lundi 27 avril 2015

694 Fessée érotique ou fessée p*rnographique (Lundi cinéma)

Inspiré par Guillaume Apollinaire

Cette petite fessée dont je voudrais parler se trouve dans l’adaptation cinématographique des 11000 verges (entre 34 secondes et 43 secondes). Le rêve de beaucoup d'amateurs de notre passion, devenir témoin d'une fessée, ici applique par une entreprenante domestique sur le popotin de madame. L'extrait est très court, car il s'agit d'un film érotique et le régisseur avait visiblement d'autres chats à fouetter que s'attarder sur le « claque-fesse » si j'ose dire. J'ai lu le livre il y a bien longtemps sans toutefois me retrouver dans la démesure avec laquelle Apollinaire traite les différents fantasmes et sans trouver cette joie de vivre que communique ce court extrait. Notons que ce livre fut publié quasiment au même moment que les Trois essais sur la théorie sexuelle de Freud. En gros, deux grands messieurs qui traitent un même sujet dans l'air du temps, la diversité de la sexualité humaine. L'un avec l'approche du poète et l'autre avec l'approche du scientifique. Pour un résultat quasi identique :

Les braves gens de l'époque sont profondément choqués !

Passons ! Personnellement j'ai un faible pour les productions soft. Ce genre de film passait à la télé quand j'étais ado et dénotait (agréablement) de certaines collections parentaux que j'ai eu le loisir d'admirer de près chez quelques princes charmants ou chez les amis de mes frères. Rien de bien girlie à mon goût et personne à l'époque n'avait encore émis l'hypothèse que les filles aussi seraient susceptibles d’aimer le vrai P. Hypothèse que je ne puis d'ailleurs confirmer par mon propre vécu. Car mes copines comme moi trouvent plutôt les fictions autour du monsieur super-coup très lassantes. Bref il faut une certaine culture féministe pour pouvoir s'en extasier. Toutefois pour avoir une idée de la proportion entre filles attirées par le P et filles attirées par le girlie, il suffit de comparer – sans parler de qualité littéraire égale - les ventes d'un roman explicite et … les cinquante nuances.

Mais attention pas de conclusion hâtive.

N'imaginons pas la belle avec son air si sage en sainte ni-touche. Une dame manquant d'enthousiasme pour les films P n'est pas synonyme d'une dame manquant d'enthousiasme pour les plaisirs de la chair. Pour ma part j'aime bien faire ce qui pourrait être considère comme du P, par contre il ne faut surtout pas me mettre ce genre de matériel sous le nez. Non pas, parce que je suis une moraliste invétérée, mais parce que j'aime être le centre de l'attraction du monsieur à mes côtés. Je n'ai rien contre le fait qu'il cherche ses inspirations de cette manière, mais qu'il ne le fasse pas en ma compagnie. Je ne l'invité pas non plus à regarder avec moi un clip sur l'art du maquillage qu'il aime tant sur moi. Alors s'il souhaite « du commerce  animé » avec moi, qu'il soit au courant de ce qu'il veut exactement. Pas besoin d’ailleurs de préciser d'où viennent les idées. Par conséquence ma conclusion perso :

Beaucoup de filles préfèrent faire que regarder comment on fait...

Pas la peine non plus de me bassiner avec ce qui est érotique ou pas. Dans ma petite tête rien qu'à l'évocation du mot j'ai déjà compris :

...est érotique ce qui fait de l'effet sur le monsieur !

Alors si le monsieur aime les bas, les hauts talons pas de problème. Idem pour tous ce qui concerne la thématique de l'uniforme. J'adore le rôle de la soubrette coquine et dévouée. J'aime jouer à l'infirmière, l’esthéticienne ou secrétaire. Bref j'aime rester dans la panoplie … femme.

...et quand tu sers l'appéro en tenue de bunny, isabelle ?

Certes ! J'ai même une petite queue depuis peu de temps qui tient toute seule, enfin elle tient comme on imagine. Par contre - et là c'est plus fort que moi – certaines tenues ne m'inspirent pas. Mais quoi que je mette sur moi pour inspirer mon compagnon, en aucun cas je me pose la question de la dénomination de ce que je suis en train de faire. Par conséquence retenons que les catégories érotique ou P concernent l'avis purement subjectif du... spectateur.

24 commentaires:

  1. Bonjour Isabelle,


    Ah la fessée ! Elle en a fait couler de l'encre depuis des siècles , même à mots couverts. Rires.
    La "fessée en costumes" a toujours ses attraits Et entrer dans le personnage permet de pimenter l'ambiance entre adeptes. Votre grande préférence pour l'uniforme dans son sens le plus large semble présager un Post sur le sujet dans une prose dont vous avez le secret. Rires. Mac-Miche

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Il me manque un peu le temps pour écrire en ce moment, cher Monsieur Mac-Miche. Mais il en va de soi que je reviendrai avec plaisir sur le sujet des uniformes. De plus cela permet d'aller loin dans l'autodérision.

      Supprimer
  2. Excellent souhait !
    Le costume à travers les âges de la fessée.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Avez-vous un costume en particulier en tête, cher Monsieur Why Not?

      Supprimer
    2. Et si vous nous parliez de celui de la Dame de Brou ?

      Son côté naïf n'amoindrit en rien sa charge érotique...

      Supprimer
    3. ...m'est parfaitement inconnue cette dame. Pour le redire une fois de plus, je ne suis pas une spécialiste de la culture. Mais je veux bien apprendre du nouveau!

      Supprimer
  3. Bonjour Isabelle,

    J'ai parcouru en diagonale les essais relatifs aux différentes origines qui construisent ou du moins influencent nos vies sexuelles personnelles . Très juste dans les analyses. L'on vit et traverse parfois tous ces états et certains successivement sans vraiment en prendre conscience. Et l'on aurait de quoi s'interroger sans s'effrayer. Nous sommes adultes tout de même. Instructif. Vraiment. Merci de nous les faire découvrir.
    Mac-Miche.

    RépondreSupprimer
  4. Ce texte a beaucoup marqué mon adolescence. Il reste un des plus accessibles de Freud et facilité la découverte de l'univers de ce grand monsieur. Ravie que cela vous plaise, Monsieur Mac-Miche!

    RépondreSupprimer
  5. C'est moi qui l'ai appelée ainsi, chère Isabelle. Vous ne risquiez pas de la connaître !
    Il s'agit d'une miséricorde des stalles fabuleuses du monastère de Brou (élu plus beau monument français dans je ne sais quelle émission de télévision), laquelle représente une femme accroupie jupes relevées, recevant le martinet des mains de son mari.
    La pudeur actuelle fait qu'il est difficile d'en trouver la photo sur le net.
    Il y a seulement trente ans, elle était sur les cartes postales de la ville...
    Tout comme le chieur de pièces d'or d'Amsterdam.

    RépondreSupprimer
  6. Figurez-vous, cher Monsieur Why Not que je connais cette sculpture depuis des années sans savoir la provenance. Et vu que la documentation c'est ma spécialité j'ai pu la retrouver dans un clin d'oeil. LA voici . Donc un grand merci à vous pour cette info utile. Notons que la croyance allemande attribue aux fessiers nus des dames la vertu d'éloigner le diable...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Si l'occasion vous amène en cette région - qui après tout n'est qu'à cinq cent kilomètres - visitez la merveilleuse église.
      Quant à la miséricorde, elle a été reproduite de plusieurs façons, comme par exemple sur des tastevins de la Bourgogne proche.
      Notez que la dame n'a pas de sous-vêtements. Tel était l'usage. Les pantalons fendus, contrairement aux dires répandus, n'apparaissent qu'au XIXème siècle, avec les collants couleur chair de l'empire. Au XVIIIème, les femmes goûtent encore aux joies des courants d'air.

      Il semble que "l'arme" soit un paquet de verges et non un martinet, à en juger par la nervure sur le manche.
      En tous cas, cette sculpture, dans une église, a de quoi faire réfléchir.
      Qui parle de révolution sexuelle ?... en 68 ?...

      Supprimer
  7. Votre dernière phrase m'interpelle particulièrement, cher Monsieur Why Not. Il me semble que la dite révolution sexuelle profite de l'arrive de la pilule sans lever le moralisme associée à la pulsion sexuelle. Peut-être cette sculpture rend hommage à un autre âge qui vénérait avant tout le pulsion avant qu'arrive la vision « romantique de l'amour » qui met en avant la vénération de l'objet aimé. Donc à mon avis, contrairement à ce que l'on imagine, cette prétendue libération sexuelle est la libération du risque de tomber enceinte et laisse cette génération devant la difficulté de la satisfaction pulsionnelle par l'égard pour l'objet aimé. Il n'y a nullement levée du refoulement ou restauration de la « perversité naturelle ». Notons le nombre de personnes de cette génération cherchant recours à la psychanalyse ce qui pointe plutôt vers une aggravation de comportements névrotiques que d'une libération des pulsions...

    RépondreSupprimer
  8. Il semblerait qu'à l'époque de cette sculpture le monde s'embarrassait moins l'existence qu'en ces temps bénis qui sont les nôtres...
    J'entends le chœur de la doxa hurlant que pareille remarque est basique, et primaire.
    Mais que la très officielle doxa nous explique comment pareille sculpture pouvait se trouver là, dans une église...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Moi aussi j'aimerais bien le savoir. Ben oui ! Sérieusement !

      Supprimer
  9. J'éprouve la même chose face au porno. Je n'ai rien contre le fait qu'on en regarde, mais avec Simon la question est réglée: il n'aime pas ça. C'est plus rigolo de le faire en vrai avec moi, il paraît. En revanche, je me souviens d'une scène de fessée aux orties dans une adaptation des Exploits d'un jeune dom Juan du même Apollinaire: un jeune homme recevant la fessée devant un groupe de femmes, la scène de fessée ne durait pas longtemps mais elle était perturbante!

    Constance

    RépondreSupprimer
  10. Bonjour Mr Why-Not,

    Une simple hypothèse :
    Pendant des siècles, l'Eglise est resté la gardienne de la morale et dictait par ses commandements des règles de vie à la société civile. Et à l'époque, par exemple au Moyen-Age, j'imagine que l'évêque était surement aussi puissant dans son diocèse que le comte dans son fief. Bref. Cette sculpture était peut-être un rappel à l'ordre pour chaque couple avec la puissance du "Pater Familias".
    D'après un article tiré d'un magazine d'Histoire, on y expliquait que la profusion des peintures murales et statues religieuses dans les églises était le seul moyen pour le clergé de raconter les épisodes de la Bible ou des Evangiles au petit peuple qui se pressait à l'office dominical car celui-ci était en grande majorité illettré. De même, les scènes des châtiments infernaux avaient pour but d'effrayer celui-ci pour qu'il reste attentif au déroulement de la messe et au sermon du prêtre.
    Personnellement, j'imagine mal le clergé d'alors autoriser la sculpture d'une telle scène dans un contexte autre que moral. Naturellement, il y a peut être une autre variante... Mac-Miche

    RépondreSupprimer
  11. Ok pour la fessée, cher Monsieur Mac Miche.
    Mais alors, que dire du chieur de pièces d'or, du masturbateur de singes, d'ânes, de cavales, que penser des monstres qui s'enfilent, des innombrables fellations, des non moins innombrables enculades ?
    On est tellement conditionnés, aujourd'hui, qu'on a fâcheuse tendance à oublier ces évidences...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour Mr Why-Not,


      Une autre hypothèse:
      Et si toutes ses sculptures avaient été commandées par le clergé pour représenter et stigmatiser les "Sept Péchés Capitaux": l'avarice (pièces d'or), le vice (l'onanisme) et toutes les autres...
      N'ayant pas eu l'occasion de visiter cette église, j'émet cette hypothèse...Un peu comme les gargouilles sur les toitures de Notre-Dame-De-Paris. Mélanger Art et Religion...
      Mac-Miche

      Supprimer
    2. Je pense cher Monsieur Mac-Miche, il faut se fier d'abord à ses propres sens au lieu de chercher des explication. Sur ce point je suis entièrement d'accord avec Monsieur Why Not. Il me semble même avoir lu que le développement de cette approche critique fait partie du programme du cp.

      Le clergé n'est pas à sa base une organisation anonyme, mais fait d'être humains qui prennent des décision qui reflètent leur monde intérieur. La morale ne se colle que dans un deuxième temps. De plus cette église n'est pas un cas isolé, mais une parmi tant d'autres de cette époque qui révèle de tels ouvrages. Pour ma part je pense, plus que l'on essaye de maîtriser les pulsions, plus qu'il font surface ailleurs... Voyez, ce naturel que l'on chasse comme vous dites souvent.

      Supprimer
    3. Bonjour Isabelle,

      Je comprend tout à fait votre avis. J'ai tenté d'expliquer hier ce point de vue que vous développez en disant qu'à force d'interdire ou de réprimer les pulsions/fantasmes de tous et toutes, on arrive au point où la marmite déborde et on laisse alors libre cours à ses envies les plus secrètes. D'où les sculptures décrites plus haut. Une sorte de "BD pour Adultes" figée Ad Vitam Eternam .
      Mac-Miche.

      Supprimer
  12. Ce sujet est effectivement fort intéressant, mais je crains que nous resterions sur notre faim. N'ayant aucune connaissance en ce domaine je préfère me taire. Si, si cela m'arrive...

    RépondreSupprimer
  13. Et si l'on utilisait nos seuls yeux... comme la masse des illettrés de l'époque ?
    Devant leur spectacle - à eux - érotique...

    Ah doxa ! comme tu nous tiens !

    RépondreSupprimer
  14. L'art est - aussi - l'un des moyens d'expression des religions, Monsieur Mac Miche.

    Le clergé est maître d'ouvrage. Le maître d'œuvre demeure libre.
    Bien sûr, il est difficile de concevoir pareil état de fait à notre époque où tout est embrigadé.
    Mais il en a été ainsi pendant des millénaires.
    Les gens, dans leur immense majorité, pouvaient se fesser sans avoir à en référer à qui que ce soit.
    Et ce à peu près partout dans le monde.
    L'occident, et son catastrophique XIXème, est venu expliquer qu'il fallait, en tout, pout tout et avec tout, faire autrement.
    Brillant résultat s'en est suivi...

    RépondreSupprimer