lundi 19 janvier 2015

640 Sous les yeux des voisins (lundi cinéma)

Viens voir chéri, la voisine se fait fesser (Petit clip en bas de l'écran)

Une originale mise en scène des perspectives qui permet de suivre simultanément l'action sur le derrière de la dame et « appréciation » de ce qui lui arrive en montrant les expressions son visage. Notons d'abord, malgré les allures amateur, qu'il s'agit d'un clip à vendre.

Bien de personnes se posent la question sur les motivations des modelés.

Comme à mes habitudes quelques réflexions à ce sujet. Si on considère l'acte de se faire fesser dans un sens freudien comme une « satisfaction anale », il s'impose aussi de notifier que la psychanalyse met en équivalence le plaisir de gagner de l'argent, le considérant également comme une satisfaction anale. Sorte de remplissage dont tient compte la langue allemande par l'expression :

Du kriegst gleich de Arsch voll ! (Tu vas en recevoir plein le cul)

A approuver ou à rejeter, personnellement je trouve plausible la piste de la double satisfaction, autant pulsionnelle sous forme de « pénétration » de la peau fessière par la douleur/chaleur que narcissiquement sous forme d'un porte-feuille qui se remplit.

On peut bien entendu aussi extrapoler vers une construction qui met en rapport une augmentation de la douleur/souffrance avec une augmentation du gain.

On a rien sans rien, en plus nuancé « no pain, no gain » (pas de douleur, pas de gain), sujet magistralement exploité dans ce film de cinéma qui contient ceci dit une superbe fessée (vers 2 min) dans laquelle la dame incite le monsieur à taper plus fort en vue d'une plus grande rentabilité pécuniaire.

Ne restons pas là. Je trouve à ce clip une autre originalité qui me semble intéressante à éclaircir un peu, la possibilité de laisser à un éventuel voisinage un libre aperçu sur ce qui se passe. Piste qui pointe vers une satisfaction narcissique de la dame, style :

Je me fais fesser et je voudrais que cela se sache !

Et pour le monsieur:

Je fesse et je voudrais que cela se sache !

Mais à ce « tarif-là » sommes nous encore dans un registre de jeu qui hante presque tous les écrits sur la réalisation du fantasme de la fessée. Bien évidement, en lisant à droite et à gauche, personne ne se sent coupable d'une faute, d'un mauvais comportement ou de son vice tout court pour réclamer haut et fort une cuisante punition.

On joue... pour le plaisir !

Toutefois il arrive que le besoin de punition, une fois mise sous la tutelle de la génitalité à la puberté, continue à alimenter tout secrètement le fantasme. Et se sont les constructions qui en ressortent qui me passionnent. Le non-dit qui cache les vraies émotions sous une apparence sensuelle. Notons à ce propos une certaine confusion entre émotion et excitation dans bien de textes. Regardons maintenant d'un peu plus près la notion du jeu. J'entends par là primairement une activité ludique sans contexte psychologique. Il semble au premier abord que l'on puisse trouver des réalisation de pur jeu sur les sites P. En gros une personne prise par une compulsion de taper sur les fesses d'une autre pour leur bon plaisir.

Seulement ce jeu est-il vraiment si... innocent ?

Il y a des débuts de dialogue (enfin si on peut appeler cela dialogue) qui trahissent un contexte plus profond sur un mode :

Prend ça, sal...ope

et qui dévoile ainsi un souterrain, disons assez spécial, mais certainement pas purement ludique à mon goût. Personnellement je vois plus le côté ludique dans les mises en scène de la vilaine écolière ou de la fameuse chipie qui hante les forums. D'ailleurs pour ma part j'aime aussi à petite dose le jeux de rôle notamment de la soubrette.

Ce que je pense de ce clip ?

Je vois un vrai cadre punitif, mais surtout que l'action semble dépasser le cadre privé et déborde sur la vie sociale des protagonistes en laissant la possibilité des « se rincer l’œil aux voisins ». Laissant ouverte la possibilité de croiser un jour ou un autre le regard amusé « des gens en face » qui font comprendre à la petite dame que eux aussi trouvent qu'elle mérité bien ses fessées. Bref un fantasme qui s'ancre dans la réalité et quitte ainsi l'aire du jeu...

4 commentaires:

  1. Bonjour Isabelle,

    La fessée comme tiroir-caisse ? Intéressante et lucrative comme idée. Rires.
    Le fantasme du voyeurisme doublé d'un narcissisme éhonté. Beau programme.
    Sans compter les commentaires des voisins et voisines, du style : "Ca lui pendait au nez !! / Sale petite pimbêche : / N'a que ce qu'elle mérite.... etc....
    Et le monsieur se rince l'œil et comble son irrépressible envie de fesser sa compagne.
    Votre expression "confusion entre émotion et excitation" définit bien le trouble d'un tel jeu : qui des deux mène l'autre ? Mais la perspective d'être pris en flag' de fessée peut parfois booster le potentiel" psycho-ludique" des deux partenaires. L'appétit vient en mangeant ! dit-on. Mac-Miche

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  2. Je me pose depuis longtemps la question, cher Monsieur Mac-Miche, du rapport entre émotion et excitation. Si l'un peut se transformer en l'autre avec des frontières glissantes ou s'il s'agit de deux phénomènes indépendantes l'un de l'autre et qui se superposent. Il y a effectivement un lien dans notre pratique qui rapproche les deux au point de créer cette confusion qui rend la fessée troublante. Voila à défaut de pouvoir répondre à cette question au moins un éclaircissement sur les phénomènes de trouble...

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  3. Bonjour Isabelle,

    Votre réflexion est toujours très pertinente. La confusion se nourrit du "millefeuille" des sentiments. L'émotion est produite par le fait de revivre dans l'instant présent un évènement jadis vécu en pareille circonstance. D'où parfois ce ressenti quelque peu troublant . On devine à l'avance ses propres réactions. L'excitation découle de ce sentiment d'émotion et qui nous fait "perdre les pédales" dans l'euphorie de l'action. On se laisse submerger par le torrent des sentiments du moment. Et jouer avec ce "double-trouble" si cher à nos voisins anglo-saxons permet peut-être de resserrer par ce moyen ludique pour un temps les liens entre les partenaires. Mais ce n'est qu'une hypothèse. A vérifier. Mac-Miche

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  4. Voyez cher Monsieur Mac-Miche nous sommes là dans un contexte d'associations personnelles et il est intéressant de les échanger. Pour ma part je vois d'un côté une manifestation spontanée du corps, l'excitation donc et de l'autre une manifestation spontanée de notre psychisme, l'émotion. Le trouble naît du fait que rationnellement nous avons du mal à comprendre ce qui se passe en nous. D'un côté nous sommes menacés par une action que l'on sait douloureuse telles quelle est au fond la fessée et de l'autre côté notre corps manifeste des signes de plaisir. Évidement cette « métaphysique » me paraît culturelle, discréditer le rapport entre douleur et plaisir...

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