mercredi 9 novembre 2016

959 La discipline domestique est plus qu'un jeu

Je pense que les personnes ayant un besoin de punition le souhaitent pris au sérieux !

D'où une volonté de garder dans les textes sur ce sujet une apparence de morale « sérieuse », objective pour se démarquer du contexte d'un jeu sexuel. Comme si l'on essayait d'échapper au côté ridicule qui accompagne notre étrange passion. Quelle idée aussi pour un adulte de rêver de baisser sa culotte devant son conjoint pour se faire rappeler à l'ordre de manière bien traditionnelle pour les petits manquements au quotidien. Renoncer de son propre gré pendant un instant aux acquis d'une femme moderne pour se faire fesser avec belle sonorité pour une raison, nom de code « la faute » ou « le mauvais comportement » qui ressemble parfois à un pur prétexte. A vrai dire difficile d'être fière de soi dans un tel contexte.

Évidement considérer la situation comme un jeu donne tout de suite une apparence plus honorable.

Ou mieux encore, de s'imaginer soumise entre les mains d'un homme exigent. Voire le plaisir de se sentir forcée. Variantes d'un même fantasme, mais parfois celles qui aiment les dernières constellations se défendent avec sérieux de toute allusion à une vraie punition. Il me semble inutile d'argumenter rationnellement que l'une vision de la pratique soit plus honorable que l'autre, sachant qu'il s'agit de préférences irrationnelles venant de notre libido. Par conséquence la forme exacte de notre fantasme n'est pas un libre choix. Mais je retiens une tendance (y compris chez moi!) de défendre sa croûte pour ne pas être mise dans le même panier avec les autres.

Notons qu'un besoin de punition, reproduisant la « poussée » de la sexualité prégénitale, semble fonctionner comme un accumulateur. Au fil du temps il se charge de plus en plus en devant impérieux et en demandant un apaisement par la douleur.

Pour ceux et celles qui le ressentent, impossible de l'associer à un jeu.

C'est « l'épreuve du feu » qui ouvre la voie vers un apaisement. Souvent vers une sensualité... de plus banale, de plus classique. Cette dernière peut s’avérer fort satisfaisante d'ailleurs, car dépourvue de la composante « qui pousse et qui empresse », déjà satisfaite par la punition.

On peut se contenter de ce constat pour vivre sa DD en toute sérénité quand on arrive à se convaincre de la crédibilité de ce que l'on vit.

Je veux dire par là que la punition est perçue subjectivement comme réelle.

J'ai l'impression que c'est ici parfois que le bat blesse. Car chez certaines personnes la recherche de crédibilité de la punition peut prendre les allures d'une escale. Toujours plus fort, toujours plus raffinée etc. Ce qui peut signaler danger pour le couple. Il serait étrange de parler dans de telles conditions d'un jeu.

Il y a d'un autre côté des fantasmes très proches de la réalité... enfantine, dans lesquels on se fait gronder, mettre au coin ou fesser pour ses mauvais comportement. Le châtiment reste bienveillant malgré une certaine fermeté. Sommes-nous alors dans un cadre de jeu ?

Et s'il y a jeu que satisfait-il ?

Peut-être une fiction, cachée au fond de notre inconscient, complexe par sa structure et difficilement déchiffrable sans recours à un spécialiste. Alors à défaut de connaître son contenu exact, nous essayons ludiquement de s'approcher de son contenu et d'où l'impression d'un jeu...

8 commentaires:

  1. Bonsoir Isabelle,

    Vous connaissez certainement cette expression, issue du Moyen-Age (?): "Jeux de mains, jeux de vilains". Vilain est à prendre au sens de "vil" ou habitant des bas-quartiers, donc à consonance plutôt péjorative. D'ailleurs, les sujets de Sa Majesté l'utilisent également. Mon commentaire s'est mis en place par une simple association d'idées : fessées, main, jeu, danger... Le jeu est un moyen bien inoffensif d'appréhender les idées du quotidien qui inquiètent parfois.
    Les enfants y ont souvent recours pour atténuer leurs peurs.
    Et parfois certains adultes. Remède inter-générationnel ?
    Mac-Miche.

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    1. Je pense que la sexualité est rarement un sujet de peur pour un adulte. Je jeu réalise à mon sens ce qu'interdit la convention sociale. Enfin, je trouve votre association fort intéressante!

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  2. Bonjour,
    Il est difficile de comprendre ce qui est de l'ordre du jeu, pour l'un ou l'autre partenaire et certainement encore plus difficile de comprendre la mécanique du couple. Je ne peux parler que le nôtre, et encore faudrait il que madame confirme.
    Cela dit, dans notre couple la discipline domestique est la règle, monsieur punissant madame par une bonne fessée. c'est du réel, et au moins en apparence, madame accepte le châtiment, et tout semble terminé. En fait, le coté jeu et bien sur sexuel après n'est jamais explicité en tant que tel, c'est cela qui est agréable : Se retrouver après sans que la punition soit mentionnée.
    Il est également vrai, que dans notre cas, il arrive que madame reçoive une fessée ou que le martinet soit décroché, pour réparer une "bêtise", sans que rien d'autre ne se passe après.
    Milu

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  3. Merci Milu pour ce joli commentaire. Il me semble égalent que la discipline domestique vit de ses non-dits et que la punition n'est pas sujet de débat dans la chambre. Voila qui ajoute un petit piquant en plus!

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  4. Chère Isabelle,

    Commençant à lire vos billets, dès le quatrième, je suis tentée de « mettre mon grain de sel » ! Et d’ailleurs, celui de ce mercredi le rappelle aussi d’une certaine façon. Bien sûr, mon commentaire a trait à ma petite personne, et je me garderai bien de généraliser.

    Pour moi, la discipline domestique n’est pas un jeu, elle est partie intégrante du contrat moral que j’ai avec mon mari et qui constitue la base et la force de notre couple. Par contre, je peux affirmer que je ne ressens pas le besoin de punition ! Quand, à la suite d’une faute, celle-ci survient, c’est la concrétisation d’un échec, le mauvais moment à passer pour sanctionner celui-ci et trouver la rédemption dont nous avons besoin lui comme moi.

    J’avais déjà, jeune fille, parfaitement conscience du besoin que j’aurai, et que j’ai toujours plus que jamais, de m’appuyer sur homme qui serait mon guide, mon tuteur dans la vie. J’ai eu la chance de le trouver et qu’il veuille de moi. Il aime à dire qu’il est mon « Seigneur et Maître » et il me plait de le redire après lui, car il est bien le Seigneur, le Chef de notre couple, ainsi que le Maitre, car qu’est-ce qu’un maitre si ce n’est celui qui vous montre le chemin à suivre, qui vous enseigne et vous corrige chaque fois qu’il est nécessaire. Certes, dans mes rêves de jeune fille, je n’avais pas imaginé que cela m’amènerait à connaître le cinglement du martinet, mais cela vaut tellement mieux que des « soupes à la grimace » sans fin, des cris et des engueulades permanentes, et plus encore que des coups qui blessent et font si mal, pour finir par détruire le couple comme je le vois trop souvent.

    Il est plus qu’exceptionnel qu’après une séance « sermon+correction+méditation », il y ait eu un rapport que j’appellerais « classique », peut être 3 ou 4 fois depuis que je suis à lui ! Il est arrivé un peu plus, hélas !, qu’il n’y ait « rien », signe que le pardon avait mis plus de temps à survenir… Mais le plus souvent, je n’oserai quand même pas dire que c’est la règle, il y a un vrai et long rapport buccal, un rapport qui, sans me faire aboutir à une « petite mort » ( !), me donne beaucoup de plaisir et peut être encore plus de fierté de le recevoir ainsi.

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  5. Mettez votre grain de sel chère Christine, je lis toujours avec attention les avis différents du mien concernant notre sujet. J'aime beaucoup votre terme « contrat moral » qui convient parfaitement pour donner une place à la discipline domestique et de la distinguer d'un jeu. Puis il me semble tout à fait plausible qu'il existe des personnes qui vivent une DD sans éprouver un besoin de punition. Voila justement pourquoi votre point de vue m’intéresse. Bien que nos actes de punition se ressemblent quelque peu, nous y attribuons toutes les deux un contexte différent.

    La thématique du jeu me préoccupe depuis quelque temps. Pour ma part je sais où il y a punition réelle et où il y a jeu à la maison. Ce sont deux modes bien distinctes chez nous, tandis que chez vous nous trouvons que la punition dans son sens propre. Je pense que cette différence vient du fait que chez nous la morale qui fonde le contrat moral est sexualisée. Cette sexualisation peut prendre selon le couple des proportions plus ou moins importants. Et peut-être si la sexualisation de la morale devient trop importante, la discipline et la punition perdent leurs sens et deviennent un pur jeu à but sexuel. Enfin, ce sont des pure spéculations de ma part.

    Seulement et ce qui m'intrigue particulièrement chez vous, ce qu'après certains de vos rituels de punition ressort une composante clairement sexuelle. Je veux dire par là que la discipline domestique semble tout de même stimulante pour la libido, même si elle ne se confond pas avec un jeu.

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  6. Bonjour,
    Si je peux apporter un petit complément, voici quelques commentaires:
    Je ne sais pas si notre couple peut être considéré comme pratiquant DD, nous en certainement très proche. Après une fessée, le suivi sexuel n'est pas systématique, loin de là, mais le rapprochement l'est pratiquement toujours, par un câlin et le pardon.
    Assez fréquemment, madame me fait une fellation après, disons que c'est une sorte de "récompense" et parfois nous nous retrouvons au lit, mais cela uniquement après que la punition soit terminée. Comme cela, la barrière entre le jeu et punition est (assez) nette.
    Celant étant, bien sur que le coté sexuel existe, le simple fait que madame baisse sa culotte, le climat, le rapprochement physique si elle est sur mes genoux font que cela est propice à une suite plus érotique, la dernière punition sérieuse a été suivie d'un ébat, car la tension était importante: Madame a été punie pour un mensonge, et je l'ai mise au coin près de moi, après une grosse fessée, pendant une partie du repas, ses fesses rougies, ses quelques pleurs et sa demande de pardon nous ont menés directement à se retrouver au lit.
    Milu

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  7. Merci Monsieur Milu pour ces précisions. J'ai découvert la dénomination discipline domestique il y a une dizaine d'années sur un site qui n'existe plus et qui présentait ce mode de vie. Je me suis retrouvée dans les pratiques décrites couple et j'ai adopté le terme. Bien évidement je garde un certain recul. Nul couple ressemble à un autre et le plaisir de trouver justement un mode de fonctionnement qui correspond aux deux
    partenaires fait partie des grandes aventures de la vie pour moi. Visiblement vous avez trouvé une harmonie avec votre dame qui vous permet de passer d'un registre de punition à autre chose sans qu'il y ait mélange.

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