dimanche 23 novembre 2014

609 Les périls d'une élevé désobéissante (Lundi cinéma)

A quoi rêvent les jeunes filles ?

Notamment celles enclines aux fantasmes de fessée. C'est Anna Freud, la fille de Sigmund qui pointe sur les éléments romanesques qui peuplent la fantaisie de certaines filles en soulignant que le travail de broder une histoire autour d'éléments punitifs a pour but d’empêcher la vilaine main de rentrer en action. Et selon mes propres expériences je trouve cette théorie pas si fausse.

Mais regardons plutôt comme début de réponse deux extraits du film : The perils of Mandy datant de 1980. Petite « œuvre » cinématographique que je serais tentée de qualifier sans prétention et qui met en scène de manière rocambolesque les mésaventures disciplinaires d'une (fausse) adolescente. Ambiance Saint Trinian's pour amateurs de grandes écolières en courtes jupes plissées qui se portent sur bas et porte-jarretelles. Bref cela sent les fantaisies masculines à des kilomètres. Loin de moi de vouloir critiquer ce genre de préférence vestimentaire.

Que ne ferait-on pas pour rassurer (si, si, c'est le terme qui convient) nos grands garçons ?

Pour calmer leurs angoisses de castration, cause de fâcheuses pannes dans l'intimité amoureuse. Veut dire avec de mots simples, il faut apprendre à contribuer avec ses moyens de femme au plus belles prouesses de la virilité. Car la sexualité, je veux dire la vraie, peut importe ses méandres est avant tout un sport d'équipe. Seulement quand on est ado, on ne se doute pas encore que... pas mal de messieurs doutent... de leur virilité.

Voyons un peu le sous-entendu de ce petit film niveau fille. Les messieurs dans mes premières rêveries sévères d'adolescence n'avaient rien d'un séduisant prince charmant.

Plutôt moches, voire légèrement répugnants, il incarnaient les vils aspects, le sadisme et la perversité supposée de la gente masculine.

Comme ici sous l'apparence d'un maître d'école qui abuse de son pouvoir. Constellation pour légitimer en quelque sorte la cohérence du scénario. Quant au motif de la convocation, je ne voyais pas le côté de la mauvaise élevé, mais plutôt celui d'une jeune dame entreprenante qui a fait en cachette ses premiers pas au pays des princes charmants en désobéissant ainsi au strict réglementé de l'école.

Une vraie vilaine donc.... pour reprendre les termes de ma fantaisie. De quoi à mettre un brave et vaillant le maître en colère.

Sorte de colère alimentée par le profond trouble que lui crée notre joyeuse écolière. Trouble charnel qui s'oppose à la conscience professionnelle. Jolie fille dans une tenue de plus seyante, notre vilaine réactive la jeunesse du monsieur sans qu'il arrive à s'en rendre compte ce qui lui tombe sur le dos. Nous assistons donc à une scène de séduction de manière particulière. Un énervement chez le monsieur qui est -ne l'oublions pas – une forme d’excitation qui s'apaise en appliquant une bonne correction à la fautive.

Sur ce s'ajoute le côté romanesque qui met en scène un enlèvement de la belle qui se trouve attachée sur un lit dans un endroit sordide, exposée sans défense au gré de ses ravisseurs. Heureusement pour elle, arrivent ses amis à la façon « Club de cinq » pour la libérer des griffes de ses tortionnaires. Difficile de faire mieux dans le décousu et invraisemblable. Élément qui confirme pour moi la proximité avec un authentique scénario de jeune fille. Mais n'oublions jamais que chez la plupart de jeunes dames il n'y aucune envie de le réaliser un jour ou autre. Peut-être une des raisons pourquoi elles n'ont pas envie de répondre aux questions sur leurs fantasmes. Du moins pas avant une longue et laborieuse élaboration qui sert à mettre un peu d'ordre dans les désirs. Ce qui me fait dire que je n'y crois pas trop dans la légende urbaine de la dame qui ne sais pas (exactement) ce qu'elle veut...

5 commentaires:

  1. Bonjour Isabelle,

    L'action de ce petit film me fait penser dans son scénario à la fameuse série de sketchs intitulée "The Benny Hill Show" ( encore disponibles en DVD sur certains sites adéquats) et qui a été diffusée dès l'automne 1978 (?) à la TV.. Tous les scénario tournait autour de la "gaudriole" avec des jeunes infirmières dévouées, des étudiantes court vêtues, des ménagères esseulées... Bref. Toute une multitude féminine, gentiment taquinée par l'acteur Benny Hill, et ses acolytes. Dans ce film, il me semble que le "méchant professeur" retient ses coups de canne. Très théâtral mais bien joué. La fin est surprenante. Et le thème de l'écolière-étudiante marche à chaque fois. L'uniforme donne un sentiment de faire partie d'une famille, avec ses règles propres . Elle responsabilise l'encadrement enseignant. Et les profs masculins ont une attitude "paternaliste" vis - à-vis de ces demoiselles en les corrigeant de leurs mains . Fragilité et fantasme en même temps. Belle illustration.
    Mac-Miche

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    1. C'est visé très juste cher Monsieur Mac-Miche. Je vois parfaitement ce côté Benny Hill, car moi aussi je suis une fan de ce grand Monsieur. Il en va de même pour mon homme. C'était une superbe distraction avec un sexy de bon goût, je serais même tentée de dire de bon enfant. Je crois que Benny Hill à su exprimer à la merveille les petits fantasmes de toute une génération d'hommes. Quand je vois certains magazine de l'époque, cher à mon homme, je suis toujours séduite par ce sexy joyeux que j'aime vivre au quotidien. ..

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    2. Bonjour Isabelle,

      Ah , ça fait plaisir de voir que vous êtes également , avec votre compagnon, vous aussi, une fan de ce grand comique de la BBC
      ( disparu en 1992 d'un arrêt cardiaque) et qui , parait-il, eut plus de succés à l'étranger qu'en GB !
      Il est vrai que la "gaudriole" est un sujet plutôt français (la fameuse gauloiserie paillarde) qui est moins dans l'humour noir très british. D'où certainement ce succés sur nos antennes. La dernière diffusion remonte aux années 2002-2003. Depuis, silence radio. Dommage. Il alternait toujours érotisme, jeux de mots et gags qui surprenaient le téléspectateur. Un régal.
      Si mes souvenirs sont bon, notre sujet favori fut joué une fois dans la série: Mr Hill se revoit en collégien espiègle et effronté qui est puni à la canne (over his short, of course !) par une belle professeure au look très strict. Il suggérait sans parfois en montrer plus qu'il ne le fallait et c'est ce qui faisait le sucés de ces sketchs. Et la musique de fin signait la parodie , avec souvent une course effrénée, comme pour saluer le public.
      De même, il a animé dans l'émission "les Visiteurs du Mercredi" la rubrique "Déclic" où il apprenait au jeune public à "bricoler" avec presque rien. Mais il ne disait pas un mot durant toute la séquence.
      C'était vers les années 1975-1978, me semble t-il.
      Ah la, la , quelle époque. Bonne appétit. Mac-Miche

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    3. Je ne connais pas l'extrait dont vous faites allusion cher Monsieur Mac-Miche. Par contre connaissez-vous celui-ci ? J'ai toujours trouvé une grande humanité émanant de ce monsieur. J'aurais adoré quand j'avais 20 de jouer dans un de ses sketch. Je serais tentée de dire qu'il fait de la maladresse de certaines dames une qualité. Et je le vois comme un adorable petit voyeur qui me rappelle un autre dans ce style et dont j'ai parlé ici . Malheureusement lui non plus, n'est plus parmi nous...

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  2. Bonjour Isabelle,

    Non, je ne souviens pas de cette petite saynète. L'ensemble de la compile regroupe une bonne quinzaine de DVD de ces "Shows". Alors...Sans compter les mini-chorégraphies en charmante compagnie ( les Misses des "Hill's Angels")allusion aux "Charly's Angels" de l'époque) Rires.
    Merci pour cette pépite. Benny Hill était d'une nature assez généreuse et , hors caméras, il rendait visite à des amis en difficulté ou handicapés et mettait parfois sa notoriété à leur service. En 2009, la chaine ARTE avait consacré un documentaire à sa vie et à sa carrière. Assurément, une grande perte pour le comique télévisuel. Un humour gentiment décalé et malgré assez soft.
    Bonne journée. Mac-Miche.

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