mercredi 16 août 2017

1035 Journal d'une soubrette

Elle est au courant de tout la petite dame !

Non seulement elle connaît le planning de la journée de Monsieur, ses habitudes à l’extérieur, ses habitudes à la maison et ses plats favoris. Ses fréquentations professionnelles, ses amis, son charmante épouse, actuellement en voyage. Elle sait beaucoup plus que cela. Comme les grands et petits détails croustillants qui font frémir cet homme. Elle est là pour cultiver un jardin secret en toute discrétion en maîtrisant le comment. Savoir acquis petit à petit lors de délicates missions dont Monsieur raffole. Non pas de plan à trois, l'ambiance reste plutôt sobre.

Mademoiselle, je me sens très tendu aujourd'hui. Vous me porteriez pour mon quatre heure un café et le martinet !

Monsieur est toujours tendu quand il fait appel à sa soubrette. Notamment en automne quand la grisaille s'incruste et le monde se prépare au froid. Il en va de soi que le service s'effectue en tenue appropriée. Courte robe noire avec tablier blanc en dentelle. Sans oublier une coiffe dans les cheveux. Le tout cachant un inspirant univers de lingerie dont des bas coutures impeccablement tirés annoncent la couleur. Notre soubrette ne manque pas d'équilibre pour marcher sur de très hauts talons.

Monsieur n'aimerait pas une soubrette docile, voire soumise. Plutôt sure d'elle n'ayant pas la langue dans sa poche. Notre soubrette occupe son emploi à des rares occasions. Quand ses désirs coïncident avec ceux de Monsieur. Elle non plus n'aime pas la grisaille d'automne. Et elle aussi, comme Monsieur se sens tendue. Son inhabituelle tenue, une épilation intégrale à la cire pour l'occasion, puis l'allusion au martinet ont fait leur effet. Alors en préparant le café, elle ne détache pas son regard de cet objet de punition d'un autre âge, négligemment posé sur la table de la cuisine. C'est un martinet simple comme il en existaient des milliers à une certaine époque avec un manche jaune et des lanières d'un cuir assez solide, mais qui se dégradent vite quand l'usage est trop fréquent. Celui-ci est tout neuf. Les lanières n'ont pas encore filochées, ni sont-elles imbibées par la sueur d'un fessier qui subit régulièrement de sévères corrections. Notre soubrette se sent à l'aise dans sa tenue ou plus exactement dans son rôle. Cachée derrière son uniforme elle se trouve loin de son quotidien. Prête à se laisser aller dans un monde parallèle.

La fessée a croise tôt sa route. Non pas comme une pratique éducative de son enfance, mais comme un pays imaginaire dans lequel les vilaines filles payent les écarts de leur comportement sur la peau de leurs fesses. Elle avait habitude d'évoquer ses « belles histoires » sous sa couette en coinçant une peluche entre ses jambes. Et personne n'a compris quand devenue jeune adulte elle n'a pas voulu se séparer de son doudou fétiche.

Puis un jour après avoir croisé la route de Monsieur, ce doudou bien méritant est tombé lentement dans l'oubli. Car Monsieur avait présenté à notre soubrette un ami en commun, un martinet comme celui sur la table qui semble lui parler. Ne manque qu'à préparer la dînette pour aller au bureau de Monsieur. L'horloge à pendule ne va pas tarder à sonner les quatre coups. La ponctualité est primordiale dans le vie d'une soubrette. Cela fait quelques jours qu'elle se prépare à sa fessée. Monsieur est un puriste qui ne se permet pas le moindre geste de travers. Aucun attouchement indécent. Elle sortira de son bureau avec les fesses en feu et un entrejambe luisant d'émoustillement, encore insatisfait. Mais le monde à ce moment ne sera plus le même. Elle a besoin de se sentir punie. Littéralement ! Sentir une intense douleur dans ses fesses. Sentir la brûlure comme condition d'un plaisir à venir, comme condition de jouissance. État initié par la fessée et qui va perdurer de longues semaines. Son mari va s'étonner de son ardeur retrouvée, se réjouir de son entrejambe tout lisse et savourer les câlins les plus osés.


Et pendant qu'elle pousse sa dînette pour se jeter dans la gueule du loup à quatre heures pile, elle se pose la question comment Monsieur vivra de son côté le retour à la réalité. Quand il rangera le martinet, une fois sa soubrette partie...

4 commentaires:

  1. Bonjour Isabelle,

    Voilà un récit, comme un journal intime...Qui n'a jamais tenu un journal intime ?
    J'imagine bien la scène en mini-BD. Rires.
    Avec une ambiance un peu "scottish" avec un Monsieur très stylé travaillant sur ses manuscrits en costume de "gentilhomme des Highlands".
    "God Gracious ! Nearly four o'clock ! (Bip)
    Miss Sophie, bring me my coffee-time, please! And quick.
    - Yes, of course, Sir (McTarmack). All is ready. I come.
    La jeune femme entre dans le bureau de Mr MacTarmack, un peu tendue , tout en poussant une petite desserte garnie de douceurs et la bouilloire brulante de café.
    - But... but vous... avez forgot... mon milk !!!
    - oh, désolé, Monsieur... et
    - And this coffee is too... too hot. Hooo, these Frenchmaids.
    - Je m'en excuse mais la bouilloire est cassée et...
    - Miss, you deserve a good ol'fashion spanking
    - Mais Monsieur...
    - But where is the... mârtinet. Where is it ? ...
    (Imaginons la suite. Vous connaissez mon goût pour le théâtre. Rires.)
    Ca me rappelle votre récit "le martinet au petit déjeuner " que vous aviez publié sur votre ancien site de "DD".
    Mais dites-moi le doudou va t-il lui aussi être fessé... par sa jeune maitresse ?
    Cette impro en apparté m'a permis de revoir mes bases en Anglais. Merci Isabelle.)
    Mac-Miche.

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  2. Il est toujours intéressant de voir ce que mes textes vous inspirent cher Monsieur Mac-Miche. Il est rare que je me pose la question où situer géographiquement mes textes. Ce qui m'importe sont les personnages et ce qui se passe dans leur tête. Après bien évidement chacun est libre d'y ajouter ce qui lui fait le plus de plaisir. C'est cela qui est propre à la lecture...

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  3. Bonjour Isabelle,

    En effet, c'est le scénario et les dialogues qui comptent le plus et le décor est secondaire. Le Lord des Highlands est là pour faire authentique, connaissant votre goût pour les tenues et uniformes.
    On surnomme parfois les femmes de chambre "les petites souris" quant elles sont attachées à un service collectif comme les hôtels, pensions... ou à un service privé chez un particulier, plutôt assez aisé. Comme le sympathique petit rongeur de nos maisons, elles sont discrètes, secrètes et dévouées... et curieuses ! Rires.
    Mac-Miche

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  4. ...les uniformes pour les dames, cher Monsieur Mac-Miche ! Rire. C'est moi qui veut être le centre d'action.

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