Du
moins pour moi !
Petit post bien tendancieux selon la
devise que chacun voie midi à sa porte et qui raconte un exemple
bien concret. J’ai une toute petite santé. Je ne dis pas cela pour
faire la mignonne, veut dire cette forme du masochisme social qui se
procure du plaisir en exposant ses faiblesses. Pour une fois je passe
sur les méandres de mon âme et je me base sur des purs faits. Car
dans mon cas il vaudrait mieux adopter une hygiène de vie
irréprochable. Seulement en quittant mes parents et en débutant un
vie de jeune femme active et autonome, je m'étais vite égarée du
bon chemin sans m'apercevoir. Je ne parle pas d'un excès de fêtes
ou de substances illicites. Cela n'est pas dans mon naturel. Mais
disons que trop bichonnée et en évitant soigneusement les mauvaises
fréquentations, je n'avais pas éprouvé le besoin d'expérimenter
les limites de mon corps. Je savais que je ne supporterait pas
l'alcool à part dans des quantités infinitésimales, alors à ce
niveau-là aussi, je ne m'étais pas exposée à un risque. Par
contre en café et cigarettes je faisais un bonne consommation.
Mon anecdote date du tout début de la
relation avec mon homme. Nous étions invités chez des amis un
dimanche matin. Fidèle à mes habitudes de cette époque, je me
passai du petit déjeuner en démarrant ma journée donc par du café
et des cigarettes. Tout allait bien jusqu’au moment où on me
proposa un petit verre de blanquette de Limoux. Me connaissant j’ai
insisté pour deux petits doigts à peine. Et ne pas une goutte de
plus. Quelques minutes plus tard, je fus prise par une irrésistible
envie d’aller au coin pour petites filles. Rien d’anormal jusque
là. Sauf qu’après trois petits pas dans la pièce, je me souviens
seulement d’un vertige pas possible. A mon réveil j’étais
allongée sur le sol. Il y avait pas mal de sang et mon homme, très
inquiet, se tenait à côté de moi. Je n’avais qu'une seule envie,
qu’il m’accompagne aux toilettes pour faire pipi. Détail
important selon le docteur qui arriva plus tard. Bref comme résultat,
mon nez avait fortement saigné, ne nécessitant toutefois pas une
admission immédiate à l’urgence d’un hôpital. Par contre il y
avait des radiographies à faire rapidement. Mon homme était plus
soulagé que moi. Il avait eu vraiment peur pour moi.
Le lendemain matin je me suis réveillée
ayant presque oublié cet incident. Par contre quand j’ai vu
l’expression du visage de mon homme, je me rendit compte que
quelque chose n’allait pas du tout. En me regardant dans la glace
j’ai eu peur aussi. Des yeux au beurre noir et un nez qui avait
triplé de volume. J’avais des authentiques allures d’une victime
de violence conjugale. Je passe sur la pénible visite dans le
cabinet de radiographie où mon homme se vit exposé à une hostilité
non dissimulé.
Ce petit incident le préoccupa
intensément. Pas au niveau de la réaction des gens. Ni dans le
cabinet médical, ni par la suite au quotidien. Car les marques
mirent du temps à disparaître. Il n’avait rien à se reprocher et
gardait la tête calme. Et heureusement - dans un certain sens -
j’étais tombée dans les pommes devant plusieurs témoins. Au cas
de soupçons mal placés.
Mon homme commença à s’intéresser
de très près à mes habitudes alimentaires en prenant des
renseignement supplémentaires chez des divers docteurs. Verdict
après quelques examens: surcharge de travail, manque de sommeil et
une très mauvaise hygiène alimentaire. Doublé par une mauvaise foi
hors pair de ma part et une absence de volonté pour y remédier.
C’est ainsi qui est né un de nos plus importants piliers de notre
discipline domestique. Notamment que j'ai failli avoir quelque temps
plus tard un accident similaire en pleine rue. Heureusement mon chéri
était là, pour m’attraper en pleine chute.
A partir de ce vécu, il devient plus
compréhensible pourquoi Monsieur m’envoie parfois au lit. Je n’ai
pas intérêt à le contredire. Il devient plus compréhensible aussi
la réglementation de ma nutrition. Que cela me plaise ou pas, il
veille que je finisse mon plat. Un « je n’aime pas »
est hors de question concernant les fruits, légumes, céréales et
laitages. Quand j'allais en déplacement, il lui arrivait de me
préparer un en-cas. Il sait que je n’ai pas forcement envie de
perdre mon temps dans un resto toute seule. Et gare à moi si
j’oublie de manger mon goûter. Dans le temps, il m'arrivait de me
soustraire à cette obligation. Malheureusement pour moi, mon
comportement fut rapporté par le plus grand des hasards. Alors
Monsieur a pris son temps pour réviser avec moi le programme. Il
s’est montré persuasif dans les méthodes. Cette éducation très
spéciale sur un bon bout de temps m’a fait reconsidérer mes
positions. Il m’arrive encore à des très rares reprises de faire
des écarts parce que je suis trop absorbée par une activité. Dans
ce cas c’est la canne qui ressort du placard pour se promener sur
mes globes. Et grosso-modo cela me fait beaucoup de bien. J’ai
d'ailleurs déjà exprimé à maintes reprises toute gratitude que
j'éprouve envers cet instrument. Puis merci, ma santé va bien mieux
depuis que mon homme est entrée dans ma vie et s’occupe de moi.
Sans parler du fait que tant d'attention de sa part me touche
toujours autant qu'à nos débuts...