Pourtant
un tel faible ne se lit pas sur le visage
Il existe des soirées pour adeptes du
BDSM. Il existe également des soirées pour adeptes de la fessée.
Avec de la pub à l'appui. Par contre on n'entend pas parler de
soirées de discipline domestique. Il a existé dans le temps (et
peut-être cela existe encore) des groupes de discussion sur cette
pratique, mais il fallait porter preuve de sa soumission à son
conjoint devant un comité de dames. Il en va de soi que je ne m'y
retrouve pas dans les mouvements qui vont dans la direction MOM (Men
our masters) . Même si j'ai une profonde attirance pour les
couples à l'ancienne avec la fidélité corps et âme en haut de la
liste, la valeur du travail, les enfants, la vie familiale, sorties
en commun etc. Par conséquence je me verrais mal personnellement,
une fois en couple, d'effectuer des « rencontres pour le
plaisir ». Je me verrais mal également décider de faire ma
vie avec un partenaire qui m'est fantasmatiquement incompatible, soit
en me laissant sur ma faim, soit en me demandant des choses qui ne me
correspondent pas. J'ai pris donc le temps nécessaire avant de me
mettre en couple.
J'ai lu sur un site allemand que les
couples ayant un faible pour la discipline domestique sont de plus
discrets. Amie, voisine, connaissance de club de sport, la
commerçante au coin de la rue, un penchant pour la discipline
domestique ne se lit ni sur le visage, ni personne ne s'en vante. Et
pour cause. Les associations avec de l'un côté la violence
conjugale, de l'autre avec le BDSM causent un certain malaise. Et
même au niveau de la « perversité toute bête », nous
sortons d'un registre de reproches classiques pour nous heurter à un
moralisme qui essaye de nous convaincre d'une immaturité
psychologique, voir d'une position de victime. Alors même devant pas
mal de personnes avec l'esprit ouvert, il est difficile d'admettre
que l'on ressent parfois un impérieux besoin de punition pour de
vrai. Qui s'applique sous forme de pan-pan cucul.
Difficile
de faire comprendre aux autres que l'on souhaite un tel traitement
sans que cela soit conçu pour jouir sous la main de notre
partenaire.
S'ajoute que toute cette pratique se
nourrit au plus profond d'elle-même d'une génitalité qui a pris la
primauté sur les pulsions partielles. Alors impossible de prétexter
que l'émoustillement soit complètement étrangère à la DD. Et
pourtant hors de question que le monsieur pendant son travail de
disciplinaire passe la main dans l'entrejambe de la dame.
Action
qui tue pour moi tout le charme d'une vraie punition.
Difficile aussi de parler - quand je
reçois une bonne correction - que je traite parfois mon chéri de
tous les noms en mettant en relief les ingrédients d'une bonne crise
d’hystérie sous forme verbalisée. Quand je fais la furie comme
aime dire mon homme. Difficile de parler de mon profond émois quand
mon chéri m’annonce solennellement de me (re)mettre au pas.
Difficile d'admettre que je passe un bon moment au coin, mes fesses
rouges à l'air, pour me calmer. Difficile aussi d'admettre qu'il
nous arrive de concevoir parfois une satisfaction de mon besoin de
punition sur un mode ludique, dans un jeu de rôle.
Plus
que l'on essaye de parler de cette pratique, plus que l'on risque de
se perdre dans les contradictions.
Bref, ne manquent pas les éléments
pour causer un embarras... qui n'est pas lié à ce qui se passe
entre moi et mon homme, mais à la perception de notre pratique par
d'autres personnes. Et si à la limite mon homme et moi, nous nous
moquons un peu de se que pensent certaines personnes, il reste encore
notre fille à laquelle nous souhaitons offrir une enfance sans
histoires inutiles qui pourraient être rapportées par autrui.
Évidement pour aborder la DD, il
suffirait de jouer un peu sur les mots. De mettre en avant le coup de
fouet sur nos libidos réciproques. D'oublier de mentionner le
décalage horaire entre mes punitions et nos retrouvailles plus tard
au lit. De ne pas parler des effets de la discipline pendant ces
heures. De mon énergie débordante pour faire mille et une choses et
surtout de mon envie de bien les faire. Avec soin. Au mieux de mes
capacité. Aspect si souvent oublié de la DD :
Une
source inépuisable d’énergie positive, d'une joie de vivre bien
consciente, une envie de créer, de faire des choses, d'être dans
l'instant, de profiter de l'instant...
Je pense que pour les personnes ayant
un besoin de punition/besoin de punir la satisfaction de cette
pulsion sur une base régulière est aussi importante et bénéfique
que des séances régulières de vanille. C'est dans le bon équilibre
que se crée l'harmonie et bien-être du couple.
Bonjour Isabelle,
RépondreSupprimerNous sommes tous différents les uns des autres. Ce qui peut émouvoir les uns peut révolter ou laisser de glace les autres... Et la DD peut faire partie de ce registre. Evidemment, les clichés genre "tendance macho" revient souvent à l'esprit et ce comportement glisse parfois vers une certaine violence conjugale.
Mais si tout se joue avec confiance en connaissant ses limites , il n'y a pas de raison que ça dérape.
On pourrait voir dans la DD une forme de "récompense". Un mal nécessaire. Un peu comme une piqure de rappel. Aaaaïee ! Un besoin aussi nécessaire que se nourrir ou respirer chez certaines personnes qui n'imagineraient pas vivre une journée sans leur fessée salutaire. De toute façon, le principal est d'être en osmose avec son/sa partenaire. Alors...
Les deux derniers paragraphes de votre Post me semblent bien résumer cette idée. Non ? Mac-Miche
Effectivement tout me semble une question de partenaire cher Monsieur Mac-Miche. Trouver une personne de confiance qui sait apaiser ce besoin de punition sans tomber dans l'abus. Et cela me paraît aussi vrai pour les personnes qui souhaitent vivre cela en couple ou dans une relation suivie avec une sorte de coach. Enfin, ce n'est pas non plus une affaire quotidienne. Rire !
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