Journée
de mer...e d'hiver
Il y a des jours où tout me va de
travers. Cela commence par un
café renversé par un geste maladroit. Heureusement
nous ne buvons notre café jamais très chaud, ce qui ne m’empêche
pas de me tacher mon joli chemisier. Puis, vanité punie, je me mêle
mes hauts talons à cause d'une jupe droite moulante à souhait.
Heureusement (encore) connaissant trop bien ma fâcheuse tendance de
me mêler les pieds, mon homme m'a créé une cuisine sur mesure qui
me permet de trouver toujours une possibilité pour me rattraper. Si
cela n'est pas l'amour, je ne m'y connais pas.
Pendant que je nettoie dans la salle de
bain les dégâts, le talons d'un de mes escarpins, peut-être dû à
mon déséquilibre dans la cuisine, se détache. Excédée je laisse
de côté mes bonnes manières pour exprimer à haute voix ma colère.
Dans ce cas je ne fais pas dans la dentelle. Non seulement on
m'entend de loin et en plus m’échappent des grossièretés :
Bordel
de merd...
Non pas sans me procurer une étrange
volupté charnelle. Sur ce arrive mon homme qui avec un grand sourire
prononce son diagnostique :
Tu serais pas
en manque de fessée, isabelle ?
Petite phrase qui m’énerve beaucoup
parce qu'elle contient pour moi un fond de vérité que je n'aime pas
voir. Mes maladresses vont en augmentant quand je n'ai pas reçue une
fessée depuis quelque temps. Ce qui est en parfait accord avec la
psychanalyse.
Il
semblerait que mon inconscient me pousse à exhiber (ou comme ici à
raconter) mes maladresses !
Le tout dans un but de satisfaction
sexuelle. Je sais très bien que mon chéri me console tendrement
quand j'ai été trop maladroite. Situation qui finit souvent de
manière coquine avec moi penchée sur la table de la cuisine, sur le
dossier d'un fauteuil, sur le capot de la voiture etc. Parfois sans
fessée, parfois avec fessée quand ma maladresse procure un grand
surplus de travail à mon homme. Qu'il accomplit d'ailleurs pendant
que moi j'expose mes fesses fraîchement châtiées au coin.
Toutefois peu importe mon maladresse, il ne passe pas sur mes
comportements inadmissibles, les gros mots par exemple.
Il en va de soi, vu de l’extérieur,
que nos comportements semblent incompréhensibles pour une personne
en dehors de notre thématique fantasmatique. Autant le fait que mon
homme me fesse, autant que j’accepte en apparence docilement ma
punition. Mais gare à une personne bien intentionnée qui essayerait
de me défendre. Elle s'attirera toute ma colère. Avec mes griffes
dehors, car pour rien au monde je souhaite être privée de ma
satisfaction. Pour faire simple disons que...
...la
fessée est une relation sexuelle particulière qui met en rapport
punition et orgasme !
Bien évidement à chaque personne ses
modalités spécifiques. Notons que ces modalités ont un intérêt
analytique moindre, mais sont un inépuisable sujet pour ...un blog !
Bonjour Isabelle,
RépondreSupprimerAuriez-vous un "sens prémonitoire de la fessée" ?
Le cumul de maladresses semble vous avoir à la fois desservie et satisfaite. Non ? il y a parfois dans la vie des moments qu'on croirait fait pour vous tant les petits tracas du quotidien semblent s'emboiter comme des poupées russes.
Et au final, cela ne débouche pas forcément sur des mauvaises surprises.
Votre dernière remarque sonnerait presque comme une opération mathématique du style:
Fessée + Punition = Orgasme. Ou bien encore : Fessée/Punition = Orgasme/Raison ?
Avec des théorèmes ainsi formulés ( moi qui était nul en maths je l'avoue), je veux bien reprendre des cours du soir !!
L'évocation de votre élégance matinale me rappelle une BD grand format du dessinateur Beltram (editions les Humanoïdes Associés - 2005 ?) qui peuple son univers de jeunes femmes très "mode années 1940" , dans une sorte de glamour révolu.
Je comprend aisément la réaction de Monsieur 183 en pareil situation. Mais votre charme et votre bon goût le rassurent. Heureux homme. Rires.
Mac-Miche
Appliquer les maths au psychisme me paraît hasardeux, cher Monsieur Mac-Miche. Son domaine de prédilection c'est la physique. J'avais vu dans ma phrase plutôt une définition (inspirée par essai psychanalytique de 1930) de la fessée punitive. Avec la fessée comme un acte sexuel à part entière, avec la punition comme moteur de l'excitation et avec l'orgasme comme aboutissement. Dans ce « mécanisme » il importe peu d'ailleurs si la fessée intervient réellement ou reste sur un pur niveau de fantasme.
RépondreSupprimerEnfin, bien souvent mes textes sont des réflexions bien matinales sur mes lectures de la veille...rire!
Bonjour Isabelle,
RépondreSupprimerOui, en effet, Math et (le) Physique sont "cousins" sur le papier mais mauvais voisins dans notre fantasme favori.
Rires. Remarquez: voilà qui inaugurerait une nouvelle méthode de recherche... Bref. Décidément, les chiffres ne me réussissent pas. Damned !!!
En conclusion, "peu importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse". A consommer avec modération ? A voir...
Mac-Miche