lundi 29 février 2016

841 La fessée de la voisine bis (Lundi cinéma)

Un joli fantasme charnière !

J'aime quand on me raconte des rêveries érotiques. En voici une de mon homme qui date de son adolescence. A cette époque dans l’immeuble où il habitait avec ses parents, vivait une fille de son âge avec un air fort imbue de sa petite personne. Évidement il fut attirée par les charmes de la demoiselle, mais hélas elle resta distante. Alors sous la couette, il l'imagina s'en prendre de bonnes fessées de la part de sa mère, une dame aux allures fort austères. En l'écoutant j'ai failli éclater de rire tellement son histoire ressemblait à une sorte de conte de fée. Il n'aurait que manqué l'élan héroïque de mon chéri pour libérer une jolie princesses de griffes d'une terrible marâtre. Car en fait - tant qu'on y est - cette dernière avait strictement interdit à la jeune princesse de parler au princes. C'était donc bien un fantasme charnière entre l'enfance et adolescence.

Situons un peu plus le contexte. La rêverie de mon homme date d'une époque où la fessée avait encore cours dans bien de familles. Elle avait déjà perdu son innocence pour un ado qui savait très bien comprendre que ce châtiment comportait une autre dimension que purement disciplinaire.

La fessée car appliquée « cul nu » ne manque pas d'émoustiller la curiosité sexuelle et le sens voyeuriste.

Puis la nudité n'était pas encore omniprésente comme de nos jours. Dénuder un fessier était un événement exceptionnel. Puis quand un adulte faisait une allusion à la fessée ou la promettait ouvertement, il ne s'agissait rarement d'une plaisanterie. A ce propos mon homme, quelques années avant, avait été témoin d'une menacé de fessée envers la jolie demoiselle par sa mère. Ce qui n'a pas manqué de marquer son imaginaire. Notons aussi que mon homme savait très bien par l'expérience sur ses propres fesses de quoi il s’agissait.

Les fantasmes de l'adolescence sont intéressantes sur bien de points de vue, notamment parce qu'ils ils subissent un processus d’adaptation à la réalité. Voyons cela d'un peu plus près. Les enfant sont peu soucieux du côté réalisable de leurs rêveries. Cela ne veut pas dire qu'il manquent un sens de réalité. Ils sont bien conscients qu'il s'agit d'une rêverie et rien d'autre et ce qui compte c'est le plaisir qu'ils en tirent. L'ado par contre se trouve devant les impératifs de la nature qui lui impose (ou du moins lui suggère avec ténacité) de satisfaire ses pulsions pour de vrai. Voila qui implique d'adapter l'imaginaire excitant aux conventions du monde qui nous entoure. C'est la question du réalisable qui se pose. La rêverie est vu et revu pour lui donner une forme fantasmatiquement correct. Ce dernier n'est pas une vérité ou valeur immuable (d'où l'absurdité de la question de la normalité), mais rien d'autre qu'une convention sociale qui dépend de l'air du temps. Pour cette raison quand on écoute un adulte parler des ses fantasmes, nous sommes généralement en face d'un produit trafiqué qui se tient loin de ses premières formulations bien plus osées.

2 commentaires:

  1. Bonjour Isabelle,

    L'époque de l'adolescence reste un sujet riche en émotions: on passe de la riante enfance où tout n'est que prétexte à jouer à ce radeau instable nommé Adolescence qui flotte au gré des évènements de l'océan de l'existence. Et quel périple !!!
    A cette période délicate s'opère notre long cheminement quotidien vers l'âge adulte avec ses premiers émois et ces premiers tourments de la chair car notre corps est en "chantier" et certaines situations peuvent nous effrayer. "Epoque-charnière" durant laquelle notre égo va à la rencontre de lui-même et du monde ambiant.
    L'éducation reçue des parents vient influencer voire entraver nos désirs et s'en détacher est une épreuve difficile, du moins pendant notre minorité.
    Nos goûts et nos préférences intimes se mettent en place et la raison n'y a pas forcément sa place. Seule l'imagination y est reine. Et à cet âge, on ne manque pas de vivre par la pensée des situations invraisemblables dans la réalité. Concilier bienséance et désirs relève de la gageure.
    Mac-Miche

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  2. Enfin, heureusement les idées en matière d'éducation ont changées. De nos jours il s'agit de préparer au mieux son enfant au monde qui l'attend. Cela demande du temps, notamment pour trouver des réponses quand un enfant pose des question, mais le but c'est que le petite être puisse un jour quitter le foyer familial confiant en lui-même. Puis on le sait depuis Dotson: Tout se joue avant six ans! J'en conviens parfaitement d'après ce que j'ai vu avec ma fille.

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