jeudi 19 février 2015

658 Mémoires d'une éducation sévère 2.2


2.2 Graine de fessée et clair de lune


La solution de l’énigme se trouvait auprès de Nadège.

Poussée par une curiosité incandescente Lucie, se mit alors à espionner la maison de la voisine la nuit venue quand sa tutrice la croyait sagement dans sa chambre. Ses efforts manquèrent rarement de récompense. Bien que les volets fussent fermés, elles ne firent pas obstacle aux bruits compromettants et quelques bribes de conversation. Protégée par l’ambiance nocturne, Lucie savoura à maintes reprises les concerts fessières qui la mirent infailliblement dans un drôle d’état auquel elle prit de plus en plus goût. Elle se plaisait énormément dans son rôle de « voyeuse auditive ».

Habituellement elle se glissait après un beau concert toute émoustillée dans son lit pour se consacrer à la découverte de son corps en imaginant ce que les volets ne permettaient point d’observer. Mais un beau soir d’été avec (et après !) un magnifique clair de lune, en restant un peu plus longtemps pour respirer la proximité de ses complices involontaires ,un nouvel rebondissement accéléra son imagination vers un point de non retour. La fessée finie elle s’attendait que la lumière allât s’allumer dans la chambre de la malheureuse élève. Or rien ne fut. D’abord elle entendit des voix de la chambre de Nadège, puis de tendres bruissements qui se transformèrent vite en petits cris voluptueux. Bientôt elle assista à de véritables manifestations de plaisir venant de la part de la punie qu’elle avait imaginé jusque là en innocente proie d’une austère gouvernante.

Elle se souvint de suite des paroles de la fille :

mais tu ne peux pas comprendre… 

Oh que si ! Lucie avait enfin une piste pour comprendre l’enthousiasme pour les méthodes de Nadège. La dernière ne savait apparemment pas uniquement châtier quand il le fallait, mais elle appliquait également un système de récompense de plus intriguant quand il eut mérite. Plus tard dans son lit, pour la première fois de sa vie, Lucie s’imagina à la place de la fille sous la tutelle de Nadège. Ses activités solitaires lui procurèrent des sensations qu’elle n’eut jamais soupçonnée. Mais une fois l’ivresse apaisée, elle resta seule avec une honte qui semblait terriblement étouffante et elle se jura de ne plus jamais espionner le ménage de la troublante voisine.

Désormais Lucie se sentit prisonnière d’une cruelle tenaille qui semblait l’écraser entre son envie de rébellion contre le monde des éducatrices et son désir inavoué de subir un traitement intense, appliqué avec fermeté par la main de Nadège. Elle eut bon de tourner la question dans tous les sens, elle ne trouva aucune solution contre les élans brûlants que son corps lui imposait. Impuissante de résister à cette marré déferlante sa colère se détourna de Nadège pour se diriger contre d’autres cibles. Elle commit de nombreux actes de désobéissance envers sa tutrice ou envers les réglés de bonne conduite au village, ce qui lui valut vite la réputation d’une fille difficile et peu fréquentable. Ses copines par contre la vénéraient pour ses audaces et tentèrent d’imiter son comportement.

Inquiétée de son changement, Lucie - de plus en plus malheureuse – pensait souvent à ce que l’élève de Nadège lui avait avoué en toute confiance :

je ne me suis jamais sentie aussi bien dans ma peau que depuis elle s’occupe de moi … malgré les marques sur mes fesses…

Lucie était une fille douce, curieuse envers la vie et désespérément romantique, mais aussi dotée d’une énergie débordante et d’un sens pragmatique. Son nouveau rôle ne lui convenait pas. Elle n’avait aucune envie de s’abandonner à la dérive et quand elle apprit le départ de sa tutrice pour le début des vacances d’été, elle étudia avec attention la liste des places proposées chez les autres éducatrices. Son cœur se mit à trembler quand elle découvrit le nom de Nadège parmi eux. Après une rude nuit sans sommeil sa décision était prise. Elle n’avait pas à inquiéter sur le succès de sa candidature. Personne ne voulait une telle place. Nadège faisait trop peur aux autres filles. C’est ainsi que Lucie entamait un apprentissage singulier qui mérite d’être raconté en détail.

A suivre

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