A
la recherche d'une déculottée
Un besoin de punition prend parfois de
drôles de chemins. Ce n'est pas comme communément supposé une
culpabilité qui assassine. Déjà à conditions que sentiment de
culpabilité y est. Alors disons qu'il s'agit plutôt un truc qui
dérange. Une action, un incident de la vie courante, une parole
prononcée à la légère que l'on souhaite oublier et qui ne nous sors pas de la tête. Qui reste collé
dans notre préconscient, prêt à surgir à n'importe quel moment.
Je
n'aurais pas dû... mais qu’est-ce qui m'a pris...quelle cruche que
je suis....
Un besoin de punition se conçoit donc
(aussi) comme un terrible mécontentement de soi. D'avoir
l'impression de ne pas avoir été à la hauteur (de mes ambitions,
de mes espérances), de m'avoir fait avoir bêtement par une collègue
de travail, une « copine » qui ne me veut pas de bien.
D'avoir accepté un truc qui ne me plaît pas du tout. Toute la gamme
des manques de courage. Le sentiment de m'avoir donnée en spectacle,
d'avoir frôlé le ridicule, voire avoir mis le pied dans le plat au
grand amusement général.
En
gros notre amour propre a pris un coup, car au lieu de la
revalorisation narcissique espérée, nous avons récolté l'échec.
Alors oui, l'idée de se débarrasser
de ce mal-être dans sa peau moyennant une bonne fessée est plus que
tentant ! A ce niveau je suis loin d'être la seule qui aime
envisager les choses de cette manière.
Il
me semble que la fantaisie de la fessée magique qui office comme un
coup d'éponge hante bien de personnes.
Je le vois dans mon entourage. Une
bonne partie de mes copines a émis à un moment ou à un autre de sa
vie une variante de cette fameuse phrase bien connue chez les adeptes
de notre sujet :
Je
mériterais une bonne fessée !
Ces copines, pour certaines flirtant
avec le BDSM soft et chic, style paddle en cuir rose, menottes en
peluche et petit appareillage de massage, ne me semblent pas attirées
érotiquement par la fessée qui ne plaisante pas.
D'ailleurs
quand je relève leurs dires, aucune d'elle semble associer à sa
petite phrase un jeu érotique.
Ne cherchons pas pour une fois à
comprendre la construction fantasmatique qui agit à l'abri de la
conscience. J'ai une réputation de bonne écoute, sans pour autant
me laisser vampiriser. Ce qui veut dire concrètement que je donne
mon avis avec franc parler. D'ailleurs j'ai parfois (mais pas pour
tout le monde) l'impression qu'une personne qui nous livre ses
confidences sans retenue, baisse en quelque sorte son froc devant
nous pour se préparer ainsi à la déculottée. Bref, il y a quelque
temps, agacée par la mauvaise foi d'une jeune dame qui n’arrêtait
pas de se lamenter, moi aussi je me suis laissée aller.
Mais
qu'est-ce que tu veux que je fasse ? Te donner une fessée ?
Elle a marqué un temps d'arrêt. En
rougissant. Puis elle a continue à parler, visiblement « émue »
par mes paroles. Je n'ai pas creusé plus le sujet qui nous
passionne. Par contre j'en ai parlé plus tard à mon chéri. En
rigolant, il m'a donné le conseil de bien me regarder dans la glace.
Il est vrai que depuis que j'ai chassé mon look « Barbie »,
j'ai parfois des airs, surtout quand je suis agacée, d'une
authentique mère fouettarde. Et je me suis tout de suite souvenue
quand j'étais très jeune, de mon attrait pour me « confesser »
auprès des dames avec une allure de mère-fouettarde. Pour moi il
n'y a aucun doute, il y a, du moins inconsciemment, une recherche de
fessée dans une telle démarche.
On m'a rapporté dans mon entourage l'épisode suivant: un jeune homme avait agacé une dame âgée, et celle-ci lui avait sorti "vous voulez une fessée?". Je suppose que la dame aurait été fort embarrassée si le jeune homme l'avait prise au mot! Ou pas.
RépondreSupprimerEffectivement, moi aussi je me suis posée la question commet réagir en cas d'une réponse positive...
RépondreSupprimerBonjour Isabelle,
RépondreSupprimerJe pense que le simple mot "fessée" parle à tout le monde mais tout le monde n'y est pas forcément sensible dans son for intérieur. On peut s'en défendre par dégoût en raison d'une éducation trop sévère, par honte ( à cause d'un entourage très moraliste) ou par désintérêt par rapport à sa vie intime. Certaines personnes dissocient la fessée-punition de l'aspect plaisir de celle-ci. Tout varie selon les personnes leur vécu, leur milieu social et alt.
Une bonne fessée provoque pourtant une douloureuse détente. Au choix.
Mac-Miche
Je trouve votre terme, douloureuse détente, parfaitement adapté à cette pratique, cher Monsieur Mac-Miche. Cette détente me paraît aussi valable pour l'acte qu'il soit accompagné de sensations voluptueuses ou pas. Idem dans un contexte sain (veut dire en absence de personnes traumatisées) la fessée apporte une superbe détente à plein de discussions...
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