Au
menu cette semaine : Naïveté masculine
« Au fond de chaque femme se
trouve une petite fille. Certaines de ces petites filles sont
vilaines et aiment recevoir la fessée. »
Voila qui me rappelle un courrier de
lecteur d'un homme qui découvre quelque temps après le début de la
relation avec sa dame cette dernière sous un tout autre jour.
Cumulant des petites maladresses et comportements agaçants,
Monsieur, un peu étonné, relâche sa incompréhension par un cri
de cœur :
Tu te
comportes comme une gamine !
Sur
ce la dame lui avoue en rougissant qu'elle souhaiterait sentir de
temps en temps une main ferme sur son popotin tout nu.
Une fois la surprise surmontée, notre
homme passe hardiment à l'acte au grand plaisir de sa dame qui par
la suite se révèle fort chevronnée dans l'art de procurer du
plaisir à un monsieur. Depuis tout va au mieux dans le meilleurs de
mondes. Madame provoque régulièrement son compagnon en modifiant
astucieusement ses vêtements, coiffures et maquillages ou en
excellant dans dans la science de l'agacement par comportement
capricieux. Seulement et cela inquiète fortement le monsieur, il
commence à prendre plaisir... charnel à l'idée de corriger sa
grande fille, ne pouvant cacher l'émotion qui l'envahit en la
déculottant. Il pousse loin dans la métaphysique en se posant des
questions sur ses tendances sadiques.
Le psychologue spécialisé dans la
sexualité humaine ne voit à priori pas d’inconvénient concernant
l'emploi de la « fessée conjugale » instaurée dans ce
couple. Il rassure le monsieur sur ses tendances sadiques, car
visiblement son élan de fesseur ne se montre pas nocif à la santé
de madame. Par contre il pointe sur le fait que notre brave homme
considère visiblement sa dame comme une gamine au lieu de se réjouir
de ses manœuvres de séduction qui indiquent...
...un
comportement construit, de plus adulte en vue d'un épanouissement
sexuel pour les deux partenaires.
Ce courrier date des années... 70.
Quarante années ont passées. Visiblement la poésie fantasmatique
attribue toujours un rôle à la dame qui ne coïncide pas avec la
réalité féminine quotidienne. Je n'y vois aucun inconvénient. Je
trouve très amusant de voir un homme dans un contexte intime se
perdre sur des fausses pistes comme dans les fils d'Ariane. Seulement
j'aime aussi que le monsieur une fois ses pulsions apaisées soit
conscient de la supercherie...
Je
vous souhaite à tous et toutes un excellent week-end !
Agréablement sonore
(petit clip)
Madame semble avoir l'habitude
(petite série)
Bonsoir Isabelle,
RépondreSupprimerQuel florilège de "petits popotins potelés de petites péronnelles prétentieuses parfaitement punies" ! Rires.
Heureusement que ces dames et 'moiselles ont été dotées par Dame Nature d'un rembourrage naturel conséquent !
Excellent "le cours de fessée" : tout le monde a mis la main à la f... euh...à la pâte !!! Sous la houlette de ce cher Professeur Max, une sommité dans le domaine de la fessée. Saluons ici son inestimable dévouement. "Un vrai sacerdoce !" selon ses propres termes. Et comme le disait en son temps ce cher Baron De Coubertin : "l'important est de participer ."
Mac-Miche.
Bonjour Isabelle,
RépondreSupprimer"Chassez le naturel..." comme l'on dit : un soupçon de Peter Pan... au féminin ?
Ce qui fait partie des aléas de notre éducation et qui devrait majoritairement s'évanouir à l'âge adulte parvient à se maintenir dans les combles de notre psychique, au milieu des vieux rêves et autres fantasmes.
Difficile de faire table rase de certaines sensations à l'âge adulte et l'on tire un certain bien-être, voire plaisir à s'en amuser.
Je vous l'accorde que vouloir "jouer à la vilaine gamine/ vilain garnement" peut faire rire ou grincer des dents votre partenaire ou conjoint.
Ce fantasme ("caprice" ?) est-il mieux accepté émanant d'une dame ? Si un homme formulait la même demande, il passerait pour une personne immature. Certainement.
Mac-Miche.
J'ai un peu de mal à concevoir à priori, comme le psychologue, un lien entre le fantasme de la fessée et l'immaturité. Ceci dit, rien n’empêche une constellation particulière dans laquelle une personne
RépondreSupprimerimmature chérit un fantasme de fessée.
Chère Isabelle, nous avons bien moins de connaissances sur la psychanalyse que vous, mais nous aimerions vous soumettre ces idées de mon épouse concernant la symbolique de ce qui se passe en dessous de la ceinture.
RépondreSupprimerPour elle, il y a le "devant" et le "derrière". Le "devant" renvoie à l'âge adulte et aux loisir conjugaux, du moins ceux "vanille"... alors que le "derrière" renvoie à un âge antérieur, où la vilaine main ne s'aventurait guère par devant mais où par contre le derrière subissait fessée, thermomètre et purges. On peut y voir aussi la sexualité adulte (génitale) vs la sexualité anale.
Donc pour elle, la fessée et les jeux anaux ont leur part de gaminerie et de honte... d'où parfois les demandes en rougissant et les yeux baissés de subir la fessée ou l'introduction par le mauvais trou!
En même temps, la fessée est souvent le préalable à une sexualité adulte vanille des plus classiques, d'où une forme de réconciliation entre les deux faces avant et arrière..
Je suis d'accord avec votre dame en ce qui concerne la partie « physiologique » de sa réflexion. C'est en voulant déterminer le terrain précis de la honte où les choses se compliquent car nous sommes dans le purement personnel. La piste de votre dame est intéressante et mériterait approfondissement, ce qui est une affaire complexe réservée au professionnel. Je vous donne quelques pistes.
RépondreSupprimerIl y a des analystes qui pensent que tout retour à un stade de développement antérieur (ici du génital à l'anal) est vécu comme un échec. Entendez par échec une action dans laquelle le moi (le cogito ergo sum de Descartes) a impression de ne pas atteindre son idéal personnel, ce côté narcissiquement revalorisant du fantasme qui exalte la personnalité. Par exemple « faire comme les grands » pour un enfant. En cas d’échec apparaît un sentiment de honte qui peut être autant plus importante quand la honte se lie à des sensations sexuellement excitantes. Ceci dit pour mieux comprendre le mécanisme individuel n'oubliez pas le vécu d'enfance, la honte dû à un retour forcé à un stade antérieur du développement par la façon d'éduquer son enfant. Par la fessée, le lavement, le suppo etc.
N'oubliez pas non plus le sentiment d'échec pour l'enfant concernant la génitalité. Car physiquement ne pas mature, il se rend compte de ne pouvoir être en aucun cas à la hauteur de l'adulte. Dans un développement « normal » l'enfant se contente d'imiter l'adulte en se préparant pour plus tard. Dans un développement qui se passe moins bien il peut être déni de la sexualité d'adulte.
Isabelle, il me semble assez probable que dans mon cas, le mélange de honte et d'excitation à montrer mes fesses et les soumettre aux attentions de ma conjointe est liée à des souvenirs d'enfance (fessées, suppos, toucher rectal, toujours par des femmes) qui ont resurgi à l'âge adulte sous la forme de fantasme de fessée et de pénétration anale par une femme. Malgré les années, cela me fait toujours une impression bizarrement honteuse et excitante de me voir intimer de me mettre en position...
SupprimerDans le cas de mon épouse (souvenirs de fessées, lavements, un peu thermomètre par sa maman) il y a eu de même à l'âge adulte un fantasme de prise en main par une dame, qui s'est reporté sur moi (c'est en quelque sorte moi qui lui sert de gouvernante).
Ce qui est intéressant c'est qu'elle a très vite pris goût à me prodiguer punitions et soins, et en même temps a pris goût à la "vanille" qui auparavant, me dit-elle, ne lui procurait pas des sensations et sentiments si agréables. C'est une transformation intéressante, comme si elle avait besoin de me fesser et d'être fessée pour accepter le plaisir vaginal.
Compliqué, non?
Je pense que la honte est une conséquence de l’excitation liée au plaisir d'exhiber une partie particulière de son corps. Il y a pas mal d'enfants si on les laisse se développer sans les inhiber qui passent par une phase dans laquelle se dévoile le plaisir de se dévoiler. Si on suppose un mécanisme d'excitation prégénitale motivant un tel comportement, on comprend que poser des limites de manière maladroite peut créer une inhibition sous forme de honte. Un peu comme dans la bible qui explique bien comment Adam et Eve prennent conscience de leur honte via la nudité. Je pense qu'exposer son derrière n'est qu'un détail. Il pourrait s'agir aussi d'une toute autre partie du corps, par exemple le devant.
RépondreSupprimerVoici quelques pistes interprétatives : L'identité sexuelle qui entoure les rapports du derrière avec moins de métaphysique pour une dame que pour un homme.
Je pense que le fantasme de la prise en main porte sur la gestion de nos pulsions. La gouvernante est une personne censée à apprendre de différer nos pulsions. Ce processus peut porter sur des fantasmes de maîtrise et de contrôle. De l'autre côté quand c'est la dame qui est aux commandes elle exerce un pouvoir sur l’excitation du monsieur.
Une interdiction interne portant sur le plaisir génital, peut stimuler les plaisirs prégénitaux. Pour surmonter la barrière de l'interdiction, la fessée peut s’avérer utile.
Bonjour Isabelle,
RépondreSupprimerCe qui revient à dire que "braver l'interdit" est source à la fois de plaisir (comme le voyeurisme à l'âge adulte) et de honte : on sait que la morale le désapprouve mais "votre mauvais génie" vous y pousse. C'est "plus fort que soi" en d'autres termes. C'est presque inné. Dans le registre des punitions, on pourrait évoquer la fessée devant un témoin caché. Eventuellement.
Mac-Miche.
Dans ce sujet qui met en rapport honte et tendances « anales », il semblerait que ma proposition d’interprétation au travers de l'interdiction du plaisir génital vous inspire le plus, cher Monsieur Mac-Miche. Ceci dit en parlant de la morale que vous y associez je me pose la question de quelle morale vous parlez. Une qui est « objective », basée sur une philosophie ou religion ou une qui met en relief une vision « personnelle » ou « familiale » de la morale.
SupprimerBonjour Isabelle,
RépondreSupprimerC'est délicat. Mais je dirais par mon vécu personnel, une "morale familiale". Bien sûr elle peut être influencée par l'Eglise quant on connaît le rôle que celle-ci a joué pour les anciennes générations.
Ainsi mes parents me disaient que dans leur jeunesse, ils entendaient dire par leurs ainés des mises en garde du style: "Si tu mens, ton ange gardien va te mettre une pelle de feu sur la langue quant tu dormiras !".
Le genre d'argument qui peut flanquer une sacrée frousse à un gamin d'une dizaine d'années !!! En particulier à leur époque. De nos jours, on en rigolerait certainement.
Les anciennes générations devaient "inventer" parfois des pseudo-arguments pour garder la fratrie obéissante à la maison. Ma mère avait la charge de l'autorité parentale à la maison et elle faisait très attention à ce que nous n'ayons pas de "gestes déplacés". Pour cela elle se montrait sévère s'il le fallait, encouragée en cela par ma grand-mère.
Eduquer les enfants fait appel à ce que l'on maitrise le mieux: son vécu personnel. Peut on parler de "mimétisme éducatif familial" ? Je ne saurais le dire...
Mac-Miche
Le contexte familial et son influence sur l'éducation est un sujet trop éloigné de mon blog. Restons au monde des fantasmes...
SupprimerLa famille et la morale est un sujet très sérieux et l'on risque de se perdre dans des développements fastidieux.
RépondreSupprimerVous avez raison, Isabelle. Revenons à notre thème favori.
C'est plus accessible et moins glissant. Rires.
Mac-Miche.