lundi 6 juin 2016

888 L'art du sermon (Lundi cinéma)

Incroyable ! Monsieur a des choses à dire...

et ne se prive pas de la faire. Pourtant d'habitude c'est moi qui parle tout le temps. Voila donc un excellent moyen de remettre les pendules à l'heure et pour évacuer les mauvaises tensions. Les siennes... je précise. En verbalisant haut et fort ce qui ne va pas dans mon comportement, sortent parfois des petits non-dits fort constructifs. Des rancunes de rien du tout dont je ne me serais pas doutée pour le moins du monde. Notamment que mon chéri se trouve dans un état désinhibée à cause de mon fessier tout nu devant ses yeux, à cause de la belle sonorité que provoquent ses tapes, à cause du rougissement de mon épiderme et aussi à cause de mes gigotements et de mes petits cris.

Bref c'est le moment de la vérité pour lui et pour moi.

Il faut oser et assurer. Il faut du courage aussi pour ouvrir son cœur dans une telle situation. Ah comme c'est rassurant un homme qui sait s'exprimer et qui sait s'imposer.

Nous sommes en quelque sorte dans la loi du talion, dans l'archaïsme du juste châtiment et dont la bible parle déjà du bienfait de le recevoir.

Comprenons « bienfait » dans un sens double, charnel et spirituel et laissons planer la confusion sur les deux notions pour créer un joli trouble. Évidement dans une telle situation le moindre geste déplacée sera fatal pour briser la magie de l'instant. Le doigt vagabond du monsieur risque d'être vécu par la dame comme un sacrilège. Il faut être naïf pour croire qu'une personne adulte se soumette à un tel rituel uniquement par pur plaisir. Il y a d'autres composants plus profonds et plus subtils que se faire claquer le derrière qui pousse une personne à se livrer à une cérémonie d’expiation d'un autre âge. C'est le mélange qui crée l'ivresse. Et rien ne vaut un monsieur dont le discours et le sermon sont à la hauteur de la situation. Comme l'habilité de certains prêtres dans le temps qui avaient un succès fou avec bien de dames en les aidant à absoudre leurs péchés par une bonne et claquante fessée. Tous les ingrédients nécessaires pour apaiser son âme.

Regardons l'exemple d'un grand spécialiste du sermon avec châtiment corporel, un fesseur habile du 17ème siècle, le frère Cornelius Hadrien et sa disciplina gynophygia, présentée par lui-même d'une façon qui fait (me) rêver:

Étant donné que vous ne pouvez pas rester avec un tel poids de péchés et désirs à l’intérieur de vous, il faut les sanctionner par une punition venant de l’extérieur, suivie d’une repentance.

Et notons avec quel ingénieux stratagème il sait rassurer les dames craintives :

Cornelius donna rendez-vous à ses ouailles dans sa chambre de discipline qu'il avait mis en place chez une amie de confiance. Une fois la pénitente arrivée, l'hôtesse – avant de l’accompagner à la chambre de la discipline - lui donna une baguette en bois avec la consigne pour la prochaine fois, d’acheter un balai, de défaire les verges et de les apporter à chaque fois.

Bref, une confession, un sermon, une mise à nu pour se mettre en position de pénitence, puis cette rassurante poésie du châtiment qui suit inévitablement la faute. Certes tous le monde n'a pas un sens religieux, mais avoir un homme sur lequel je peux compter pour me débarrasser de mon besoin de punition est fort rassurant. Surtout s'il sait ajouter une bonne dose de théâtralité.

Savoir sermonner la dame, pour moi c'est un art à part entière.

6 commentaires:

  1. Bonjour Isabelle

    Ah la religion et sa sacro-sainte notion de "péchés à expier et autres pensées impures " !!!
    Quel beau prétexte. Mais peut-on empêcher notre propre imagination de projeter nos fantasmes et autres sur l'écran de notre subconscient ?
    Imaginons un instant la situation inverse: une religieuse administrant l'absolution des péchés à ses pénitents masculins... au moyen d'une verge !
    L'ordre religieux des Dominicains (de St Dominique) était spécialisé dans la prédication, les Jésuites, les plus répandus dans le monde, se concentraient surtout sur l'instruction. Les Franciscains, à l'image de leur saint fondateur, St-François d'Assise (le "Poverello", connu pour sa légende du loup de Gubbio, que me racontait souvent mon grand-père maternel) faisaient partie d'un ordre dit mendiant.
    A l'inverse, beaucoup de congrégations religieuses ont été également fondées par des femmes, issues du peuple ou de la noblesse, chacune recherchant par leur action spirituelle et matérielle à apporter du réconfort à leur compatriotes dans la mesure de leurs moyens. Il est vrai qu' à l'apogée du Moyen-Age, l'évêque était aussi puissant que le comte, dans certaines régions...
    De plus, Philippe Le Bel, début 14 è. siècle, exigea du clergé "des subsides puisqu'il ne peut servir le pays par les armes " selon ses propres termes rapportés par un chroniqueur de son temps.
    Mais je m'égare, je m'égare... Mille excuses pour cette digression... historique. Rires.
    Mac-Miche

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  2. L'inversion a existé en quelque sorte. Il y avait bien certaines écoles dans lesquelles les religieuses sévissaient en appliquant des châtiments corporels. L’imaginaire lié à la religieuse sévère est un grand classique de de la psychologie masculine. Pas forcement sous forme de jeux d'expiation, mais tout simplement aussi dans un registre de curiosité sexuelle ce que la dame porte sous sa soutane. Voila qui comble mon sens de déguisement...

    Ceci dit je me suis intéressée un peu à l'histoire de la religion après avoir vu le film : »Au nom de la rose » et surtout après avoir lu lire.

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  3. Bonjour Isabelle,

    C'est juste. Ma maman a fait son cycle Primaire dans une école religieuse tenue par les Sœurs. Il y avait à son époque - fin années 1930-début années 1940 - aussi les Sœurs du Patronage (souvent des religieuses de l'Ordre de St-Vincent de Paul) reconnaissables à leur coiffe en forme de cornette. Certaines exerçaient comme infirmières et dispensaient des soins médicaux.
    Dans l'imaginaire masculin, la religieuse fait partie de ces figures féminines qui incarnent le côté strict, voire sévère de la Femme, et on pourrait le rapprocher de celui de la gouvernante. Dans les deux cas, elles ont en charge des individus, enfants ou adolescents, confiés à leurs soins par leurs familles. Et la rigidité "légendaire" de leurs caractères respectifs, qu'on leur prête souvent, accentue la curiosité et alimente les fantasmes. Quant à savoir ce qui se cache sous leur austère robe de moniale, un quasi-uniforme, c'est une autre histoire...
    Personnellement, il faut, j'imagine, une bonne raison pour entrer dans un ordre cloitré et vivre à l'écart du monde présent, loin du confort matériel et peu en contact avec les gens extérieurs, tout en menant une vie faite de prière et de labeur. Il y a peut-être tout simplement des gens qui ne trouvent leur place que dans une communauté et c'est suffisant à leur épanouissement. Les raisons sont toujours personnelles et réfléchies.
    Dans ce cas, je dis "respect".
    Mac-Miche.

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  4. Concernant le fantasme de religieuse j'ai entendu de différentes versions masculines, cher Monsieur Mac-Miche. Comme pour tout autre fantasme de déguisent d'ailleurs. Cela va de la rêverie d'initier une religieuse aux joies de la chair à celle de la religieuse en « manque » pour des raisons évidentes et qui se déchaîne. Je ne sais pas si l’association avec un côté strict soit représentative. J'ai l’impression que la convoitise de bien de messieurs se porte sur les dames inaccessibles dans un sens de coquèrent en vu d'un... rapport sexuel. Ceci dit il suffit de participer une fois aux carnaval allemand, en étant femme et déguisée en bonne sœur pour se rendre compte à quel point une telle tenue inspire. Mieux vaut sortir en groupe d'amis/amies ou du moins bien accompagnée... à moins d'aimer l'aventure.

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  5. Bonsoir Isabelle,

    Le côté "chasteté" de ces femmes rendues inaccessibles par leur choix de vie spirituel se recoupe dans certains articles concernant les tenues fétichistes qui titillent l'imaginaire fantasmatique masculin. On brûle de braver l'interdit. L'interdit amène soit la curiosité, soit l'indifférence ou le mépris. Mais cela dépend des personnes auxquelles il s'adresse.
    Même constat pour les femmes en uniforme. Le côté strict est peut être une entrée en matière. Comme dans le cas de la gouvernante.
    Côté festif, il semblerait que les carnavals garantissent, par le mélange de la foule, l'anonymat du jeu et des participants en toute tranquillité, si je puis dire.
    Mac-Miche.

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  6. Je pense que l'uniforme dans l'imaginaire fétichiste sert à « uniformiser » les dames. Il est dans la nature même du fétichisme de créer et maintenir une autre réalité, de conserver une image de la femme lié à la nostalgie de l'enfance. Peut-être l'uniforme permet de se détacher plus facilement de ce qu'est la dame réellement au profit de l'idée que l'on se fait d'elle...

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