mercredi 11 octobre 2017

1052 Souvenir d'école (Petite fiction ou pas)

Le coin, l'élégante dame l'a connu dans son enfance.

Étant scolarisée dans un établissement privé, le coin faisait partie des sanctions pour toute sorte de mauvais comportement. L'élégante dame a toujours été turbulente. Bavarde aussi. D'où une excellente connaissance du coin de sa part. Le coin c'est une mise à l'écart devant témoin qui se remarque.


La punie doit se tourner vers un mur comme un exemple à ne pas suivre. Elle a vécu ce fait non pas comme une coupure, mais comme un prolongement de sa façon d'être : Susciter l'attention de son entourage par de toujours nouvelles prouesses. Qui attirent l'admiration quand elles réussissent, mais qui génèrent la moquerie quand elles sont découvertes. La punition comme symbole d'échec sur le chemin de la gloire.

Voila qui arrive quand on n'est pas sage !

Expression qui veut dire ici quand on est audacieuse. La punition rassure les autres qui manquent de cran, les fait rire du malheur qui vient de frapper celle qui a enfreint les règles en vigueur. La moquerie détend une atmosphère chargée. Mieux vaut rester sage, mieux vaut ne pas se faire remarquer. Le coin est une épreuve singulière. Impossible de disparaître comme une souris dans son trou. Impossible d'échapper aux regards curieux des autres. Leurs petits ricanements dans le dos. Puis, petit à petit, l’intérêt des autres disparaît. Sic transit gloria mundi. Le coin devient monotone. Bien que notre élégante dame affrontât l'épreuve du coin hautaine et sans contrition, elle n'échappait pas à l'ennui. C'est ainsi qu'elle découvrit une situation hautement propice à l'imagination. Dans un premier temps elle se vit comme héroïne de prouesses de plus en extravagantes, voire inimaginables. Faisant du coin un haut lieu d'exaltation mégalomane. Puis en prenant de l'âge le coin commença à se sexualiser, en échappant ainsi à sa volontés. Elle se retrouva malgré elle au beau milieu de projections érotiques sans toutefois en prendre conscience.

Car les fils qu'elle broda furent loin d'être chastes.

Vers l'adolescence elle se voyait dans sa fantaisie honteusement exposée, avec sa culotte baissée et sa jupe remontée. Dévoilant ainsi à tout le monde ce qui arrive aux filles trop bavardes. Ses rêves s’emportèrent : Être fessée... cul nu – de surplus par un séduisant maître - devant toute la classe est une punition qui dépasse la simple perception d'une douleur. La vision du monde change, car on se trouve avec la tête en bas. Position humiliante car il faut regarder vers le haut pour pouvoir entrevoir ce qui se passe autour de soi. Une véritable remise en place, terriblement vexante. Son petit jeu de séduction, finement caché sous une attitude insolente envers celui censé de l'instruire, a pris une tournure inattendue. Frissons intense quand une main de maître lui remonte sa jupe et baisse sa culotte. Son cœur qui bat fort quand elle s'allonge sur les genoux de cet homme vigoureux qui hante les rêves des toutes les filles de sa classe. Puis elle peut se rendre compte de « première main » que ce littéraire chevronné ne manque pas de fermeté.

Une bonne fessée a pour conséquence de laisser le derrière dans état de rougeur qui se remarque de loin.

Voila qui arrive quand on dépasse les bornes. Mais le châtiment est ambigu. Douleur et nudité forment une étrange cocktail qui ne manque pas d'effet secondaire. Dans sa fantaisie elle n'est pas la seule qui passée par ce châtiment et elle se pose maintes questions sur les effets secondaires chez les autres punies. Ont-elles aussi cette étrange luisance qui couvre l'entrejambe en miroitant mille et une sensation plaisantes ? Ont-elles aussi un penchant pour la vilaine main qui apaisera plus tard sous la couette un trop de tentions ? Ont-elles aussi cette habitude de serrer fort leurs cuisses en faisant mine comme rien n'y était ?
Quoiqu'il en soit, subitement, elle la fière, elle la prétentieuse ne fait pas meilleure mine au coin que ses copines de classe. Elle tombe sous l'emprise de ce que le coin est censée de provoquer.

A la lève de sa punition elle rejoint sa place, honteuse, la tête baissée et les joues rouges.

Pourtant personne ne se rendra compte de sa culotte mouillée !

A suivre...

7 commentaires:

  1. Bonjour Isabelle,

    "L'Ecole des farces" ! Notre chère Isabelle joue les rebelles ? Elle joue avec le feu !!! Gare au retour de flammes !
    Braver les enseignants a toujours été le passe-temps des "fortes têtes" ou des "originaux" comme on disait aussi.
    Les plus timides ou les plus angoissés rêvent d'avoir parfois l'audace de faire rager le ou la prof.
    Le "héros" du moment s'en va au coin, triomphant, sous les bravos de ses condisciples. C'est ensuite que c'est beaucoup moins comique...
    Au Collège, c'était le "cagibi", une sorte d'antichambre vitrée encombrée et attenante à la classe.
    Oser dire "non". Ca s'apprend. Rires.
    Dire non, c'est s'affirmer, dit-on. Non ?
    Mac-Miche.
    Mac-Miche.

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  2. Je suis plutôt dans un registre de fiction là... rire! A l'école, j'étais une bonne élève, travailleuse et sans histoires et comme ma fille la chouchou des maîtres et maîtresses. De plus je suis très peu rebelle ayant eu et ayant une vie plutôt facile et dans la bonne humeur. Ceci dit dire non est un réflexe décomplexé du petit enfant. Ne pas savoir dire non est un produit de l'éducation. Imaginez la vie d'une fille qui ne sait pas dire non...elle se ferrait manger tout cru par bien de messieurs!

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  3. Bonjour Isabelle,

    Ha ha ha ha ha !!! Nous avons donc un point commun de ce côté-là.
    Ne pas se mettre à dos tous les enseignants est appréciable pour les parents, Ca leur évite bien des problèmes.
    Mon problème était mes absences répétées en classe durant toute ma scolarité mais j'avais une excuse valable. Et j'étais un élève moyen (sauf en cours de Dessin, enfin on disait "expression artistique").Naturellement. Et je faisais donc tout mon possible pour combler mes lacunes. Je n'avais alors pas le temps pour jouer les élèves frondeurs.
    Dire non peut être salvateur dans bien des situations.
    La période du "non" est un passage obligé pour les parents , Je le vois avec ma petite nièce.
    Si votre petite est aussi studieuse que sa talentueuse maman, c'est la promesse d'une scolarité sans anicroche. Je vous le souhaite.
    Mac-Miche.

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  4. Mon homme a une (très lointaine ) expérience dans l'enseignement dont profite notre petite. Puis pour les math et la science elle est à la bonne adresse! Donc pas de souci pour sa scolarité. Mais bon, il faut travailler à la maison. Rien ne tombe du ciel.

    Votre nièce doit encore être drôlement petite. La période du non c'est vers 18 mois et ne dure pas longtemps...heureusement!

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  5. Bonsoir Isabelle,

    C'est tout à fait cela: ma petite-nièce aura vingt mois dans quelques jours.
    L'accompagnement des enfants dans leur scolarité n'est pas toujours chose facile, car programmes et méthodes changent (presque selon le bon vouloir de l'Administration. rires...). On peut éprouver des difficultés pour transmettre ses connaissances. Personnellement, je n'y parviens pas. Ou bien alterner le pratique et le ludique ?
    Vous avez raison: rien ne s'acquiert en claquant des doigts.
    Ce serait tellement plus simple...
    (Ah, j'en ai passé des après-midi à recopier les cours et faire les exercices proposés.
    "il fallait rétablir l'assiette" comme disent les pilotes d'avion. Rires.)
    "Mieux vaut une tête bien faite que bien pleine !". Disait Michel de Montaigne...
    Mac-Miche.

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  6. Voyez cher Monsieur Mac-Miche, malgré le changement des méthodes les but reste toujours le même. Sans une parfaite connaissance des tables de multiplication, sans une parfaite maîtrise du calcul en tête des autres opérations pas d'espoir de comprendre les math. Effectivement ce but ne s'atteint pas par une méthode miracle, mais en faisant des exercices de ces calculs tous les jours.Nous avons une amie qui est maîtresse en primaire. Malgré les consignes officielles, hors devoirs, elle estime que le temps de travail à ajouter par les parents devrait se situer en CE2, classe de ma fille, à six heures par semaine. Chiffre qui me parait fort juste et pourtant mon enfant n'est pas née de la dernière pluie. Sans vouloir rentrer dans une discussion idéologique quelconque, il y a des parents conscients et surtout capables de soutenir leurs enfants, tandis que d'autres se résignent, pensant que leur enfant ne soit pas à la hauteur parce qu'il n'arrive pas à s'en sortir avec les cours seuls et les peu de devoirs donnés. Il n'a pas de solution miracle. Pareil pour les conjugaisons, pareil pour l’emplacement des pays en géo, pareil pour les dates ne histoire..

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    1. Bonjour Isabelle,

      Naturellement. Il ne faut pas que l'enfant bâcle ses devoirs parce qu'il ne comprend pas la leçon ou peine à faire son exercice. Il faut l'aider même si l'acquis des parents est lointain. Savoir lire et compter sont le basique de l'instruction.
      J'ai appris à lire et écrire avec ma maman qui alors utilisait la méthode Boscher en soutien. Et malgré mes nombreuses absences, j'ai su lire sans problème à l'hiver 1972-73 en CP. Seul les chiffres ( ah les gredins ) m'ont fait des difficultés par la suite... Ce qui obligea mes parents à me donner des leçons. Mais cela m'a évité de plomber ma moyenne générale.
      Oui, pour moi, plus que d'autres, ma scolarité a été un "parcours du combattant" ! Mais avec le recul du temps, j'ai eu bien du courage. Mais des efforts qui ont porté leurs fruits. L'angoisse de l'échec scolaire a guidé toute ma scolarité. Question de fierté. Pour une fois.
      (Oui, Isabelle : c'est le carton jaune ! J'arrête de me faire de "l'auto-flatterie". Rires.)
      Mac-Miche.

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