témoignages en ce sens ?
Je vous remercie aussi, Isabelle, d’avoir compris mon choix s’il m’advenait (en pensée seulement ?) de devoir accepter un témoin .….
Dans le bien que cela me fait d’écrire ces confidences, je sais qu‘elles sont publiques, même et surtout si je me protège, je nous protège, par un anonymat absolu et définitif. Mais je pense aux lecteurs, sans doute si divers : peuvent ils me comprendre ? Réaliser que je ne suis pas une femme « battue », brimée, mais au contraire une femme heureuse qui a trouvé l’amour sentimental comme sensuel, son guide, son protecteur et la joie de vivre ?
Je pense également que l'imagination d'un entourage peut se mettre facilement à galoper quand il y a des pistes... croustillantes, chère Christine. Ceci dit, j'ai appris dans mon analyse que l'imagination et/ou les associations liés à un sujet sont strictement personnels. Très souvent surprenantes d'ailleurs. Pour savoir vraiment ce que l'autre imagine, le seul moyen est et reste la communication directe. Seulement bien de choses ne se disent pas. On les censure volontairement. Les raisons de la censure font objet de l'analyse, le contenu rentre dans le registre du non-dit. En gros le non-dit concerne ce que l'on croit savoir sur l'autre, ce que l'on imagine que l'autre sait sur nous etc.
SupprimerVoila qui peut très vite amener à un jeu fort excitant pour pimenter son quotidien. Par exemple j'aime les tenues strictes. Ajoutons mes cheveux très courts, puis une façon parfois très sèche pour trancher. Ajoutons à ceci mon homme qui est une personne réfléchie, très posée et qui aime la discrétion. Il semble donc aller des soi pour certaines personnes de m'imaginer dans l'intimité en une sorte de dominatrice. Or, il n'osent pas aborder directement le sujet et moi je reste évasive car leur curiosité m'amuse. Et quand quelqu'un ose me poser une question trop indiscrète, je sors mon attitude de répondre sèchement.
Je ne saurais dire ce que pensent mes /nos lecteurs, mais je peut vous donner mes impressions en vous lisant. Vos écrits sont d'excellente qualité et bien construits. Il en ressort à mon avis une forte ritualisation de votre vie de couple concernant la discipline conjugale.
Selon l'analyste Boris Cyrulnik un rituel est « un « entre-deux » sensoriel, grâce auquel les corps peuvent s’harmoniser, les émotions se communiquer et les idées s’échanger ». C'est seulement « quand le rituel ne peut s’installer que la violence fait irruption ». Ce qui n'est pas votre cas. Mais si je peux me permettre, en m'imaginant en étant lectrice extérieure ou en amie de longue date vous connaissant avant votre mariage, je serais intriguée par votre changement concernant la pudeur.
C'est un élément clef de vos écrits qui m'inspire maintes réflexions...